Si l’ambiance festive de Rendez-moi Noël n’a pas su me charmer, la romance, elle a quelque chose de tout à fait magique !
Résumé : En Écosse, les fantômes ne sont pas les seuls à hanter les cœurs.
Trop c’est trop ! Robyn Ferguson n’est pas du genre rancunier mais là, ça va trop loin. Comme si ça ne suffisait pas que les Burns volent l’organisation des festivités de Noël que sa famille gère depuis des décennies, voilà que ces aristocrates hautains les accusent d’avoir dérobé de précieuses lettres dans leur château ! Envisager que les Ferguson, qui alimentent toute la ville de Wick en douceurs chocolatées depuis des générations d’Écossais, pourraient s’abaisser à un tel acte est une injure. Alors, c’est décidé : elle va retrouver ces fichues lettres et elle prouvera ainsi à Walter Burns, ce petit pétoncle prétentieux, qu’il s’est trompé sur toute la ligne. Pour cela, elle va juste devoir éviter de l’étrangler immédiatement : il pourrait lui être précieux pour son enquête… et pour empêcher que l’affrontement entre les Burns et les Ferguson dégénère en guerre nucléaire.
Mon avis : Toujours dans ma période romances de Noël, après F*** Eve, mon père Noël s’appelle Adam, j’ai enchaîné avec Rendez-moi Noël ! de Juliette Bonte. On ne change pas de pays, juste de région, et nous voilà en Écosse, où les traditions de Noël sont une histoire de famille. Et on ne rigole pas avec ce genre de choses dans les Highlands ! Alors quand les Ferguson et les Burns lancent les hostilités, c’est toute la petite ville de Wick qui se retrouve prise entre deux feux.
J’avoue que j’ai eu un peu de mal au début avec Rendez-moi Noël ! Je pensais lire une romance de Noël plutôt drôle, où la guerre entre les deux familles serait tournée en dérision, mais il y a très vite une ambiance plutôt lourde et négative qui se met en place. De quoi étouffer l’esprit de Noël et la douceur que j’aime dans ce genre de lecture. Bien que l’intrigue autour du vol nous plonge dans un mystère et une enquête qui donne du peps à l’histoire, je n’étais pas du tout convaincue. Si le côté frigide des Burns s’explique, les Ferguson se montrent… trop… dans tout. On monte au créneau, on se houspille, on invective l’autre… Oui, il y a de la maladresse de la part des Burns, mais non, autant de véhémence, cachée derrière des traditions, de la part des Ferguson… c’était trop pour moi. Mise à part Robyn, notre héroïne, le clan des chocolatiers de Wick devient assez antipathique. J’étais donc loin de la romance de Noël un peu cocooning que j’espérais, d’autant plus que la romance met assez de temps à se mettre en place.
Pas réellement transportée donc. Et puis, à un moment donné, les choses changent doucement. Les deux aînés de la dernière génération des deux familles décident de trouver des compromis, et Robyn et Walter unissent même leurs forces pour trouver qui a bien pu voler les Burns. Une accalmie qui fait soudainement toute la différence, à mon plus grand soulagement. Il y a toujours quelques petites bisbilles, mais l’ambiance se détend et j’ai été plus apte à me laisser porter par l’histoire. Il n’y a pas la féerie de Noël mais plus un travail sur la famille et les relations que l’on peut entretenir au sein d’un même clan. Toujours en mettant en parallèle les Burns et les Ferguson, on voit combien au sein des familles, les traditions peuvent être bénéfiques ou au contraire créer une distance. Et ce côté-là est très intéressant comme toute la psychologie de Walter qui est pour moi le personnage le plus complexe de Rendez-moi Noël ! Les non-dits, le manque de communication, le fait de ne pas extérioriser ses émotions… tout cela, surtout à un très jeune âge marque énormément. Et à côté de Walter, nous avons Robyn : pétillante, bavarde, la main sur le coeur, qui n’hésite pas à s’exprimer. Loin d’être exubérante, elle crée pourtant un contraste saisissant vis-à-vis de notre héros.
Et si l’ambiance de Noël n’a pas su me charmer, la romance, elle, avait quelque chose de magique. On est face à un apprivoisement pour moi, en douceur, avec compréhension et amour. Robyn n’évolue pas mais elle n’en a pas besoin en fin de compte. Walter lui s’ouvre petit à petit, laisse tomber le masque pour ensuite se cacher derrière sa carapace. Mais il fait un effort, il prend conscience de certaines choses. Et je trouve que la relation a cette touche solaire et bienveillante qui est juste parfaite.
Une romance qui a donc su me charmer petit à petit laissant la part belle à la psychologie et aux traditions. Cela change, ce n’est pas plus mal au final sans compter que l’Ecosse est clairement un lieu qu’on a envie de visiter après cette lecture.