Un récit très touchant pour Moi, l’Hydre de Lerne, trahie par Hera, même si pour une fois, j’aurais aimé une fin différente.
Résumé : Je suis l’Hydre de Lerne et mon apparence peut faire peur : un serpent à cinq têtes, c’est étonnant. Mais en quoi serais-je si terrible ? J’aime ma famille, pourtant parfois j’ai envie de partir : le vaste monde m’attire. Alors quand la déesse Héra me propose de m’emmener au loin et de m’élever comme sa propre fille, je la suis ! Est-ce qu’elle a vraiment de l’affection pour moi ? Si oui, pourquoi dois-je combattre Héraclès, le héros ? Comment cela a-t-il pu arriver ? Voici mon histoire…
Parution : 13/02/2025 chez Scrinéo
Nombre de pages : 120
Prix : 10€90
Avec une narration très naïve et enfantine dans le ton, on est tout de suite mis face à la psychologie de l’Hydre de Lerne. Enfant en manque d’amour et de reconnaissance, Héra se jouera d’elle en usant de ses faiblesses afin de se venger d’Héraclès. Encore une fois, le monstre n’est pas celui que l’on croit.
J’ai beaucoup aimé l’idée du ton qui nous permet tout de suite de voir l’Hydre comme une enfant. De là en découle tout un tas de sentiments que l’on peut aisément comprendre, tout comme la facilité avec laquelle Héra manipule notre pauvre héroïne. Cependant, j’avoue que parfois le vocabulaire un peu trop familier faisait un peu tache par rapport à l’histoire.
Nous sommes aussi dans du bis repetitas. Non pas que je n’aime pas découvrir les histoires des monstres de la mythologie, mais les pauvres sont à chaque fois les victimes des dieux comme des héros, et autant au début de la collection j’étais très enthousiaste, autant maintenant, je me lasse un petit peu. C’est un peu comme si toute l’histoire ne tenait qu’à cette fin horrible.
Après, voir le parcours de notre victime, sa douleur, ses espoirs, ses désirs est très intéressant. Il y a aussi comme d’habitude de nombreux sujets qu’il est important d’aborder avec les plus jeunes : la peur de l’autre, l’acceptation des différences, l’envie de s’émanciper ou bien au contraire de rester près de ses proches. Il y a matière à réfléchir, et l’attachement que l’on ressent très rapidement pour l’Hydre ajoute une compassion qui est parfaite pour le dialogue avec les enfants.
Je sais que le but de ces romans est de montrer la « vérité », mais j’avoue que parfois, j’aimerai une autre fin. Le destin de l’Hydre de Lerne est à fendre le coeur, et Héraclès est au final lui aussi un monstre tout comme Héra. Bien que le héros et le monstre aient été trahis par la déesse, celui qui devrait incarner le bon n’a rien de valeureux. Les apparences sont souvent trompeuses, n’est-il pas.