Ravie de replonger dans la collection Moi de Sylvie Baussier avec Arachné, monstre de la mythologie que je ne connaissais pas du tout.

ArachnéRésumé : Je suis Arachné, une jeune fille comme les autres. Après la mort de ma mère, je découvre l’art du tissage. Les gens admirent mes créations : je crois que j’ai du talent. Pendant des années, je m’exerce. Mais un jour, Athéna, la déesse des artisans, vient me voir. Je crois qu’elle est jalouse de moi, qui suis une simple mortelle ! Elle me menace… et me transforme en araignée ! Comment cela a-t-il pu arriver ? Voici mon histoire… Vous connaissiez le récit vu par la déesse Athéna, découvrez la version d’Arachné…

Arachné

Auteur(s) : Sylvie Baussier
Parution : 26/01/2023 chez Scrinéo
Nombre de pages : 97
Prix : 10€90

Comme à chaque début d’année, c’est un plaisir de retrouver les deux nouveaux romans de Sylvie Baussier concernant les monstres de la mythologie grecque. J’ai commencé par Arachné, la tisseuse que je ne connaissais pas du tout.

Comme à l’accoutumée, nous suivons le point de vue du « monstre » et non celui du dieu ou du héros lié au mythe. De quoi nous donner un autre aperçu de l’histoire, car, nous le savons bien maintenant, les légendes sont comme les pièces de monnaie : deux faces, deux visions différentes.

Arachné est dépeint comme quelqu’un d’orgueilleux et de méprisant dans la légende et pourtant en la suivant dans l’histoire de Sylvie Baussier nous découvrons une jeune femme autodidacte qui a fait en sorte de parfaire son art. Au prix d’efforts et de persévérance, elle a réussi à devenir une tisseuse reconnue dans toute la Grèce. Elle ne s’en vante pas, elle en souffre même un peu, car certains la jalousent. Mais la jeune femme continue de créer et d’explorer son talent. Jusqu’au jour où Athéna a vent de son don…

Sans surprise, la déesse, jalouse au possible, et qui subit une humiliation bien méritée, se venge sans vergogne. Au lieu de louer le talent de l’humaine qu’elle est censée protéger, d’honorer la femme indépendante et talentueuse qu’est Arachné, non, elle décide d’agir de façon puérile, car c’est ELLE la déesse toute puissante. Pour ma part, j’y ai vu une certaine critique de notre société (comme à chaque fois). Par rapport aux tout puissants qui se croient au-dessus des autres. Politiciens, hommes d’affaires… peu importe. Le fait d’avoir le pouvoir est pour certains synonyme d’être au-dessus des autres, ce qui en soi, n’est pas vrai. Il y a aussi le fait que le « petit peuple » critique et n’approuve pas les gestes de ceux d’en haut, mais ne fait rien et continue même à les vénérer. Un monde régi par la peur et qui inhibe les forces de chacun.

Arachné se bat aussi pour défendre son art et surtout son talent. Athéna essaye de lui voler en disant que c’est grâce à elle que notre jeune héroïne est aussi douée. Malgré la peur que peut lui inspirer la déesse, Arachné ne se démonte pas. Elle peut tout perdre, mais elle veut s’affirmer et se défendre. J’y vois aussi le fait qu’aujourd’hui, nous sommes plus « aptes » à nous battre pour nous-mêmes, à oser défier l’injustice. Il y a eu des cas tout au long de l’histoire, j’entends bien, mais je trouve que notre société actuelle est beaucoup plus dans la défense de l’autre. Et ici, j’ai vraiment apprécié qu’Arachné remette en question les dieux et leurs agissements.

Un récit encore très intéressant qui m’a permis de connaître le mythe d’Arachné. J’avoue ne pas avoir été aussi charmée par l’histoire que pour les autres, mais la collection est toujours pour moi une excellente idée.

Mes chroniques des autres tomes de la série : ici

2 réponses à “Moi, Arachné, la tisseuse

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