La passe-miroir, tome 1 : Les fiancés de l’hiver

Après quinze jours à me battre contre la grippe puis une gastro (oui, pourquoi faire simple…), me voici de retour. Je vous avoue que je suis plus que contente de voir le printemps pointer le bout de son nez ! :lol: Bref, je reprends du service avec Les fiancés de l’hiver de Christelle Dabos. Le livre avait fait un carton à sa sortie, et j’ai mis du temps avant de me lancer.

Résumé : Sous son écharpe élimée et ses lunettes de myope, Ophélie cache des dons singuliers : elle peut lire le passé des objets et traverser les miroirs. Elle vit paisiblement sur l’arche d’Anima quand on la fiance à Thorn, du puissant clan des Dragons. La jeune fille doit quitter sa famille et le suivre à la Citacielle, capitale flottante du Pôle. À quelle fin a-t-elle été choisie ? Pourquoi doit-elle dissimuler sa véritable identité ? Sans le savoir, Ophélie devient le jouet d’un complot mortel. Une héroïne inoubliable, un univers riche et foisonnant, une intrigue implacable. Découvrez le premier livre d’une grande saga fantastique et le talent d’un nouvel auteur à l’imaginaire saisissant.

Mon avis : Dès sa sortie, Les fiancés de l’hiver ont fait beaucoup parlé d’eux sur la toile. J’en avais entendu beaucoup de bien, sans trop savoir pourtant de quoi pouvait bien parler le roman. Mais même sans cela, je pense que la couverture aurait suffit à attiser ma curiosité. Je n’ai pourtant pas décidé de le lire tout de suite mais gardé bien soigneusement dans ma pile à lire. Et puis, je me suis lancée.

J’ai tout de suite été charmée par l’univers de Christelle Dabos. le monde qu’elle a créé m’a rappelé l’œuvre de Philip Pullman, La boussole d’or, ou bien l’univers de Miyazaki. L’entrée en matière avec l’arrivée dans la maison des archives était juste magique. Et plus on découvre ce monde étrange et parfois absurde, plus on s’émerveille. On explore beaucoup plus la Citacielle que le reste, et j’avoue avoir grandement envie de savoir à quoi peut bien ressembler les autres arches. Peut-être dans un autre tome ? J’avoue que j’en serais ravie. Et puis, il y aussi ces « magiciens » si l’on puis dire. Ces personnages dotaient de pouvoirs étranges, enfants d’entités immortelles issues d’un ancien monde. Cette part de fantaisie m’a tout de suite beaucoup plu, surtout qu’elle ne semble pas encore avoir pris toute son ampleur par rapport à l’intrigue.

Et puis, il y a Ophélie, notre jeune héroïne. Maladroite, détonnant complètement à côté de sa famille égocentrique, silencieuse, intelligente. Elle n’est pas décrite sous les meilleures hospices, mais elle est un peu comme la Sophie du Château de Hurle. Ne voyant pas sa propre valeur, ne cherchant pas non plus à changer quoi que ce soit en elle. J’aime beaucoup ce personnage. Elle est comme elle est, et si cela ne convient pas aux autres, tant pis. Parce que oui, au final, Ophélie a tout de même un sacré caractère, qu’elle étouffe un peu, mais elle est franche et forte. Après tout ce qui lui arrive, il serait d’ailleurs mesquin de ne pas lui reconnaître cette force que chacun pense qu’elle n’a pas. Un personnage atypique mais qui est très agréable à suivre.

Il y a bien entendu beaucoup d’autres personnages dans Les fiancés de l’hiver. Certains plus que d’autres ont attirés mon attention, mais il se passe tellement de messes basses, d’intrigues et de cachotteries qu’il est dur de faire confiance à quelqu’un. La tante d’Ophélie est une perle, et même si son rôle n’est pas trop poussé, j’ai aimé la savoir auprès de sa nièce. Berenilde, elle, est incompréhensible. On croit cerner le personnage et puis tout s’écroule. Archibald m’a beaucoup amusé. Gaëlle et Renard sont sans conteste des amours à leur façon. Et puis il y a Thorn… J’avoue que là encore, l’auteur ne nous aide pas à l’apprécier, et pourtant, avec Ophélie, c’est le personnage que je trouve le plus intéressant. Je n’arrive pas à le voir comme le manipulateur, le goujat, l’insensible qu’Ophélie croit voir. Et même après la fin du roman, je pense sincèrement que c’est un personnage bon et qu’il a de l’affection pour Ophélie. Et j’en viens à espérer que ces deux-là finissent par s’apprécier réellement, et ne pas laisser le monde ne voir que leur apparence. Car au final, il est beaucoup question de cela. L’apparence. On ne juge pas tellement les gens sur ce qu’ils sont. Et c’est dérangeant.

L’histoire en elle-même est plutôt palpitante même si elle met un certain temps à se mettre en place. Les intrigues de la cour, la rencontre de tout ces manipulateurs, la découverte du Pôle. On sent tout de suite qu’il y a quelque chose de très important derrière tout cela, qu’Ophélie est prise dans une spirale infernale dont elle aura du mal à en sortir indemne, mais rien ne nous ait encore bien révélé. le mystère plane encore. Mais le tout est rondement mené. On ne peut que féliciter l’auteur par le travail fourni, autant pour la construction de ce monde étrange et si détaillé, que par l’histoire en elle-même.

Je suis donc vraiment curieuse de découvrir le prochain tome, qui devrait sortir en novembre 2015, si je ne me trompe pas. J’ai hâte d’en découvrir plus, surtout que la fin Des fiancés de l’hiver est assez abrupte !