Un univers original et prometteur qui je l’espère décollera plus par la suite. Daevabad n’a pas été à la hauteur de mes attentes, même si j’ai passé un très bon moment.

DaevabadRésumé : Dans les rues du Caire du XVIIIe siècle, Nahri est une jeune escroc aux talents inégalés : lecture de la main, exorcismes et un mystérieux don de guérison ; elle a fait des nobles ottomans sa cible principale dans le but de survivre. Un jour, pendant l’un de ses « coups », elle invoque accidentellement Dara, un mystérieux guerrier djinn, et elle va comprendre trop tard que même les stratagèmes les plus intelligents peuvent avoir des conséquences mortelles.

Forcés de fuir Le Caire, Dara et Nahri voyagent ensemble à travers des sables chauds et balayés par le vent, grouillants de créatures de feu et de rivières où dorment les mythiques Marids. Des ruines de métropoles humaines autrefois magnifiques aux montagnes où les oiseaux de proie ne sont pas ce qu’ils semblent, leur périple a pour destination Daevabad, la légendaire Cité de Laiton.

Mon avis : Je suis de près les différentes sorties de De Saxus depuis un petit moment déjà. La maison d’édition choisit des oeuvres qui ont du succès à l’étranger, et que je vois souvent sur les réseaux. Et pour Daevabad, j’avoue, j’ai pris le roman sans savoir de quoi il parlait ! Je savais juste qu’il avait beaucoup plu et que le roman était du genre fantaisie avec une ambiance mille et une nuits… Oups… Mais avec le recul, je me dis que ce n’est pas plus mal. Parfois les résumés entrent trop dans l’intrigue ou bien nous flouent un peu. Je me suis donc lancée dans ma lecture sans attente et assurée d’être surprise.

Daevabad n’a pas forcément été à la hauteur de mes espérances cependant. J’ai passé un très bon moment dans ce monde enchanteur et cruel mais il m’a manqué quelques petits éléments pour m’immerger totalement. J’ai eu un certain détachement vis-à-vis de l’intrigue. A contrario, j’ai beaucoup aimé les personnages principaux. Dara, Ali et Nahri m’ont tout de suite plu. Chacun à leur manière, ils représentent une facette différente de leur monde. Les voir interagir a été ce que j’ai préféré dans ce premier tome. Les relations qu’ils nouent mais aussi tout ce qui se joue à côté : les animosités, le passé, leurs façons de voir le monde. Ils sont très intéressants sur le point psychologique, même si j’ai l’impression qu’on a à peine effleuré leur essence. Et je n’ai eu aucun mal à m’attacher à eux, ce qui est très important pour moi dans une lecture. Je suis impatiente de les voir évoluer car ils ont tous les trois un énorme potentiel.

Les enjeux de Daevabad sont aussi contemporains. Bien que l’histoire se déroule à une époque reculée et entourée de magie, il est facile d’y trouver un écho avec notre histoire. La lutte des classes, la religion, l’importance du paraître. Des thèmes qui sont très intéressants et que l’auteur manie vraiment bien en leur donnant cette dose de réalisme et de tension qui vous tiennent en haleine. La mythologie mise en place également dans ce monde est dépaysante. Et j’aime ce côté-là particulièrement. Je n’ai rien contre notre folklore occidental, bien au contraire, mais entrer dans un univers peuplé de djins, d’efrits et d’autres créatures originales donnent une fraîcheur que j’apprécie de plus en plus.

Mais comme je le disais, malgré ces éléments positifs, je n’ai pas été totalement transportée. Premièrement, l’univers regroupe plusieurs choses dont je ne suis pas friande : un pouvoir qui oppresse une partie de la population, des religions et idées proches du fanatisme, et des règles qui contraignent les femmes et leurs moeurs. Je sais pertinemment que cela colle non seulement à l’époque mais aussi au lieu où se déroule l’histoire… cependant le mélange de tous ces points fait que je n’ai pas apprécié le monde de Daevabad qui pourtant se veut enchanteur par certains aspects. J’avais l’impression d’étouffer en quelque sorte, et je craignais pour la vie de nos héros car la moindre petite incartade peut être fatale. Une ambiance oppressante qui gâche parfois la magie de l’histoire.

Autre point que j’ai moyennement apprécié : la lourdeur des descriptions. Je sais que certains en sont friands, mais pour ma part décrire des lieux, des vêtements, des personnages pendant deux à trois paragraphes… Je n’adhère pas. Cela coupe le récit, déjà long, et clairement je lisais en diagonale à ces moments-là. le fait d’avoir deux points de vue alternés est déjà en soi un frein au dynamisme du récit. Les choses se mettent plus lentement en place, et le côté introductif pèse un peu. Pour moi, ce premier tome est une introduction plaçant ses différentes pièces pour ensuite s’attaquer à l’intrigue principale. Il m’a manqué une petite pincée de magie pour vraiment entrer dans l’histoire malgré des personnages attachants.

Malgré cela, je suis curieuse de voir ce qu’il va se dérouler par la suite. Passée cette mise en bouche, je pense que la trilogie Daevabad a un grand potentiel devant elle. Les intrigues politiques et les secrets qui se dissimulent dans l’ombre sont très intrigants.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.