Sur le papier, Un passé englouti avait tout pour me plaire, mais ma lecture n’a pas été ce que j’escomptais.

Un passé engloutiRésumé : Effy Sayre a toujours cru aux légendes du Petit Peuple. Hantée depuis son enfance par des visions du roi des fées, elle ne trouve de réconfort que dans les pages d’Angharad, l’épopée d’Emrys Myrddin, son auteur préféré. Le livre en lambeaux est tout ce qui lui permet de survivre à ses études d’architecture. Aussi, lorsqu’elle remporte un concours pour restaurer le manoir du défunt Myrddin, elle est persuadée que c’est un signe du destin. Domaine décrépit sur le point de s’effondrer dans une mer affamée, le Manoir d’Hiraeth est un lieu perché à la frontière entre les mondes, peuplé d’êtres mystérieux. Parmi eux se trouve Preston Héloury, jeune étudiant en littérature, bien déterminé à prouver que Myrddin est un imposteur. Enquêtant sur l’héritage de l’écrivain, les deux étudiants découvriront peu à peu que des forces obscures conspirent contre eux, et que la vérité pourrait les mener à la ruine.

Un passé englouti

Auteur(s) : Ava Reid
Parution : 13/06/2024 chez De Saxus
Nombre de pages : 384
Prix : 18€90

Avec cette couverture et ce résumé plus qu’intrigants, j’avais hâte de découvrir Un passé englouti. Le fait que le petit peuple allait être mis en avant, le côté littéraire, plus une sorte d’enquête concernant l’auteur préféré de notre héroïne… il y avait beaucoup d’éléments qui me plaisaient. Malheureusement pour moi, je n’ai pas retrouvé toutes ces promesses lors de ma lecture.

Je n’ai pas non plus passé un mauvais moment loin de là, mais plusieurs éléments ont fait que je n’ai pas eu le plaisir escompté. J’ai d’abord eu du mal avec le style de Ava Reid. Je ne me souviens pas de cela dans The Wolf and the Woodsman, mais ici, il y a des métaphores à ne plus savoir quoi faire. Est-ce pour souligner l’amour d’Effy pour la littérature ? Je ne sais pas, mais cela donnait quelque chose de pas réellement naturel. Un peu trop guindé même surtout que cela se produit très régulièrement. Un « défaut » qui finit cependant par s’atténuer quand l’action est plus présente, fort heureusement.

L’ambiance globale d’Un passé englouti est aussi très (trop) glauque. Certains aspects donnent une impression d’acharnement vis-à-vis d’Effy (sa mère, sa « folie », son manque de confiance en elle, les hommes qui l’entourent…) qui n’apporte pas vraiment plus à l’héroïne. Et cela ne s’arrange pas au fur et à mesure. Le roman se veut féministe, mais cela ne veut pas dire que tous les hommes que l’on doit rencontrer soient des porcs libidineux, misogynes et violents. C’est même contre-productif à un moment donné, car on a l’impression que l’auteur banalise ce comportement à toute la gent masculine, seul Preston étant épargné. Entre le temps épouvantable, le manoir lugubre et ces menaces constantes, l’ambiance est poisseuse à souhait, et ce n’est pas quelque chose que j’apprécie.

Effy n’est pas non plus dépeinte sous son meilleur jour. Elle se déprécie, est parfois agaçante, reproche aux autres des comportements qu’elle a elle-même, timorée, peu sûre d’elle, trop belle pour son propre bien, naïve… Bref, difficile de vraiment la trouver attachante. Alors que le roman se veut, encore une fois, féministe, c’est grâce à Preston que mon ressenti vis-à-vis d’Effy change, et qu’elle-même décide enfin à s’épanouir. Les deux ne sont pas incompatibles, loin de là, mais je ne sais pas… Je me suis demandé, à un moment donné, pourquoi s’acharner autant.

Et là, vous vous demandez sûrement, mais qu’a-t-elle aimé au final ? Preston, déjà. Le jeune homme a une mentalité que j’ai trouvée intéressante et adorable. Il cherche la vérité, essaye de comprendre l’autre, ne se démonte pas, se montre tendre et prévenant. L’histoire dans sa globalité était aussi captivante. Le fait que les deux jeunes gens cherchent à savoir si l’auteur préféré d’Effy était un imposteur ou pas, j’ai beaucoup aimé l’idée. C’est un peu comme le fait de rencontrer ses idoles. L’idée que l’on se fait d’eux et qui parfois nous déçoit énormément. J’ai très vite compris le pourquoi du comment, pour quasiment toutes les intrigues, mais le cheminement et le côté « folie » qui s’installent doucement avaient ce petit quelque chose d’original à souhait. Bien entendu, le duo Effy et Preston était également un petit régal à voir évoluer.

Des points positifs donc pour Un passé englouti, mais pas suffisamment pour me faire totalement adhérer à l’histoire. Il y a une suite en prévision, mais je ne la lirai pas. D’ailleurs, je trouve que le tome se suffit largement à lui-même, mais pour ceux qui ont aimé le duo et l’univers, c’est une excellente nouvelle. Il faudra juste se montrer patient.

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