This savage song a été une lecture à l’aveugle comme j’aime le faire de temps à autre, et j’avoue que j’ai été très agréablement surprise, même si le début est un peu laborieux.
Résumé : À Verity, les crimes sont tellement nombreux que chacun donne désormais naissance à un monstre – il en existe trois sortes : les premiers, les Corsai et les Malchai, sont légion et dévorent leurs victimes ou se repaissent de leur sang. Les Sunai, eux, sont rares et mystérieux : ils peuvent s’emparer de l’âme de leur proie grâce à la musique…
Dans la partie nord de la ville, Callum Harker a vu en l’émergence de ce fléau l’occasion de prospérer, en offrant à la population de les protéger moyennant finance. Au Sud, Henry Flynn a décidé de combattre le feu par le feu et d’orchestrer une contre-offensive : il a recueilli trois Sunai, qu’il élève comme ses enfants… August, qui est l’un d’entre eux, a hâte qu’on lui donne davantage de responsabilités. Quand on lui demande de surveiller Kate Harker, la fille unique de leur ennemi juré, il accepte d’intégrer le même lycée qu’elle. Mais la jeune fille, qui n’a rien de tendre, ne tarde pas à découvrir sa véritable identité…
Parution : 13/10/2022 chez Lumen
Nombre de pages : 468
Prix : 17€
Encore un autre roman que j’ai attaqué sans savoir que quoi il parlait ! J’avoue que ça a son charme même si c’est un peu du quitte ou double. Je ne me suis pas non plus lancée totalement à l’aveugle avec This savage song, parce que :
1 – c’est du Victoria Schwab (pas de déception jusqu’à présent à part Addie Larue) ;
2 – il avait de très bonnes critiques,
3 – c’est totalement dans mon genre de prédilection.
Le début a été un petit peu laborieux. J’avoue que j’ai eu du mal à comprendre ce qu’il s’était passé dans ce monde presque postapocalyptique en un sens. Et en même temps, j’ai eu aussi l’impression que les humains de ce monde n’en savaient au final pas beaucoup plus que nous. Juste que des monstres sont apparus et continuent d’apparaître, engendrés par la violence des hommes. Une idée plutôt sympa dans le sens où notre civilisation de plus en plus violente doit faire face à son fléau par le biais de créatures bien vivantes. Bien que l’idée soit assez glaçante, je l’ai trouvé aussi très intéressante.
Bien entendu, avec cette base, on ne pouvait pas vivre dans un monde de bisounours. A cela s’ajoute une guerre des clans et une guerre des idéaux aussi. Les Harker contre les Flynn. Si l’on veut caricaturer : les méchants contre les gentils, bien que l’auteur nuance plutôt bien le tout, et nous offre encore deux facettes de notre civilisation qui s’opposent. Je ne sais pas si c’était un choix voulu ou juste l’expérience se reflétant dans son histoire, mais encore une fois, l’univers est intéressant tout en restant basique pour le genre. Et cette « stabilité » n’était pas pour me déplaire quand on voit tout ce que l’on a à assimiler au final.
Bien entendu, nos deux héros sont ennemis. Là encore, un schéma classique, mais j’ai aimé ce qui ressort de Kate et August. L’une est humaine et veut devenir un monstre pour que son père la remarque, l’autre est un monstre qui ne désire qu’une chose devenir humain. Mais tout n’est pas blanc ou noir. Et Victoria Schwab le montre plusieurs fois dans This savage song. On peut être un « monstre » est avoir sa part d’humanité, on peut être plein de bonnes attentions, mais finir par devenir ce que l’on hait parce que l’on n’a pas le choix, on peut aussi prendre de mauvaises décisions à un instant T sans pour autant être le mal en personne. Tout est une question de perspective. Et nos deux héros se battent durant tout le tome pour décider ce qu’ils veulent réellement devenir. Un combat à plusieurs niveaux, des prises de conscience et surtout pour Kate une ouverture d’esprit qu’elle devra garder.
La construction des deux personnages est d’ailleurs très réussie. On s’attache plus facilement à August, car c’est quelqu’un de doux avec ses idéaux, tandis que Kate est en colère et donc nous repousse plus en un sens, mais les deux adolescents ont ce petit quelque chose de plus. Leur rencontre est d’ailleurs l’élément perturbateur qui va non seulement chambouler leur univers, mais aussi celui de tous les autres.
L’intrigue a également été prenante très rapidement, ce que j’approuve totalement. Victoria Schwab prend le temps de mettre toutes ses pièces en place sans que cela soit ennuyeux, puis les choses s’accélèrent. J’avoue avoir eu mon idée sur l’identité des traitres assez rapidement, mais cela n’a rien gâché pour autant. L’adrénaline est bien présente, et l’on voit toutes les machinations s’imbriquer pour révéler un peu plus de noirceur. C’est violent juste ce qu’il faut pour que l’univers soit crédible, et il y a aussi plein de petites choses auxquelles on peut se rattacher pour éviter une trop grande impression d’oppression.
La fin peut se suffire à elle-même, ce que je trouve plutôt chouette, car je ne suis pas fan des cliffhangers, et en même temps il y a plusieurs éléments qui nous annoncent pas mal de choses très prometteuses. This savage song a été une très bonne surprise, avec un univers original tout en gardant une base classique. Je regrette juste peut-être un méchant plus charismatique et imposant, mais peut-être y aurons-nous droit dans la suite !
L’autrice semble avoir fait un beau travail pour ne pas tomber dans le manichéisme et proposer une intrigue non dénuée de noirceur et des personnages nuancés. Ton avis me fait hésiter : suite à un avis sur le deuxième tome, j’avais ôté la duologie de ma wish list, mais ta chronique me donne très envie de me lancer. Je crois que je vais attendre ton avis sur la suite pour me décider…
Je crains que mon avis sur le tome deux te refroidisse v_v