Un palais de colère et de brume ou comment un 2nd tome arrive à vous réconcilier avec une saga ! Vivement la suite.
Résumé : Feyre a survécu aux défis d’Amarantha. Elle est devenue une Fae, créature immortelle, et a hérité de pouvoirs qu’elle ne maîtrise pas. Mais son cœur est resté celui d’une humaine, et elle ne peut effacer ce qu’elle a dû commettre pour sauver Tamlin et la Cour du Printemps… Elle ne peut non plus oublier qu’elle a conclu un marché avec Rhysand, le redoutable Grand Seigneur de la Cour de la Nuit. Une semaine par mois, elle doit séjourner à ses côtés, dans son palais. Et si elle est d’abord réticente, elle va découvrir qu’il est loin d’être le Fae cruel et manipulateur qu’elle pensait connaître. A ses côtés, elle va apprendre à dompter ses pouvoirs d’immortelle. Et douter de ce qu’elle ressent pour Tamlin… Mais au-delà de la Cour de la Nuit, une menace se profile à l’horizon. Car les desseins du roi d’Hybern pourraient bien ébranler tout le royaume des immortels.
Parution : 08/02/2018 chez La Martinière jeunesse
Nombre de pages : 720
Prix : 21€90
Ma « rencontre » avec Un palais d’épines et de roses n’avait pas été une réussite. Et pourtant, je ne m’étais pas pour autant dit que j’allais abandonner la saga. Pour en avoir parlé avec les copines, elles m’avaient dit que la suite serait bien mieux et qu’il serait bien de laisser une seconde chance à Feyre et ses aventures. J’ai laissé passer un peu de temps, et avec mon challenge de fin d’année « finir mes sages en cours », je me suis dit qu’il était temps de s’y replonger. Et, j’ai bien fait de ne pas rester sur un « échec », parce que oui, clairement Un palais de colère et de brume est bien meilleur, et j’ai passé un excellent moment. Si bien que j’enchaîne avec la suite.
Comme ma lecture du tome un remonte à un an… J’avoue que j’avais gardé en tête les grandes lignes, mais pas les détails d’Un palais d’épines et de roses. Mais j’avais l’essentiel à l’esprit et c’était bien suffisant, surtout qu’en soit vu que ma lecture n’avait pas été une réussite, partir un peu en mode « table rase » était une bonne chose. Si le début a été un peu compliqué (mais je vais vite y revenir), pour la suite par contre, à partir du moment où un certain événement se produit, il m’a été impossible de lâcher le roman. Et franchement, j’en ai été la première surprise. Une bonne surprise cela va sans dire. Il y a, certes, encore parfois des défauts que j’avais trouvés dans le premier tome, mais globalement c’était un petit bonheur.
Commençons par les choses qui fâchent (vraiment, vraiment très fort). Tamlin… Oui, vous sentez que ça ne va pas être joli, joli. J’avais envie de lui arracher la tête. Son égoïsme qu’il cache derrière l’envie de protéger Feyre était insupportable. Il a souffert, d’accord, mais il maltraite la femme qu’il aime et il ne s’en rend même pas compte. Il se montre également violent, et ensuite s’excuse encore et encore, mais recommence plus tard… Il est toxique. Personnellement, je ne l’avais pas aimé dans le premier tome, et là… Ouhhh… C’était compliqué. Sa misogynie qu’il cache, là encore, derrière le fait qu’il doit maintenir la paix… Comment vous dire que j’avais des envies de meurtres. Et il s’entête le bougre ! A croire que la nature a oublié de lui fournir un cerveau en état de marche. Ou alors c’est une autruche grande catégorie qui ne fait que des mauvais choix pour ensuite mettre la tête sous terre pour ne plus rien voir des « bêtises » (pour éviter d’être vulgaire) qu’il enchaîne. Clairement, le genre de personnage à qui il peut arriver une grosse bricole sans que je m’en émeuve le moins du monde.
Le point positif de M. Relation Toxique (j’essaye encore de rester polie), c’est que Feyre arrive enfin à voir qui il est vraiment grâce à son comportement. Elle lui trouve toujours plus ou moins des excuses, mais elle finit par ouvrir les yeux. Le processus est long et douloureux, mais j’ai trouvé cela plutôt réaliste dans le sens où les femmes (ou les hommes) qui sont face à ce genre de compagnon n’ont pas toujours la possibilité, du point de vue psychologique, de voir la toxicité de la relation, et quand ils s’en rendent compte, de ne pas pouvoir briser ce lien. Sarah J. Maas ne cherche pas à faire un essai sur cela, bien entendu, mais j’ai trouvé que l’ensemble était bien amené, surtout du point de vue de Feyre. J’ai apprécié la voir lutter, se reconstruire, douter, analyser et se faire ses propres opinions. Elle qui dans le premier tome m’avait laissé une impression plutôt mitigée, a cette fois-ci su clairement me convaincre et il a été beaucoup plus facile de s’attacher à elle.
Son nouvel entourage y est pour beaucoup. Si vous me lisez depuis un moment, vous savez que pour conquérir mon coeur, il suffit de créer un groupe d’outsiders qui ont su se créer leur propre famille. En arrivant à La cour de la nuit, Feyre découvre ceci. Un Grand seigneur qui s’est sacrifié pour les siens et qui n’aspire qu’à la paix avec autour de lui des compagnons, certes extrêmement létaux, mais ouverts d’esprit, prompt à une amitié sincère, et avec de l’humour à revendre. J’ai adoré Rhys (oui, d’accord, quelle surprise…), Mor, Armen, Azriel et Cassian. Leur dynamique, leurs relations, leurs idéaux… Enfin des immortels que l’on peut apprécier sans retenue. Enfin des acolytes dignes de ce nom et qui donnent envie de poursuivre l’aventure, mais surtout de les voir réussir. Et c’était un peu ce qui m’avait manqué dans le premier tome également. Feyre se battait pour Tamlin et même si elle s’était montrée d’une bravoure sans nom, son objectif n’avait rien de grandiose, dans le sens où son amour pour le Grand seigneur était corrompu. Ici, elle se bat par amour également, mais un amour sincère. Pour les siens, pour sa nouvelle famille, pour la paix, pour la justice. Elle a grandi et surtout on a laissé notre héroïne s’épanouir. Et c’était une véritable bouffée d’air frais.
L’intrigue d’Un palais de colère et de brume est aussi plus globale et avec un enjeu majeur. On a droit à de l’action, mais aussi à de l’introspection, de la découverte et de la rédemption. Le travail sur les personnages est pour moi beaucoup plus abouti, plus en nuances (et j’adore les nuances !). On arrive ainsi à mieux s’attacher et surtout à prendre à coeur ce qu’il se produit. Les jeux politiques sont aussi très intéressants dans cette société brutale et manipulatrice. Ce n’est pourtant pas ce que je préfère, mais ici on voyait combien le tout était lié et surtout que comprendre les Faes était la clé de tout.
La fin d’un Palais de colère et de brume m’a par contre fait très peur. Je savais qu’un événement de ce genre allait se produire, car c’est un grand classique surtout pour un deuxième tome. Mais… j’avais de gros gros doutes. Peur de retomber dans un schéma que je n’avais pas aimé et perdre tout ce que j’avais adoré dans ce tome. Mais je veux grader confiance ! Un second tome plein de surprises donc et pour mon plus grand plaisir. J’ai vraiment hâte de découvrir ce qu’il va se passer et surtout comment Feyre va arriver à se sortir de ce nouveau jeu de dupes.
Ma chronique du premier tome d’Un palais d’épines et de roses : ici