Comme c’est très souvent le cas avec moi, la couverture des Rumeur d’Issar a été la première chose qui m’a fait de l’oeil. Le résumé a fini par me convaincre et c’est sans aucune surprise que je me suis décidée à lire ce premier tome.
Résumé : Dans les royaumes d’Issar, la magie habite tous les Hommes. Mais parfois, elle en choisit un. Le pouvoir dont il dispose alors est si puissant qu’il s’incarne en un animal mystique, qui dépend de son signe de naissance. Ces deux êtres, liés à tout jamais, ont pour mission de protéger les puissants de ce monde. Edjan, seize ans, est l’un de ces élus. Le problème, c’est que son animal, loin d’être redoutable, est minuscule et possède un caractère épouvantable. Ils ont bien du mal à cohabiter dans leur boutique de tapis volants. Jusqu’au jour où leur secret est découvert par Shaëll, voleuse intrépide, qui travaille pour une entité hors-la-loi. Avec elle, ils décident de quitter l’anonymat et d’apprendre à contrôler leur magie. Par-delà les dunes, ils vont devoir se rendre à Galène, capitale du royaume d’Aestera, où le Lion a disparu…
Mon avis : Le résumé et la couverture m’avaient intriguée, comme c’est souvent le cas, mais lorsque j’ai commencé ma lecture je ne savais plus vraiment de quoi parlait le roman… Ce qui n’est pas plus mal en un sens car je trouve que comme cela, de 1 : on évite de se spoiler, de 2 : on est dans un état d’esprit de surprise qui est assez grisant. Je ne sais pas si cela a beaucoup contribué au fait que j’ai passé un très bon moment, mais dans tous les cas, je suis ravie de cette lecture.
Les Rumeurs d’Issar nous entraîne donc dans un monde de fantaisie riche et original où la magie prédomine. On y trouve aussi une mythologie liée aux anges (pas ceux que l’on connait à travers les religions, je précise) qui est déjà très poussée et très bien exploitée. Un excellent socle pour un univers intriguant mais aussi dépaysant. En effet, le monde d’Issar qui rappelle un peu les mille et unes nuits autant par sa situation géographique, que de par son époque, m’a vraiment permise de voyager et de sortir des sentiers battus. Un dépaysement qui est plus que chouette selon moi.
Un autre point que j’ai apprécié, concerne les héros, ou plutôt les anti-héros. Pas de chevalier servant en armure, pas de perfection. Edjan est un « raté », du moins c’est l’image qu’il a de lui-même. Et c’est un frein gigantesque pour lui et Kez, son acolyte. En un sens, cela aurait pu être un peu enquiquinant à suivre, mais l’auteur parvient à nous mettre dans la peau de son jeune héros et tous ses défauts ne deviennent pas trop pesant ou disons-le clairement… chiant. Il évolue à son rythme, sans faire des éclats, ce qui le rend très touchant. Il a son petit caractère aussi, ce n’est pas non plus quelqu’un d’effacé. Shaëll est une voleuse professionnelle et elle est tout à fait à l’aise avec son activité criminelle. Intrigante, la jeune femme sort du lot, cela va s’en dire sans pour autant voler la vedette à Edjan. Les deux n’ont rien « d’admirable », ils ne sont pas là pour sauver le monde, ils veulent vivre leurs vies. Point. Et j’adhère, c’est plus « réaliste ».
Le monde dans lequel on évolue a aussi ce côté vrai. Il est très ambigu, tout en nuances. Personne n’est blanc comme neige et encore moins les différents dirigeants que l’on rencontre. L’auteur soulève aussi des points qui font écho aux lecteurs : les différences, l’acceptation de soi, la corruption, la discrimination liée au pouvoir et à la richesse, l’égoïsme, un monde qui cherche à évoluer malgré les us et coutumes. Des points qui permettent un encrage et une immersion bien plus facile dans un univers pourtant imaginaire et magique.
Je parlais de nuances tout à l’heure. Un élément que l’on retrouve aussi dans les personnages. Ils sont très différents, avec un vécu qui les a façonné et que l’on peut comprendre. Nous sommes loin des stéréotypes. Il y a une recherche et un travail sur la psychologie de chacun qui fait plaisir à voir.
L’intrigue et l’histoire ont quelques longueurs, cependant. C’est le seul défaut que j’ai trouvé au roman. Et pour un premier tome, ce n’est franchement pas gênant non plus. Il faut poser l’univers. Je ne me suis pas ennuyée. Il faut dire que l’on suit trois personnages, ce qui rend le récit tout de suite plus dynamique. Trois points de vue qui nous aident à appréhender la globalité de l’histoire.
Quant à la fin, je ne me doutais vraiment pas de ce qui allait se passer, et c’est juste génial comme sensation, car assez rare pour moi. Je ne m’y attendais pas et tout en finissant bien ce premier tome, cela nous ouvre pas mal de possibilité. Je lirai donc la suite avec plaisir.