Malgré un début un peu lent, le reste de All of us villains est carrément addictif. Les apparences sont souvent trompeuses à Ilvernath.
Résumé : Quand s’élève la Lune de Sang et que s’abat le Voile pourpre, le tournoi d’Ilvernath peut commencer.
À chaque génération, les sept familles fondatrices de la ville doivent fournir un champion pour lutter jusqu’à la mort lors d’une compétition magique.
Seule la famille victorieuse aura la mainmise sur la haute magye, et ce jusqu’au prochain tournoi…
Parution : 17/05/2023 chez Milan
Nombre de pages : 512
Prix : 21€90
Bien que le résumé fasse énormément penser à Hunger Games, j’avoue qu’il y avait ce petit quelque chose en plus d’intrigant. Déjà, le titre, All of us villains, qui place les protagonistes dans la case « méchant » et ce résumé aux allures de contes, mais plutôt ceux des frères Grimm, pas les contes de fées édulcorés. Alors, j’étais intriguée… et j’ai fini par me lancer.
J’ai eu un peu de mal au début. Nous avons quatre narrateurs principaux qui se partagent les chapitres. Il faut donc apprendre à les connaître, ainsi que le monde dans lequel on plonge. Cela met un petit peu de temps et franchement… nos quatre héros ne sont pas très sympathiques au premier abord. Egocentriques à souhait, on a du mal à s’attacher à eux, et pourtant, pour rien au monde, je n’envie Alistair, Briony, Gavin et Isobel… Familles dysfonctionnelles à souhait, malédiction sanglante, des égos surdimensionnés qui poussent ses familles à envoyer leurs enfants combattre au lieu de trouver une solution, et qui en font des monstres. Non, vraiment… ma petite vie sans magie me va très bien.
Et puis, on commence doucement à voir au-delà des apparences. Je n’ai pas forcément changé d’avis concernant Gavin, qui a un sérieux problème psychotique, et Briony qui elle a plus le syndrome du héros, mais dans le mauvais sens du terme, mais pour Alistair et Isobel, les choses ont fini par devenir plus floues et leur dynamique fait que l’on parvient à s’attacher. Le plus horrible quand on creuse, c’est de voir des enfants, parce que ce sont des enfants, disons-le bien, qui ont été modelés pour devenir des monstres. La toxicité des différentes familles donne clairement envie de vomir… Et quand on découvre ce qu’ils ont subi à différents degrés, on ne peut que comprendre leurs agissements.
La compétition a été moins « sanglante » que je m’y attendais. Avec sept champions, ça ne pouvait pas non plus être l’hécatombe (contrairement à Hunger Games), surtout quand on sait que All of us villains est une duologie. Mais ce n’est pas tendre pour autant. Au final, ce sont les personnages et la malédiction qui prennent le pas sur l’histoire. On apprend vraiment à les connaître et l’élément déclencheur fait basculer leur univers. La question étant, vont-ils prendre la balle au vol ou bien camper sur les mauvaises habitudes de leurs ancêtres ?
Ce premier tome devient au final très addictif. All of us villains joue parfaitement sur cette frontière infime qui nous pousse à basculer du mauvais côté, souvent pour de bonnes raisons, parfois à cause de ce que l’on a fait de nous. Du point de vue psychologique, c’est très réussi. Je pense notamment à Alistair qui est celui qui sort au final le plus du lot. La suite s’annonce encore plus sombre et j’avoue ne pas savoir si les auteures vont choisir la voie du conte de fées ou celui des monstres, comme le dit Briony. J’espère en tout cas que la fin saura conclure cette histoire aussi fascinante que dérangeante.