Six couronnes écarlates, tome 1

Six couronnes écarlates est une excellente découverte qui a su me convaincre sans aucun mal. J’ai hâte de lire la suite, car les derniers éléments sont plus que prometteurs !

Résumé : Une magie ancestrale et interdite coule dans les veines de Shiori, la plus jeune des sept enfants de l’empereur de Kiata. Lorsqu’elle découvre que sa belle-mère, Raikama, la Reine sans nom, possède sa propre magie noire, cette dernière lui lance un sortilège : elle transforme ses six frères en grues et l’avertit que pour chaque mot qu’elle prononcera, l’un de ses frères mourra. Exilée et sans voix, Shiori va devoir se battre pour briser le sort et sauver son royaume d’une terrible conspiration. Pour cela, elle pourra peut-être compter sur le mystérieux garçon à qui elle était fiancée et qu’elle a rejeté sans même le rencontrer…

A force d’en entendre parler, j’avoue que j’étais très intriguée par Six couronnes écarlates. Sa couverture aux couleurs douces et son paysage asiatique titillaient déjà ma curiosité et quand on me l’a proposé en Masse critique, il ne m’a pas fallu longtemps pour dire oui. J’avais hâte de découvrir cet univers original et qui je l’espérais serait aussi dépaysant.

Impossible de ne pas tomber sous le charme de Shiori. Je ne suis pourtant pas très fan des personnages naïfs en règle générale, surtout quand ils viennent d’un milieu aisé, mais ce sont aussi des personnages qui ont une marge d’évolution la plus grande dans ce genre de roman. Car, très souvent, la vie leur donne l’occasion d’apprendre, souvent de façon douloureuse, mais pour s’en trouver sublimer par la suite. Et notre jeune princesse n’a pas dérogé à la règle. Certes, elle n’avait toujours connu que la richesse, et était choyée par son père et ses frères, mais elle était également téméraire, intelligente et dégourdie, un brin effrontée aussi. De quoi ne pas la laisser démunie quand sa belle-mère lui lance une malédiction et l’exile. J’avais peur de ne pas m’attacher, mais ça a été tout de suite le cas, et la voir prendre en main son destin, subir les différentes épreuves qui lui font face sans jamais rechigner, c’était tout ce que j’attendais.

On rencontre de nombreux autres personnages durant tout le roman, mais bien entendu, certains sortent particulièrement du lot. Seyriu, bien qu’il apparaisse trop peu nous permet de mettre un pied dans la partie fantaisie des Six couronnes écarlates, et il est aussi la promesse de quelque chose de bien plus palpitant encore pour le second opus de la duologie. Takkan est absolument adorable, peut-être un peu trop parfois dans son rôle de garçon parfait, mais il permet un équilibre parfait avec tout ce qu’il se passe dans l’histoire qui est-elle, beaucoup moins rose. J’ai eu du mal avec Kiki par contre. Elle n’a pas su gagner mon coeur même si elle reste une alliée originale. Megari, à contrario, a été le petit rayon de soleil parfait du roman. Un sacré petit bout de femme. Les méchants par contre étaient parfois trop enfermés dans leur rôle, si je puis dire. Il y a bien entendu Raikama qui sort totalement du lot, mais pour le reste, j’ai trouvé que cela manquait un peu de piment. Il n’en reste pas moins que l’ensemble est très réussi.

Parce que oui, les Six couronnes écarlates est somme toute très classique dans sa trame et de nombreux éléments étaient prévisibles. Cependant, il y a eu aussi des surprises qui m’ont bien plu. Un revirement de situation notamment que j’ai trouvé bien mené et qui permet de brouiller un peu nos attentes. L’intrigue est très riche, car elle se base également sur plusieurs points : la malédiction, la romance, les dragons et leurs univers, la magie qui commence à revenir dans le monde de notre héroïne… Impossible de s’ennuyer. Et je trouve qu’il y en a pour tous les goûts. Et j’adore ce genre de roman qui ne se cantonne pas à une seule chose et qui exploite vraiment son univers. Le fait aussi de retrouver un peu du conte de Andersen, Les Cygnes sauvages, était une très bonne surprise. J’aime toujours les appropriations d’anciens récits, et ici l’auteure arrive vraiment à en faire quelque chose d’épique tout en y ajoutant sa patte. La touche asiatique était aussi un gros plus. Que ce soit dans les légendes, la nourriture, certains us et coutumes… c’est toujours dépaysant, mais surtout cela permet de mettre en avant d’autres cultures, ce que j’apprécie toujours énormément.

Un premier tome fort réussi qui a su me charmer sans aucun effort. J’ai vraiment hâte de lire la suite des Six couronnes écarlates, car la fin nous laisse présager pas mal de choses ultras intéressantes. Une excellente découverte et je vais clairement suivre l’auteur.