Le 1er tome de Steam Sailors a été un petit moment de bonheur ! Un univers riche et original que j’ai hâte de voir évoluer.
Résumé : Il fut un temps où les Alchimistes nourrissaient le Haut et Bas-Monde de leurs inventions merveilleuses, produits de magie et de science. Un temps de machines extraordinaires, de prodiges électriques et d’individus aux pouvoirs fantastiques. Une époque révolue depuis que les Industriels ont éradiqué les Alchimistes et leur formidable savoir. Pourtant, on raconte qu’à l’aube de leur disparition, ils auraient caché leur fabuleux trésor dans une cité secrète…
Quatre siècles après la Grande-Fracture, les habitants du Bas-Monde traversent une ère obscure et rétrograde, tandis que le Haut-Monde, figé depuis l’extinction des Alchimistes, demeure inaccessible et fait l’objet de tous les fantasmes. Originaire du Bas-Monde, Prudence vit en paria, car elle voit l’avenir en rêves. Une nuit, son village est attaqué par des pirates du ciel. Enlevée et enrôlée de force à bord de l’Héliotrope, un navire volant à la sinistre réputation, la jeune orpheline découvre un nouvel univers, celui du ciel et des pirates. Prudence fait la connaissance des membres de l’équipage, qui ne tardent pas à lui révéler leur secret : ils détiennent un indice, menant à une série de « clefs » disséminées dans le monde, qui permettait de retrouver la cité des Alchimistes…
Parution : 26/03/2020 chez GULF STREAM
Nombre de pages : 384
Prix : 17€
J’ai adoré ! J’en avais entendu beaucoup de bien lors de sa sortie, et j’avais gardé le roman dans un coin de ma tête, mais je ne m’étais pas encore penchée dessus. Après plusieurs lectures peu enthousiasmantes, je me suis dit qu’il était enfin temps de se lancer dans l’aventure, d’autant plus que le premier tome attendait dans ma bibliothèque depuis très longtemps. Je n’avais pas lu le résumé, j’avais un vague souvenir d’une histoire de pirates… et c’est tout. Et franchement, parfois partir dans l’inconnu a du bon. Mon premier coup de coeur de l’année est donc Steam Sailors ! Je commençais à désespérer, mais il est bien là.
J’ai tout de même eu un peu peur avec le prologue. Je ne l’ai pas trouvé très engageant, voire même un peu ennuyant. Mais ce n’était que le prologue, je me suis donc dit qu’il ne fallait pas perdre espoir (cf. les précédentes lectures pas fameuses) et poursuivre. Et là, rapidement, je me suis prise au jeu. Prudence a ce je-ne-sais-quoi qui fait qu’on s’attache à elle tout de suite. Elle ne fait pas de vagues, elle est discrète autant physiquement que moralement, mais elle a aussi cette répartie et cette envie de trouver un sens à sa vie. Alors, oui, on a tous lu plusieurs romans où l’orpheline au passé trouble se révèle être bien (bien) plus que ce que l’on croit au premier coup d’oeil. Oui, certes, mais E. S. Green arrive à tirer son épingle du jeu avec son univers et sa bande de pirates à la quête mystérieuse. Le départ est classique, mais la suite est totalement addictive mêlant fantaisie, piraterie et steampunk.
L’Héliotrope, le bateau pirate sur lequel notre héroïne « embarque » a de quoi charmer. Certes, l’équipage est loin d’être tendre, et ils n’hésitent pas à passer par-dessus bord leurs ennemis. Ils volent, ne font pas de quartier, mais ils ont aussi un code d’honneur, et derrière leurs airs bougons, nous découvrons un groupe soudé aux personnalités hautes en couleur. C’est une famille originale et il est difficile de ne pas tomber sous le charme de Théodore, Ezekiel, Sergeï, Petrus et Gareth. Prudence arrive à se faire une place petit à petit parmi tous ces hommes et la quête des flibustiers devient bientôt la sienne. Et à partir de là, nous partons pour une aventure aux nombreux rebondissements. Entre un savant mélange d’actions, de péripéties, de francs moments de camaraderie, nous apprenons à connaître tout ce petit monde pour mon plus grand plaisir. C’est un peu comme enlever les couches d’un oignon tout doucement (sans les larmes !). Et en plus de s’attacher, on comprend la psychologie de tous ces personnages et la dynamique qui a pu les lier. On pourrait croire que la présence de notre jeune héroïne va être un grain de sable dans les rouages bien rôdé de l’équipage, mais il n’en est rien, elle permet même à tous de retrouver un sens à leur vie. C’est une très jolie histoire d’amitié.
Mais pas que ! L’univers de Steam Sailors est riche et bien rodé. Nous n’apprenons pas tout, quelques mystères sont encore présents, mais on arrive à bien se faire une idée du monde dans lequel on a atterri avec ses codes, ses peuples, son histoire et ses légendes. Complexe, mais tout à fait abordable, il est propice à l’aventure et à cette quête que tout le monde pense perdue d’avance. Comme je l’ai dit, on ne s’ennuie pas une seule seconde, et l’Héliotrope nous plonge dans une chasse aux trésors liée aux Alchimistes, êtres disparus depuis longtemps. C’est grisant. Trouver les indices, déjouer les pièges des ennemis que les pirates accumulent depuis longtemps, rencontrer des alliés, fomenter des plans périlleux… Un Indiana Jones piratesque qui fait rêver. Et puis, ce qui m’a le plus touché, ce sont les sentiments qu’E. S. Green manie avec sincérité et pudeur. Bien entendu, nous avons Ezekiel qui joue les fanfarons, mais pour le reste, les personnages ne sont pas une explosion de couleurs aveuglantes. C’est une bonne chose pour moi, d’ailleurs, je précise. L’extravagance à outrance, très peu pour moi. Je préfère avoir sous les yeux des protagonistes réalistes que je comprends. Et ici, c’est le cas, et je trouve que cela permet aux lecteurs de se sentir proches d’eux.
La seule chose avec laquelle, j’ai un peu de mal est l’âge de Prudence. Elle a 15/16 ans et pourtant la plupart du temps, on a l’impression qu’elle en a 12. Je n’arrive pas à la voir comme une jeune femme, mais plus comme une enfant. Alors que pourtant, elle a le comportement d’une adulte à certains moments. Mais le fait que les pirates la couvent, et l’infantilisent de temps à autre avec notamment son surnom de « moucheron », que ceux qu’elle rencontre la traite gentiment comme une enfant, font qu’elle n’est pas pleinement représentée, pour moi, comme la jeune femme qu’elle est. C’est peut-être un choix de l’auteur, de faire coller son physique, sa naïveté aussi, et de marquer encore plus son évolution par ce procédé. Je me dis que quand Prudence aura trouvé sa voie, qui elle est vraiment, le changement sera alors plus révélateur.
Steam Sailors a donc été ce petit moment de bonheur que j’attendais depuis le début d’année. Un roman bourré d’aventures, d’émotions avec une bande de compagnons soudés et un brin vaurien qui fait que l’on ne s’ennuie jamais. J’ai été transportée dans un autre monde et j’ai hâte de m’y replonger pour en découvrir un peu plus sur tous les mystères entourant les Alchimistes et retrouver nos héros, bien entendu.
(lu très tôt en 2022… oui, je suis à la bourre…)
Je ne me souviens pas du décalage entre l’âge de l’héroïne et son comportement, mais je me souviens avoir, comme toi, beaucoup apprécié ce roman :) J’ai adoré l’équipage et leur code de l’honneur…
ça vient peut-être de moi, parce que ça m’arrive souvent ! XD Je trouve que souvent, il y a un manque de maturité pour des persos de 16/17 ans. J’avais eu le même souci avec la Passeuse de mots, où là encore je trouvais que l’héroïne faisait beaucoup plus jeune.