La nuit des reines

Si vous cherchez une lecture parfaite pour le prochain Halloween, ne cherchez plus : La nuit des reines sera là pour vous faire frémir avec une ambiance bien particulière et une héroïne qui sort de l’ordinaire.

Résumé : Jude Lomax, jeune musicienne, vit dans les bas-fonds de Baton Noir, ville où la magie est au service des puissants. Chaque année, lors de la Nuit Cojoue, une reine est élue, bénie par les dieux. Pendant un an, elle aura la possibilité de faire régner le calme ou la terreur dans la ville. Dotée de pouvoirs infinis, elle est d’une puissance sans égal. Ivory Monette gouverne depuis plus de cinquante ans quand elle est sauvagement assassinée. Assoiffée de vengeance, elle prend possession du corps de Jude et la force à l’aider à retrouver son meurtrier. En échange, elle aidera son père, infirme depuis huit ans. Jude, que la magie rebute par-dessus tout depuis qu’elle a détruit sa famille, lors du terrible accident qui lui a coûté la vie de son frère, va devoir aller au-delà des préjugés qu’elle a sur les pratiques cojoues. Elle n’a pas d’autre choix que d’accepter de faire partie des manigances de l’ancienne Reine. Face à l’adversité, Jude va trouver des alliés inattendus, dont Le Fantôme, propriétaire du manoir hanté de Moonfleet…

Pour rester dans une ambiance un peu halloweenesque (lecture effectuée en octobre…), j’ai enfin décidé de sortir La nuit des reines de ma pile à lire. J’hésitais parce que Alex Bell avait promis une suite au roman, mais depuis 2019 aucune nouvelle… Il n’est jamais trop tard, mais j’avoue que commencer une lecture en me disant que potentiellement je n’aurais jamais la fin… ça a de quoi me refroidir. Mais encore une fois, j’étais tentée…

En un sens, je me dis que j’ai bien fait. J’ai vraiment passé un excellent moment avec La nuit des reines, même si je suis frustrée qu’il n’y ait pas de suite, surtout avec la fin que nous offre le roman. L’ambiance est clairement ce qui fait sortir l’histoire du lot. Pour une fois, le côté vaudou / magie noire est exploité à fond avec en plus un ajout de surnaturel plus poussé. C’était parfait pour le 31 octobre, date de ma lecture. Sans que l’ensemble soit ultra effrayant, il y a une ambiance singulière et l’on a l’impression de se retrouver en Louisiane avec son architecture et sa nature bien particulières.

Jude, notre héroïne, n’est pas facile à aimer. C’est un peu le genre de personnage qui mord avant de parler. Il faut dire que la vie n’a pas été tendre avec elle, et qu’elle se retrouve hantée par une reine de la magie noire… Je pense que j’aurais été de mauvais poil moi aussi dans pareille situation. Et puis au fur et à mesure du roman, on apprend à la découvrir et à vraiment l’apprécier. Elle a soif de justice, la main sur le coeur et elle nous laisse de temps à autre entrevoir la douceur qui la caractérise. Elle est aussi entourée de personnages secondaires qui m’ont fait une très bonne impression. Beau pour commencer, le serpent cojou qui se prend d’amitié pour Jude. Une relation improbable, mais qui relève le besoin de ces deux êtres à trouver quelqu’un. André, le Fantôme mystérieux et torturé, qui sort de l’ordinaire question love interest à bien des égards.

Question intrigue, bien que certains points étaient faciles à deviner (notamment la fin), j’ai tout de même eu quelques surprises. Comme j’arrive souvent à deviner bien à l’avance la plupart des choses, c’est toujours très plaisant de se faire surprendre. C’est entraînant avec plusieurs revirements de situation et un univers qui est plutôt sympathique malgré son côté sombre. Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde, et Alex Bell prend aussi le temps de travailler ses personnages. Le tout est donc très plaisant à lire.

Pour la fin, comme je le disais, j’ai vu certaines choses venir de très loin. Ça n’a pas gâché mon plaisir, car clairement, des éléments (si jamais une suite voit vraiment le jour) sont intrigants et prometteurs à souhait. Je croise très fort les doigts pour qu’Alex Bell se décide ! Elle a l’air d’être assez prolifique donc il y a encore de l’espoir.

Avec une exploitation de la culture cajun qui m’a franchement plu, une héroïne qui avance coûte que coûte et une ambiance frémissante, La nuit des reines a été une lecture très satisfaisante et parfaite pour cette fin octobre.