Une très agréable surprise avec Seul à monstre. Je ne m’attendais pas du tout à ce que nous réserve Vanessa Len et franchement, c’est décapant.

Seul un monstreRésumé : Un monstre et un héros s’affrontent… comme souvent. Sauf que cette fois, le monstre, c’est elle. N’oublie pas la règle d’or : personne ne doit savoir ce que tu es. Jamais tu ne dois parler des monstres à qui que ce soit.
Pour Joan Chang-Hunt, les vacances s’annoncent idylliques. Elle est bien décidée à savourer tranquillement son séjour dans la famille un peu farfelue de sa mère, à Londres. Elle adore son petit boulot au manoir de Holland House, où elle se rapproche peu à peu d’un autre passionné d’histoire, Nick. Mais rien de tout cela n’est en fait un hasard : quand, une nuit, un terrible drame se produit, l’été de la jeune fille vire au cauchemar.
Les Hunt ne sont pas simplement de grands excentriques, ce sont des créatures dotées de pouvoirs cachés aussi fascinants que terrifiants – l’un des douze clans qui règnent en secret sur la capitale. Le tueur de monstres des contes de son enfance n’est pas qu’un mythe, il existe bel et bien, et ne reculera devant rien pour abattre ceux qu’elle aime. Pire encore : c’est Nick, le garçon auquel elle a commencé à s’attacher. Pour sauver les siens d’une mort certaine, Joan va donc devoir s’allier avec l’héritier d’un clan ennemi, Aaron Oliver. Mais surtout, il va lui falloir accepter sa véritable nature.

Seul un monstre

Auteur(s) : Vanessa Len
Parution : 08/09/2022 chez Lumen
Nombre de pages : 486
Prix : 16€

Seul un monstre me faisait de l’oeil depuis un petit moment maintenant, mais avec toutes les sorties qui me font de l’oeil, le roman était un peu passé à la trappe… Et puis j’ai eu l’occasion, grâce aux Editions Lumen, de gagner un exemplaire… Je n’avais donc plus aucune excuse. Si le résumé me faisait un petit peu peur, car il donne l’impression de nous révéler toute l’intrigue, j’ai vite découvert qu’il n’en était rien. Et cette agréable surprise n’a été que la première parmi tant d’autres. J’ai frôlé le coup de coeur, et j’ai hâte de poursuivre les aventures de Joan.

Je m’attendais à tout autre chose. A une sorte de Roméo et Juliette où la romance aurait une grande place et où le résumé, comme je le disais dans mon introduction, nous dévoilait toute l’intrigue. Mais j’ai vite découvert qu’il n’en était rien, et j’en ai été plus que ravie. Tout arrive très rapidement et l’on n’a pas vraiment le temps de se familiariser avec l’univers que déjà les ennuis commencent. C’est un peu comme apprendre à nager en se faisant jeter dans le grand bain. Personnellement, c’est quelque chose que j’apprécie beaucoup, vu que je suis plutôt action que blabla, et Joan ne connait pas vraiment non plus le monde des monstres, on se retrouve ainsi à mieux appréhender ce qu’elle traverse au fur et à mesure de l’histoire.

Vanessa Len ne nous laisse pas non plus dans le flou le plus complet, loin de là. Nous avons les bases et progressivement on commence à mieux appréhender ce nouveau monde. Il est plus facile ainsi de comprendre les particularités des pouvoirs de nos protagonistes, surtout que l’on parle de voyages dans le temps. Un sujet toujours très délicat, car il a souvent des répercussions, disons, prises de tête. Mais là encore, l’auteure arrive a très bien gérer cet aspect de Seul un monstre. J’aime aussi le fait que lesdits monstres ne soient pas vraiment les méchants auxquels on croit. Alors oui, beaucoup sont des (insérer l’insulte qui vous plaira) de première, mais tous n’abusent pas non plus de leurs dons. Comme dans n’importe quelle communauté, il y a des individus fréquentables et certains qui ne le seront jamais. Ils volent pourtant tous un peu du temps des humains ce qui raccourcit leur vie. Et autant on comprend que Nick veuille les arrêter à tout prix, autant on s’attache aussi à certains de ces monstres. C’est un sentiment étrange, car on finit par apprécier des personnages qui sont tout de même des tueurs, et à vouloir arrêter celui qui protège l’humanité. Et cet aspect est très intéressant pour moi.

Niveau intrigue, il y en a pour moi deux qui se chevauchent. La quête de Joan pour sauver les siens et tout ce qui touche à la chronologie. Les deux sont bien entendu liées, mais on arrive à les voir comme deux points distincts avec des répercussions différentes. Comme le sujet est complexe, c’est d’autant plus prenant. Et en avançant dans l’histoire, on découvre petit à petit que beaucoup de choses sont cachées aux monstres. De quoi titiller notre curiosité. Entre un roi tout puissant, mais invisible, la création de ce héros entre mythe et réalité, une garde royale aux actions plutôt louches surtout quand plusieurs familles de monstres sont décimées… ça sent le louche à plein nez. Joan et ses amis sont loin d’en avoir fini et il y a de quoi encore nous tenir en haleine, c’est certain.

Question personnages, comme je le disais, on s’attache vite à Joan et Aaron. J’ai un peu plus de réserve avec Ruth et Nick n’est pas assez présent au final pour se faire une véritable idée du personnage. Ces deux derniers n’en restent pas moins intéressants, c’est juste qu’ils « appliquent » une certaine distance. Avec Tom par contre, j’ai tout de suite eu des atomes crochus. Mais revenons un peu à notre duo infernal. Joan peut parfois nous taper sur les nerfs, mais à seize ans et vu ce qu’elle a vécu, il est assez compréhensible qu’elle soit parfois trop « trop ». Elle est toutefois une héroïne qui sort de l’ordinaire. Pas badass pour un sou, ne contrôlant pas ses pouvoirs, elle reste un poids pour ses alliés. Et pourtant, sa témérité et son besoin d’accomplir sa mission font qu’elle continue coûte que coûte à avancer. Elle ne reste pas à se morfondre. Aaron est l’archétype du méchant pas si méchant. Il est rapidement clair qu’il en pince pour Joan, mais cela n’est pas un défaut pour autant. L’expérience qu’il en retire le rend bien plus humain qu’il ne l’était au départ. On a d’ailleurs à peine gratté la surface de ce personnage et j’espère que Vanessa Len nous donnera la chance d’en apprendre plus. En tout cas, il forme avec notre héroïne un duo improbable qui fonctionne pourtant très bien. Une sorte de ying et de yang très nuancé.

Un point qui m’a par contre un peu soulé : la jeune sino-britannique et le jeune Oliver. Je n’ai pas osé compter le nombre de fois que ces deux qualificatifs sont utilisés (je ne voulais pas me faire peur), mais clairement trop, beaucoup trop de fois, et franchement, il y avait bien d’autres qualificatifs disponibles… A croire qu’on voulait nous marteler que Joan était à moitié malaisienne et que c’était, mais alors ultra, ultra important, et qu’Aaron était bien jeune… C’est un détail, mais quand vous levez les yeux à chaque fois que vous voyez ces groupements de mots, c’est qu’il y a un problème.

Seul un monstre a été une agréable surprise. Je ne pensais pas autant aimer en le commençant et c’est clairement un sentiment que j’aimerai plus souvent ressentir. Avec son lot d’action, de découvertes intrigantes, des personnages attachants, le premier tome de la trilogie m’a donné entière satisfaction. J’avoue que la fin me fait un chouia peur vis-à-vis des conséquences plutôt tristes concernant deux personnages en particulier, mais je fais confiance à l’auteur pour nous trouver des entourloupes pour remédier à ça.

2 réponses à “Seul un monstre, tome 1

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.