Moi, Cerbère, gardien des Enfers est une nouvelle fois un récit poignant qui nous fait voir les monstres de la mythologie sous un tout autre angle.

CerbèreRésumé : Je suis Cerbère, un chien à trois têtes. J’aime mes parents, mes frères et sœurs, mais je rêve aussi de découvrir le vaste monde. Hélas, j’ai rencontré le dieu Hadès, et aujourd’hui, attaché à une chaîne impossible à briser, je dois garder l’entrée des Enfers. Comment cela a-t-il pu arriver ? Voici mon histoire…
Vous connaissiez le récit du héros Héraclès, découvrez la version de Cerbère…

Cerbère

Auteur(s) : Sylvie Baussier
Parution : 03/02/2022 chez Scrinéo
Nombre de pages : 102
Prix : 10€90

Toujours impatiente de retrouver les nouvelles parutions de la collection Scrinéo Mythologie, j’ai tout de suite été voir mon libraire. D’autant plus que Cerbère était un peu un mystère pour moi. Je savais qui il était, mais sans plus. Donc, l’occasion d’en apprendre plus sur ce chien à trois têtes.

Sans surprise, j’ai encore une fois beaucoup aimé le court roman. Sylvie Baussier arrive vraiment à se mettre dans la peau du personnage, et je trouve le développement de l’histoire et de la personnalité toujours réussis. Ici, nous rencontrons donc Cerbère, le fameux gardien des Enfers. Pour moi, il n’était au final que cela. Le chien à trois têtes qui empêche les morts de sortir et les vivants d’entrer. Et grâce à ce roman, on en découvre beaucoup plus, mais on voit aussi l’être derrière le monstre.

Les Dieux de la mythologie sont cruels, ce n’est pas un secret, et ici encore une fois, on voit combien ils manipulent, humilient et se servent des autres. Cerbère n’était pas un être méchant et dangereux à la base. Comme les prédécesseurs de cette collection, on voit que ce sont les Dieux qui, au final, le transforment vraiment en monstre. La faim, la peur, la solitude se transforment en rancœur et en agressivité.

Bien sûr, on peut se mettre au niveau du canidé en tant que tel. Un animal, mais je trouve que cela s’applique aussi à tous les êtres vivants, nous y compris. Ici, on voit combien le fait de priver un être de liberté peut altérer le comportement, tout comme les mauvais traitements. On ne naît pas mauvais pour moi, et c’est ici encore une illustration de cela. Un chien, comme d’autres animaux, a besoin d’espace, de jeux, d’interaction. L’auteur ne pousse pas, je pense, jusqu’à l’idée de maltraitance animale, mais c’est une piqûre de rappel qui ne fait pas de mal.

Il y a aussi l’idée d’exploiter les trois têtes de Cerbère dans le sens où, le gardien à trois cerveaux différents et donc trois façons de penser. Ou pas… Après tout, nous aussi avec notre unique cerveau, nous avons aussi parfois ces petites voix intérieures qui parfois nous aident, et parfois nous tire vers le bas. Cerbère en devient encore plus humain, en un sens.

Il n’y a pas réellement de surprise dans la conclusion, pour aucun des « monstres » malheureusement, mais parfois, en lisant les romans de la collection, j’aimerais voir un Dieu, ou bien un héros aller au-delà des apparences et de leurs petites personnes. C’est toujours un peu ce qui me chagrine. Parce qu’on s’attache à tous ces personnages et que l’espoir n’est jamais au rendez-vous. Mais le pari de l’auteur est gagné, car on ne peut pas rester indifférent et la réflexion, à chaque fois, est vraiment intéressante.

Cerbère a été une découverte au final pour moi, et j’en suis très heureuse. Un récit émouvant et triste, mais qui permet d’avoir un oeil nouveau sur le chien des Enfers.

 

Mes chroniques des autres tomes de la saga : ici

2 réponses à “Moi, Cerbère, gardien des Enfers

    1. Oui, cette collection est juste une idée superbe ! Il y a tellement de sujets forts qui sont abordés aussi. J’ai hâte de voir qui seront les prochains personnages.

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