Mörk, second tome des « aventures » de Ari Thor est encore une réussite. L’ambiance islandaise aide beaucoup, et je dois dire qu’il ne manque pas grand chose à ce roman. Des personnages plus attachants par exemple.

MorkRésumé : À Siglufjördur, à l’approche de l’hiver, le soleil disparaît derrière les montagnes pour ne réapparaître que deux mois plus tard. Ce village perdu du nord de l’Islande plonge alors dans une obscurité totale… Le jeune policier Ari Thór veille sur la petite communauté sans histoires. Mais son collègue, l’inspecteur Herjólfur, est assassiné alors qu’il enquêtait aux abords d’une vieille maison abandonnée. L’illusion d’innocence tombe. Tous les habitants n’avaient-ils pas, au fond, une bonne raison de semer le chaos ? Elín, qui fuit un passé violent. Gunnar, maire du village, qui cache d’étranges secrets… Pour reconstituer le puzzle, il faudra aussi écouter cette voix qui murmure, enfermée derrière les cloisons d’un hôpital psychiatrique, et qui tient peut-être la clé de l’énigme.

Mon avis : Ayant beaucoup aimé le premier tome, je n’ai pas longtemps tergiversé lorsque j’ai repéré Mörk dans le dernier Masse Critique. Étrangement, ce n’est pas le personnage principal mais plus l’ambiance et la façon de gérer l’enquête et le côté psychologique que j’affectionne le plus. Comme quoi avec ce genre-là, le héros n’est pas forcément un point gagnant pour moi.

Nous retrouvons donc Ari Thor, toujours en poste à Siglufjördur (à vos souhaits !). Les choses ont un peu changé pour lui. Il est papa, Kristin est venu s’installer avec lui, et il s’est bien familiarisé avec son nouvel environnement. Mais les choses ne vont pas vraiment comme il l’aurait souhaité. La promotion dont il rêvait lui est passé sous le nez, sa relation amoureuse n’est pas au beau fixe et pour couronner le tout son supérieur se fait tirer dessus. Autant dire que dès le départ, nous entrons dans une ambiance plutôt morose. Un parallèle avec le temps de Siglufjördur qui accentue le malaise qui va aller crescendo. Je l’ai dit, l’auteur sait y faire avec la mise en situation et le ressenti du lecteur.

Comme pour le tome un, différents personnages vont à tour de rôle nous conter leur histoire. Cela n’aide pas tellement à s’attacher, je l’avoue, mais en même temps, ce n’est pas ce que je recherche dans les thrillers. Par contre, nous avons ainsi droit à un large panel de ce qu’il se passe. Tout n’est pas forcément lié de façon très net, mais nous suivons plusieurs événements, comme les fils d’une toile d’araignée qui vont au final nous conduire au dénouement tant attendu. Ce n’est pas tellement le raisonnement des enquêteurs qui nous aident mais plus les rencontres que le lecteur fait au cours de sa lecture. Sans compter ce personnage mystérieux (schéma aussi présent dans le tome un) qui laisse des micro-indices au fur et à mesure. Son identité est aussi un secret que l’on découvrir.

Le dynamisme est donc toujours présent. Une lecture assez rapide et efficace qui laisse la part belle à ses personnages. Leurs relations et leurs vies sont autant de petites briques qui ont permis de « construire » cet événement fatidique. J’avoue avoir découvert l’identité du coupable dès la moitié du roman. Le problème étant que j’ai eu un doute à un moment donné, à cause de notre personnage mystère, et j’ai cru que je m’étais trompée. Et là, la paranoïa s’est installée ! Je trouvais tout le monde coupable. Je ne sais pas si c’était un choix de l’auteur ou bien une pure coïncidence mais j’ai trouvé cela assez génial.

Côté personnages, comme je l’ai dit, je ne me suis attachée à aucun. Même Ari Thor me laisse assez de marbre. Le jeune enquêteur ne se livre pas vraiment et ses problèmes liés à l’enfance sont tellement étouffants qu’il est difficile de sortir de ce brouillard. Kristin m’énerve toujours autant, et Tomas, l’autre personnage récurrent, avait un côté un peu trop envahissant. Quant aux autres, j’ai eu comme un sentiment de déjà vu par rapport au premier volume, en quelque sorte. Mais franchement, je ne m’attarde pas vraiment sur ces détails qui sont en fin de compte pour moi… des détails.

Une enquête encore très agréable à suivre. Même si je me doutais du dénouement, il est très intéressant de voir le cheminement de l’enquête et les secrets que l’on découvre. Le côté psychologique est bien mené et permet au roman de sortir du lot, tout comme les sujets abordés qui portent à réflexion : violences conjugales, le port d’arme, l’hérédité de certains comportements, la fatalité dans laquelle on s’enferme.

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