Veil, tome 1

J’ai mis un certain temps pour craquer… mais ça y est… Je suis accro à Veil et le manga/artbook mérite amplement le petit succès qu’il a !

Résumé : Veil est plus un rêve que vous avez fait qu’une histoire que vous lisez, et elle persiste de la même manière, des détails flous, mais des émotions qui flottent définitivement dans votre coeur. Ce premier volume, entièrement en couleur, est construit comme une représentation de petits moments de vie entre les deux protagonistes, interrompus par de sublimes illustrations offrant comme un sentiment de rêverie. L’homme est un officier de police, la femme est aveugle ou du moins n’ouvre jamais les yeux. Les noms, les lieux, l’époque n’ont pas d’importance, car notre plaisir consiste à simplement les regarder se rapprocher l’un de l’autre à travers les chapitres.

Impossible de passer à côté du petit phénomène Veil, mais j’avoue que le prix et le design auquel je n’accrochais pas à 100% m’avaient fait hésiter. Et puis, j’ai lu Steam Reverie in Amber. L’énorme travail fait avec ce recueil ainsi que son côté décalé m’ont fait entrevoir Veil sous un autre angle. Sans compter les critiques plutôt élogieuses que j’avais pu lire depuis sa sortie. Et j’ai adoré.

Le style de Kotteri n’est pas celui que je préfère. Graphiquement, j’aime le côté délicat avec des détails et une certaine rondeur. Ici, avec les couleurs notamment, il y a une force qui se dégage, un côté un peu brut et intense qui font que forcément, je suis un peu « bousculée ». La couverture est splendide, mais on ne retrouve pas le même traitement à l’intérieur, à part pour de petites illustrations d’entre chapitres. J’ai donc mis un certain temps à m’y habituer et surtout à apprécier le coup de crayon de l’auteur. Je m’y attarde, car pour moi, avec ce genre de support le graphisme a autant d’importance que l’histoire et le texte. Comme le manga est sous-blister, c’est un peu une surprise.

On y retrouve aussi beaucoup de douceur et de sensualité. Je sais que c’est un peu contradictoire avec la description que j’ai faite du style de Kotteri, mais cette impression de coup de crayon brut avec des aplats de couleurs forts arrive à renvoyer des émotions plus subtiles et douces. C’est un peu un tour de magie qui s’opère.

L’histoire aussi y fait beaucoup. Il y a beaucoup de zones d’ombre si l’on y réfléchit bien, car au final nous avons une succession de scènes entre nos deux héros sans fil conducteur, mais ce choix décalé me rappelle énormément Steam Reverie in Amber que j’avais aussi adoré. Nous pouvons nous imaginer ce qui nous manque. C’est aussi ça, la littérature. Et avec Veil, ce sont des petits moments qui ne sont pas exubérants ou forts, et qui pourtant dégagent une émotion folle. Ce sont ces petits gestes de tous les jours, ces moments de complicité adorables qui montrent combien cette relation a quelque chose d’unique.

J’ai aussi aimé trouver des textes narratifs plus longs qui reprennent des scènes en nous en dévoilant un peu plus. Il y a clairement un côté très poétique avec une douche d’humour, de sensualité et ce cocon que l’auteur nous permet de partager avec ses deux héros.

Une expérience assez unique… qui se termine par l’achat des deux tomes suivants… Oups… Mais clairement, j’ai envie d’en découvrir plus et de voir ce qu’il va se passer et comment cette relation peu ordinaire va petit à petit évoluer.