J’ai frôlé le coup de cœur avec ce deuxième tome de Graceling : Fire. Beaucoup plus abouti à tous les niveaux, j’ai pris un réel plaisir à découvrir cette nouvelle héroïne de l’univers.
Résumé : Fire n’est pas belle, elle est sublime. Elle est aussi télépathe et peut contrôler les esprits, des qualités qui attisent la passion comme la haine. Aussi a-t-elle choisi de vivre à l’écart du monde. Mais des seigneurs rebelles ont rassemblé leurs armées et s’apprêtent à marcher contre le royaume des Combes. Fire peut le sauver… à condition d’affronter les ombres du passé et des ennemis déterminés à l’anéantir. La beauté est une arme, et Fire va s’en servir.
Parution : 24/04/2024 chez Le livre de poche
Nombre de pages : 480
Prix : 9€70
J’avais une petite appréhension avec Fire. Je savais que nous n’allions pas suivre les héros du premier tome de la saga, mais que nous allions faire un bond dans le passé. Nouveaux personnages, nouvelle partie de ce monde, nouvelles intrigues. C’est original, mais aussi déroutant. On a plus l’habitude de voir cela après la fin d’une saga, un peu comme un tome bonus. Et en même temps, au fil de ma lecture, j’ai trouvé que c’était en fin de compte une excellente idée de la part de l’auteure, car nous avons un fil conducteur : Leck. Et vu ce qu’il s’était passé dans Graceling, j’étais plus que curieuse d’en apprendre plus sur le psychopathe de père de Bitterblue.
Je n’ai pas été très loin du coup de coeur, et vu que ma lecture du premier tome était un peu mitigée, je suis plus que soulagée pour le reste de l’aventure. Il faut dire que Fire et Brigan m’ont beaucoup plus convaincue que Katsa et Po, les intrigues étaient également beaucoup plus solides et plus faciles à appréhender et à croire. Le fait d’avoir un lien avec le « futur » était aussi très intéressant, car cela nous permet de mieux comprendre certaines choses et d’avoir des réponses à certaines interrogations. Vraiment pour moi l’ensemble est plus abouti, plus cohérent et à la fin de Fire, j’ai eu du mal à me dire que nous n’allions potentiellement pas revoir tous ces héros auxquels je me suis énormément attachée.
J’ai eu un peu de mal avec l’utilisation du mot « Monstre » pour qualifier les êtres comme Fire. On saisit que cela n’a pas vraiment le même sens que pour nous, mais pas loin non plus. Et plus on apprend à connaître notre héroïne, plus on se rend compte qu’elle n’a rien d’un monstre… Certains « humains » le sont beaucoup plus qu’elle, mais de très très loin. Cependant, j’ai trouvé intéressant tout ce qui tournait autour de Fire. Son essence même, sa psychologie, ses pouvoirs, sa relation avec ses derniers. Contrairement à Katsa, la jeune femme s’ouvre à nous de façon cohérente, nous livre ses sentiments, nous donne des explications. On appréhende vraiment toute la complexité du personnage et surtout le conflit interne qu’elle a avec ses pouvoirs. Son évolution est d’ailleurs un vrai plaisir à voir. Quand elle décide enfin de prendre sa vie en main, de s’ouvrir aux autres, de faire un pied de nez au destin… c’était en quelque sorte magique. Il y a des moments de doutes, de crispation et de chagrin, mais cela n’entache en rien ce qu’elle devient. Et c’est clairement ce genre de personnage féminin que je veux voir plus souvent dans les romans que je découvre.
Les personnages secondaires ne sont pas en reste. Il y a encore un côté très féministe que j’ai beaucoup aimé avec des héroïnes aussi fortes que fragiles, une liberté qui se gagne, une sexualité beaucoup plus libérée, et une entraide qui fait chaud au coeur. Côté masculin, Brigan, Garan et Brocker sortent du lot (Brigan remportant haut la main la palme, cela va sans dire). Ce sont des hommes durs, mais justes et qui ont une vision de la femme très moderne. Les autres personnages masculins sont soit des monstres, soit des oppresseurs à différents niveaux. Mais même si je caricature un peu avec ces deux catégories, il y a aussi beaucoup de nuances et d’explications concernant leurs comportements. Et c’est encore une fois une chose que j’apprécie vraiment. Niveau personnage, je n’ai rien à redire.
Et il en va de même au niveau de l’histoire. Là encore beaucoup plus de nuances, moins de caricatures, choses qui m’avaient un peu fait grincer des dents avec Graceling. On voit petit à petit deux intrigues se mettre en place et finir par s’entrecroiser. On découvre la difficulté de régner, la stratégie militaire, l’espionnage, la violence et la guerre. C’est prenant, car cela va crescendo et Fire prend peu à peu de plus en plus de place dans toutes ces intrigues politiques. Il y a une exploitation de son pouvoir qui est ingénieuse, mais aussi un jeu psychologique. Sans compter l’évolution de tous les personnages. La romance est aussi plus intéressante, plus travaillée. On ne nous la sert pas sur un plateau en un claquement de doigts. Bref, j’ai été totalement convaincue, encore une fois.
Fire a été au-dessus de mes espérances. Il y a bien quelques petites choses qui m’ont chagrinée, mais franchement, elles sont vite oubliées, car le reste est totalement à la hauteur. Des personnages attachants et complexes, un univers plus travaillé, plus cohérent et que l’on a envie d’explorer encore plus, mais surtout ce lien très important avec le « futur ». J’ai hâte de retrouver Bitterblue, en espérant retrouver le même entrain qu’avec Fire.
Ma chronique du 1er tome de Graceling : ici