Shades of magic me tentait bien avant sa sortie en France, et même si j’ai attendu un petit moment avant de me décider à le lire, principalement à cause de la peut d’être déçue (on en a parlé énormément sur la toile), je n’ai absolument pas été déçue.

Shades of magicRésumé : Kell est le dernier des magiciens de sang, des sorciers capables de voyager d’un monde à l’autre. Des mondes, il y en a quatre, dont Londres est, à chaque fois, le cœur et l’âme. Le nôtre est gris, sans magie d’aucune sorte. Celui de Kell, rouge – on y respire le merveilleux à chaque bouffée d’air. Le troisième est blanc : là, les sortilèges se font si rares qu’on s’y tranche la gorge pour une simple incantation. Le dernier est noir, noir comme la mort qui l’a envahi quand la magie a dévoré tout ce qui s’y trouvait, obligeant les trois autres à couper tout lien avec lui.

Depuis cette contagion, il est interdit de transporter le moindre objet entre les univers. C’est malgré tout ce que Kell va prendre le risque de faire, histoire de défier la famille royale qui l’a pourtant adopté comme son fils, à commencer par le prince Rhy, son frère, pour qui il donnerait par ailleurs sa vie sans hésiter. Mais, à force de jouer avec le feu, il finit par commettre l’irréparable : il emporte jusque dans le Londres gris une pierre noire comme la nuit, qu’une jeune fille du nom de Lila décide, sur un coup de tête, de lui subtiliser. Pour elle comme pour lui – pour leurs deux mondes, à vrai dire – le compte à rebours est lancé.

Mon avis : J’avais entendu parler du roman dans sa version anglaise en premier lieu. Les couvertures étaient superbes, et les critiques élogieuses. Je l’avais d’ailleurs mis dans ma wishlist lecture anglaise, tellement il me tentait. Et là, surprise fort agréable, Lumen décide de publier le roman ! Impossible de passer à côté, surtout que la couverture et le livre en lui-même ont été très bien travaillés. Je suis aussi totalement fan du travail de Charlie Bowater, l’illustratrice.

Mais cela ne fait pas tout. Est-ce que le roman de V.B. Schwab en vaut vraiment le coup ? J’avoue que j’ai eu un peu peur de me retrouver face à un effet Passe Miroir (pour rappel, le premier tome ne m’avait pas trop convaincu, alors que les suivants ont été un coup de cœur). Et au final, non, j’ai beaucoup aimé ce premier tome qui parvient non seulement à nous expliquer ce monde étrange avec quatre Londres différents, mais aussi à placer beaucoup d’action et d’intrigues. Une très jolie réussite donc.

L’univers en lui-même est déjà original et très bien implanté. Un monde de fantaisie avec ses propres règles, sa mythologie et ses mystères. On plonge directement sans jamais se trouver perdu. Pas non plus d’explication à rallonge, ce que j’adore, parce que soyons franc sinon, je zappe. Et c’est vraiment le type de lecture que j’affectionne. V.B. Schwab parvient à ne laisser aucune question en suspens, sauf bien entendu en ce qui concerne les intrigues. Du coup, que ce soit le Londres Gris, Rouge, Blanc ou Noir tout est parfaitement clair.

Plusieurs intrigues se mettent en place assez rapidement. Entre un artefact interdit, des complots politiques, une entité qui cherche à s’emparer des mondes, et des vendettas multiples, nous n’avons pas le temps de nous ennuyer. Et encore une fois aucun faux pas. Tout est fluide, sans anicroche. Les cultures même des quatre lieux sont bien définis, nous emportant dans des pays où les mentalités et les mœurs correspondent tout à fait à leur passé respectif. Pas de jugement, mais une réflexion vis-à-vis de la magie qui pourrait s’appliquer à une certaine richesse. Quel comportement avoir ? Doit-on convoiter cette puissance et à quel prix ? Ceux qui n’en ont pas sont-ils des moins que rien ? Ne doivent-ils pas au final être considéré comme des êtres à part entière ? Posséder des dons magiques fait de vous quelqu’un à part, certes, mais de là à écraser les autres… Non.

Nos deux héros, Kell et Lila sont aussi tous les deux entourés de mystères. Des blancs dans leur passé titillent la curiosité très rapidement. J’espère que l’on aura des réponses mais en même temps, je me dis que ce n’est pas le plus important. Ils sont déjà, avec ce premier tome, des personnages à part entière, avec une psychologie bien défini et une présence indéniable. Je dirais juste par contre que Lila m’a un peu insupportée à certains moments… J’ai un sentiment assez ambigu vis-à-vis d’elle. Je l’apprécie d’autant plus qu’elle change beaucoup durant ce premier tome mais… Ce n’est pas encore cela à cent pourcent. Rhy, le frère de Kell, est aussi un protagoniste qui vaut le détour. Un total contraste avec le jeune Antari et pourtant les liens qui les unissent sont si forts que c’est un plaisir. D’autant plus que Kell ne sent pas réellement à sa place dans la famille royale. Il se sent comme s’il était une possession. Un fait qui explique sont côté casse-cou et imprudent. Savoir que son frère adoptif l’aime autant est un soulagement en un sens. Comme s’il était une ancre pour le bateau de Kell à la dérive.

Un premier tome donc très réussi à tous les points de vue. Je ne sais pas pourquoi Shades of Magic n’est pas un coup de cœur car il en a pourtant toutes les qualités mais indéniablement, l’auteur a réussi son pari et j’ai hâte de découvrir la suite.

4 réponses à “Shades of magic, tome 1

    1. Les trois tomes sont sortis en VO, et je n’ai lu que de bonnes critiques, donc je ne me fais pas trop de soucis pour la suite !

    1. Il est pas mal du tout. L’univers est riche et très sympa et les héros pas blancs comme neige :) J’espère que tu aimeras.

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