Vous allez me dire « A mes souhaits ! » mais non, c’est juste le titre du roman que je vous présente aujourd’hui. Snjor, neige en islandais, est un thriller en huit clos se déroulant dans une ville islandaise coupée du monde. Un univers qui sort de l’ordinaire et qui m’a beaucoup plu.

SnjorRésumé : Snjór. La neige, en islandais. Celle qui tombe sans discontinuer sur la ville la plus au nord de l’Islande, Siglufjördur. Un village de pêcheurs auquel on ne peut accéder que par un tunnel étroit, creusé à même la montagne. Ari Thór, qui vient de terminer l’école de police à Reykjavik, y est envoyé pour sa première affectation. Sa fiancée refuse de le suivre dans ce trou paumé.  Siglufjördur, la ville où il ne se passe rien, où personne ne ferme jamais sa porte à clef. Mais voilà : une jeune femme est retrouvée morte, à moitié nue dans la neige ; un vieil écrivain renommé fait une chute mortelle dans le théâtre local… Ari Thor se retrouve plongé au cœur d’une petite communauté où chacun tient l’autre par ses mensonges et ses secrets.Une avalanche et des tempêtes de neiges incessantes ferment temporairement l’accès du tunnel. La nuit polaire ne réserve plus une seule minute de jour… Un effroyable sentiment de claustrophobie submerge peu à peu Ari, que viennent également tourmenter des résurgences de son passé. L’étau se resserre autour du policier, aveuglé par la neige et les faux-semblants, sombrant dans sa propre noirceur.

Mon avis : Une excellente découverte avec Snjor, le premier roman d’une série, qui je l’espère continuera à être traduite en France. Je lis assez peu, finalement, de romans policiers ou de thrillers, mais j’y prends à chaque fois goût et je me dis que je devrais poursuivre dans mes « explorations » (les conseils sont les bienvenus). Ici, avec Snjor, Ragnar Jonasson nous fait découvrir sont pays natal mais encore plus une communauté à l’apparence sans histoire. Entre claustrophobie et paranoïa, l’auteur nous emmène dans un huit clos où l’on se rend compte que les petites villes où tout le monde se connait sont peut-être les pires.

Nous suivons l’histoire, en grande partie, à travers les yeux de Ari Thor, un tout jeune policier qui se voit offrir un poste dans une ville du Nord de l’Islande, un lieu reculé où la neige est reine et où tout le monde se connaît. L’ambiance est déjà posée dès le départ. Que ce soit la ville en elle-même, isolée, coupée du reste du monde une grande partie de l’hiver, la neige étouffante, ou bien la communauté où les étrangers (entendez par-là ceux qui ne sont pas nés à Siglufjördur) ne sont absolument pas considérés comme des habitants mais des choses curieuses, l’hostilité est de rigueur. Mais Tomas, le chef de la police local ne cesse de nous dire que Siglufjördur est une petite ville tranquille où jamais rien de ne se passe. Bien entendu, vous le voyez venir gros comme une maison : quelque chose se passe.

Un accident survient est la petite ville de Siglufjördur est bouleversée dans tous les sens du terme. Et ce qu’il y a de bien avec les petites villes, surtout dans les romans policiers, c’est qu’il y a tout de suite une ambiance bien particulière. Personne ne semble pouvoir être le suspect, et en même temps, tout le monde a un secret. Mais impossible d’enquêter réellement sur son voisin, c’est assez mal vu. Cela pourrait avoir des airs comiques, mais il n’en est rien. On se rend rapidement compte que les choses ne vont pas être évidentes, que les pistes ne seront en rien aisées, si elles veulent bien se révéler. Cette communauté étriquée, isolée du reste de la population devient alors un dôme imperméable qui gangrène, un condensé de sentiments et ressentiments qui ne pourra qu’un jour où l’autre explosé. L’ambiance de Snjor est assez lourde à de nombreux moments, la sensation de mal être de Ari Thor accentuant encore plus cette impression.

L’enquête avance doucement nous permettant par la même occasion de découvrir Siglufjördur et ses habitants. Aucune piste ne ressort vraiment, tour à tour chacun est suspect, et notre héros finit même par déterrer des choses peu reluisantes. Il n’y a, au final, pas tellement d’action, mais le roman est prenant nous dévoilant petit à petit des personnages à multiples facettes qui n’ont au final qu’un réel soucis : bien paraître aux yeux de tous. le tout est rythmé de façon très intelligente. D’abord parce que nous avons droit de temps à autre au point de vue des divers personnages que nous rencontrons. Je trouve toujours cela très intéressant, surtout que l’auteur ne dévoile rien jusqu’aux toutes dernières pages. On en apprend plus, on découvre les « vraies » personnalités des personnages, les pistes se brouillent. Nous avons aussi le tout premier chapitre de Snjor. Il nous présente une agression qui au final ne revient qu’au milieu du roman mais qui ouvre tout de suite « l’appétit ». Une autre entrecoupe les différents chapitres. On ne sait pas trop qui sont les personnages, ni quand elle a eu lieu, ni où. C’est déroutant car jusqu’à la fin je cherchais à faire des connexions sans y parvenir, mais encore une fois, c’est un choix judicieux car en temps que lecteur, c’est encore un autre « indice » auquel on s’accroche. Et le but de ce genre de lecture est souvent pour moi, de trouver le coupable avant qu’on ne l’annonce. Un petit jeu auquel je ne suis pas parvenu et c’est une preuve de qualité pour moi.

Je ne me suis pas particulièrement attachée aux personnages, par contre. Cet effet « petite communauté » y est sans doute pour beaucoup. Il y a un côté beaucoup trop négatif. Trop de rancœur, de mépris, de nonchalance… Ari Thor est intéressant, mais sous exploité à mon avis. Il est encore jeune, et c’est son premier poste, mais l’enquête de son point de vue ne nous est pas trop révélé. Son malaise aussi face à son nouvel environnement n’aide pas, tout comme sa relation longue distance avec sa petite amie. Tomas aurait pu se montrer agréable, mais franchement, je n’ai pas apprécié son côté : je connais tout le monde, un meurtre n’est pas possible ici, je le connais depuis gamin, il n’aurait jamais fait ça… Ou comment discréditer la police. Ce côté caricatural m’a un peu agacé, même si au final il évolue un peu.

Un très bon moment donc avec Snjor, et je serais ravie de découvrir la suite ainsi que les autres œuvres de Ragnar Jonasson.

4 réponses à “Snjor

    1. Oui, il est top. La petite communauté donne un environnement particulier, du coup, on est plus dans le psychologique. Je me note Camilla Lackberg ;) Merci

  1. Dépaysant on dirait !!! L’ennui avec ces romans nordiques, ce sont les noms propres, à coucher dehors… Une ville qui s’appelle Siglufjördur, ça s’invente pas :D

    1. Et les doubles prénoms aussi… Le truc que je trouve très lourd, les noms bizarres, ça passe mais j’avoue que je suis incapable de les prononcer correctement ! XD

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