Moi, Méduse, récit si contemporain, dur et révoltant, mais qui nous ouvre aussi les yeux face à ce personnage considéré comme un monstre.

MéduseRésumé : « Je suis Méduse, petite fille de Gaia, la Terre, et de Pontos, l’océan. Tout le monde vantait ma beauté exceptionnelle. Il me suffisait de regarder un homme pour qu’il soit attiré par moi. Mais aujourd’hui, mon regard transforme en pierre quiconque le croise et mon apparence est monstrueuse… Comment cela est-il arrivé ? Voici mon histoire… »

Vous connaissiez le récit du héros Persée, découvrez la version de Méduse…

 

 

Auteur(s) : Sylvie Baussier
Parution : 21/01/2021 chez Scrinéo
Nombre de pages : 98
Prix : 10€90

Méduse est probablement le plus dur de la collection… Et celui que j’ai peut-être aussi le moins « aimé », car injuste au possible et faisant encore tellement écho à notre époque, malheureusement. C’est par contre celui où j’ai appris le plus de choses, et j’ai trouvé cela fort sympathique, au-delà des qualités habituelles des histoires de Sylvie Baussier.

Nous rencontrons donc Méduse. Une jeune fille aimée de ses parents qui vit paisiblement sur son île. Méduse est magnifique. Et en la découvrant, on n’y voit une simple adolescente qui ne demande rien à personne, qui veut épouser un homme qu’elle aime. Rien d’extraordinaire. Elle est belle, certes, mais il n’y a pas d’insolence en elle, elle ne sent pas supérieure aux autres. Et pourtant, dieux et hommes ne voient que sa beauté et la désirent. Pire, le fait de ne pas vouloir épouser l’un deux la montre orgueilleuse aux yeux d’Athéna, elle la déesse qui est pourtant la protectrice des femmes qui ne veulent pas de mari. Elle ne l’aide pas quand son oncle la viole dans son temple, elle fait bien pire, tout cela par jalousie.

Le récit est écœurant à plusieurs niveaux. Méduse est une victime sur laquelle on s’acharne. On lui vole absolument tout. La condition de la femme est révoltante, bien que réaliste vue l’époque. Les hommes comme les dieux sont des animaux. Le pire, peut-être, étant Athéna qui protège une femme qui ne veut pas se marier alors qu’elle en a puni une autre.

Pas de pardon, pas de rédemption. Méduse subit encore et encore. Elle est devenue un monstre uniquement à cause des dieux. Et elle décide de se venger à sa manière. On y découvre un être blessé qui n’a aucune échappatoire. Même la mort lui est volée. Cruel et poignant. Mais on réfléchit, car le monstre est-il vraiment celui qu’on croit ?

Les mots de Sylvie Baussier nous montrent un destin tragique, encore une fois « caché » dans les récits mythiques. Méduse est un récit contemporain à bien des égards… Encore une fois, un petit roman qui est bien plus et que j’ai apprécié malgré ses aspects durs et révoltants.

Mes chroniques des autres tomes de la saga : ici

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