Un second tome toujours aussi anxiogène pour The Prison Healer, mais impossible de lâcher le roman tellement il est prenant.
Résumé : On ne gagne pas une guerre sans sacrifice, sœurette. Les paroles que Zuleeka avait prononcées quelques jours plus tôt lui revinrent en mémoire : C’est lui ou nous. Eux ou nous.
Tu ne peux pas jouer sur les deux tableaux.Kiva Meridan est une survivante. Elle a survécu non seulement à la prison de Zalindov, mais aussi aux terribles épreuves du Supplice. Et à présent, l’heure de la vengeance a sonné. Mais si, durant dix ans, son unique objectif a été de retrouver sa famille et de faire payer les responsables de leurs malheurs, sa mission est désormais plus compliquée que jamais…
Alors que Kiva s’habitue à sa nouvelle vie dans la capitale, elle découvre qu’elle n’est pas la seule à avoir souffert pendant son séjour en prison – son frère et sa sœur ont changé eux aussi, de même que leurs convictions. Bientôt, Kiva se retrouve à devoir cacher des choses aussi bien à sa famille qu’à ses ennemis. Hors des murs de la ville, tandis que les rebelles s’agitent et que les tensions grondent, la rumeur d’une nouvelle menace venue des royaumes du nord se répand. En ces temps incertains, les allégeances comptent plus que tout, mais tiraillée de tous côtés, Kiva ne sait plus à qui accorder sa loyauté. Cette fois, pour survivre, elle devra dénouer un enchevêtrement de mensonges avant que les deux camps ne se retournent contre elle et qu’elle ne perde tout.
Parution : 08/03/2023 chez Hachette Romans
Nombre de pages : 496
Prix : 19€
The Prison Healer est ce genre de roman où vous savez que les choses ne vont pas bien se passer, mais que vous avez tout de même envie de lire. J’avoue cependant que j’ai mis un peu de temps avant dans me lancer dans le second tome… Justement parce que je savais que vu la situation de Kiva, à un moment donné, tout allait lui exploser au visage… et qui a envie de voir une héroïne aussi attachante vivre cela ? Mais mon petit coeur de bisounours garde quand même espoir que les choses vont s’arranger… Que personne ne me rappelle que les auteurs sont des sadiques… merci…
J’ai donc commencé ma lecture en étant sur le qui-vive et ce sentiment ne m’a pas lâché. C’est un peu une torture psychologique du début à la fin (enfin surtout à la fin… ne nous leurrons pas). Mais encore une fois, j’avais cet espoir qui me disait que même si ce tome deux n’allait pas être plaisant, c’était une épreuve nécessaire.
La trame de The Prison Healer est d’ailleurs très intéressante, et même si encore une fois, ce n’est pas plaisant à lire parfois, je trouve que Lynette Noni a très bien su jouer sur ce socle de « chaque histoire a deux versions ». D’un côté les Corentine qui se sentent spoliés de leur héritage. Ils ont beau avoir ce rôle de « méchant », on peut aussi comprendre leur point de vue. Du moins au début. J’avoue que fur et à mesure du tome et des révélations, j’étais moins encline à être de leurs côtés. Mais, à travers les mensonges, le désir de vengeance, le drame qu’a subi la famille, on conçoit. Et c’est pour moi le principal. Et en face nos « gentils », les Vallentis. Impossible de ne pas aimer cette famille, et surtout de voir qu’elle est plus que légitime pour gouverner. Mais ils seront toujours des imposteurs pour les Corentine.
J’avais beau avoir ma préférence, je peux aussi appréhender le fait que la jeune génération des Corentine par une sorte d’endoctrinement basé sur le mensonge et la vengeance se sente, elle aussi légitime. Et ce côté psychologique est encore plus exploité à travers les trois membres de la fratrie et cela à différents niveaux. Quel choix faire ? Il n’y aura jamais de gagnants en fin de compte et c’est ce qui m’a brisé le coeur dès le départ.
Car on sait qu’il va y avoir une trahison. Soit Kiva trahit sa famille, soit elle trahit ses nouveaux amis et l’homme qu’elle aime. Elle n’a pas le choix, on lui a pris cette option il y a bien longtemps. Le roman est donc comme une plongée en apnée, où l’on attend le moment tant redouté et ses conséquences. Et la torture augmente au fur et à mesure, car on voit Kiva et Jaren se rapprocher de plus en plus, Kiva trouver une famille où elle se sent protégée, une vie heureuse qui se profile. Mais elle ne peut pas abandonner son frère et sa soeur.
L’évolution de Kiva au fil des pages est d’ailleurs très intéressante. A travers toutes les révélations qu’elle obtient, parfois de façon douloureuse, on la voit commencer à réfléchir par elle-même et à prendre des décisions en fonction de cela. On voit aussi combien l’amour peut rendre aveugle et pas seulement l’amour romantique. Ce besoin d’appartenance, ce besoin de reconnaissance de ses aînés, ce besoin de ne pas vouloir décevoir. C’est complexe et encore une fois, il n’y avait pas de bons choix.
Quand, bien entendu, la fin arrive enfin… C’est un désastre total à tellement de niveaux… Je pense vraiment que Kiva ne pouvait pas toucher plus le fond. Et j’ai du mal à me dire, en fin de compte, que mon petit espoir va pouvoir subsister… C’est déchirant, et avec le recul, on se dit que certaines choses auraient pu être différentes si les personnages communiquaient plus, et en même temps… ce n’est pas si simple.
Le second tome de The Prison Healer s’est révélé à la hauteur de son désastre. C’est un compliment, si, si. Il prépare vraiment bien le terrain pour la conclusion en mettant en avant la situation inextricable d’une jeune héroïne prise entre deux feux. J’ai beaucoup aimé cette lecture qui pourtant n’était pas toujours plaisante à lire, car on ne peut pas rester insensible aux déchirements que l’on voit. Franchement, le seul point négatif est, je dirais, un méchant beaucoup trop évident aux yeux de tous, sauf de l’héroïne, et une motivation semblable et puérile : la jalousie pour les traitres. Je m’attendais à quelque chose de plus « noble » si je puis dire… Reste à savoir si mon petit coeur saura résister à ce qui se déroulera dans le dernier tome…
Ma chronique du tome 1 de The Prison Healer : ici