Shadow Magic est de ces romans qui ne font pas de vague, sur lequel on tombe par hasard et qu’on adore tout simplement. A découvrir tout de suite !
Résumé : Depuis plusieurs siècles, six maisons de magie se partagent le monde. Lilith Ombreuse n’était pas destinée à diriger le royaume de Géhenne, ancienne terre des non-vivants. Depuis l’assassinat de sa famille, pourtant, la voici seule héritière de la maison Ombreuse. Mais comment maintenir l’ordre en son château alors que la magie est interdite aux filles ? Devra-t-elle épouser le fils de la maison Solaire, ennemie jurée de sa famille ? Et comment éviter que le complot qui lui a pris ses parents ne l’emporte, elle aussi ? Ronce, un jeune paysan devenu esclave, pourrait bien être l’allié qui lui manque. Son esprit libre et son courage, en tout cas, pourraient l’aider à braver bien des interdits… Et à déjouer la conspiration diabolique qui menace le royaume !
Mon avis : La couverture de Shadow Magic me faisait de l’oeil depuis un petit moment. Plutôt intrigante avec cette noirceur alors que c’était du young adult. Du coup, lorsque je l’ai vu au dernier Masse Critique, je l’ai sélectionné et j’ai eu la chance de le recevoir. Et je ne m’attendais pas à autant aimer l’univers ni les personnages.
Joshua Khan nous plonge directement dans son univers sans vraiment nous expliquer où nous sommes tombés. C’est toujours un peu quitte-ou-double avec ce genre d’approche, car on peut perdre le lecteur rapidement. Mais là, tout est fluide et même si l’on ne sait pas trop ce qu’il se passe, les premiers chapitres d’introduction arrivent facilement à nous orienter. Un monde moyenâgeux avec six états dirigés par les descendants d’anciens princes ayant des dons magiques. Et notre héros, le jeune Ronce est un fils de bûcheron pris dans les méandres de ses erreurs. A la recherche de son père, le voilà acheté par l’assassin le plus redouté de son monde, Tyburn qui appartient à la maison Ombreuse, pas tellement réputé pour son côté « rayon de soleil ».
Le décor est planté, l’univers sera sombre. Pas au point de vous faire faire des cauchemars mais ne vous attendez pas à des forêts luxuriantes, des petites fées gambadantes et autres joyeuseté. Et franchement, je trouve que ce n’est pas plus mal. J’aime beaucoup cette approche qui change, sans compter que Joshua Khan parvient très bien à garder un côté jeunesse dans son récit. Les héros sont de jeunes adolescents avec leurs préoccupations et leurs impétuosités qui font qu’il y a un très bon équilibre entre le jeune public visé et le côté lugubre instauré.
Les thèmes abordés sont aussi intéressants vis à vis de la jeunesse. Il y a bien entendu une belle part donné à l’amitié, mais on voit aussi le poids des responsabilités (la préparation à l’âge adulte), le fait de juger les gens par leur apparence ou appartenance, les méfaits de la convoitise, la jalousie… Nous sommes dans de l’imaginaire mais beaucoup de choses peuvent faire écho à la réalité. de la réflexion tout en s’évadant. J’ai particulièrement apprécié que les Ombreuses, associés à la nuit, l’ombre et la mort, ne soient au final pas aussi terribles que cela. En comparaison aux Solaires qui sont assez abjectes… et le mot est faible, le côté, « ne pas juger un livre par sa couverture » ressort énormément. Et au fil de ma lecture, même si Château Lugubre n’est pas spécialement attrayant, c’est l’endroit où j’aurais préféré aller plutôt que chez les Solaires.
Côté personnage, Ronce m’a tout de suite été sympathique. Il est volontaire malgré son jeune âge, la langue bien pendue et un sens de la justice qui le pousse parfois à se mettre en danger. Mais il est entier et ne fait pas de faux semblants. Lilith est aussi un personnage très réussi. On change de monde avec elle, car c’est une noble, mais elle garde ce côté naïf, impétueux de sa jeunesse. Elle ne juge pas ses semblables, est juste et réfléchie. Je pense qu’elle fera une très bonne souveraine et sa relation avec Ronce est déjà très mignonne. Hadès est aussi un gros plus dans le roman. Je ne m’attendais pas à rencontrer ce genre de protagoniste mais chapeau bas. C’était une excellente idée.
Côté intrigue, même si j’avoue qu’un personnage m’a semblé suspect dès le départ (et mes soupçons se sont révélés exactes), il y a de très bonnes idées et le tout est très bien ficelé. Pas de temps mort, une bonne dynamique entre les personnages et l’enchaînement des événements. L’univers sombre est un plus, sans aucun doute et j’ai plongé dans Shadow Magic immédiatement. C’est donc avec plaisir que je poursuivrai.