Le Repaire du loup-garou, tome 2 : Trahison surnaturelle

Encore des petits défauts pour ce 2e tome du Repaire du loup-garou, mais aussi beaucoup de très bons points. Hâte de voir la conclusion de cette trilogie.

Résumé : Ma mère n’est pas ma mère. Un loup-garou veut que je mette au monde sa progéniture. Et en prime, je suis devenue la leader d’une tribu que j’ai rejointe il y a à peine quelques semaines. Dire que ma vie est compliquée serait un euphémisme. Mais je suis plus déterminée que jamais à éclaircir les mystères que maman a laissés derrière elle. Parce que, cette fois, je ne suis pas sûre de pouvoir lui pardonner. Pour ne rien arranger, les rencontres avec Sascha doivent continuer si je veux m’affranchir de notre lien pour de bon. Une tribu entière compte sur moi pour remporter une lutte séculaire contre des fichus métamorphes. Et, pour couronner le tout, j’ai maintenant mes propres secrets. Les conserver devient le but du jeu.

Après la révélation, plutôt tonitruante, à la fin du premier tome du Repaire du loup-garou, j’étais plus que curieuse de savoir comment les choses allaient se dérouler pour Andie. Je n’avais pas aimé le basculement concernant la vision de notre héroïne face aux Luthers, mais cela rendait la romance moins évidente. Un peu de challenge ne peut pas faire de mal, mais j’espérais que la situation ne dégénère pas trop tout de même. Des tensions, oui, une guerre… cela serait beaucoup moins sympathique… Donc une certaine appréhension pour ce début de lecture.

Le point le plus positif de ce deuxième est Andie. La place qu’elle prend au sein de la tribu, alors qu’elle ne le souhaitait pas, ce rôle de leader qu’elle assume envers et contre tous… c’est très plaisant de voir une héroïne faire face avec autant de grâce et de détermination, mais surtout être aussi douée qu’Andie. Il y a beaucoup de choses que je n’ai pas aimées dans ce tome, mais ça, c’était comme voir quelqu’un mesurer enfin tout son potentiel, et c’est grisant. Son évolution personnelle est aussi intéressante. Un peu comme les montagnes russes. J’avais un peu peur surtout avec ce qu’il s’était passé dans le premier volume, car on sentait que les préjugés inculqués par la tribu avaient fait mouche, mais là encore, elle parvient à retrouver son libre arbitre et à penser par elle-même. Sa position n’en est que plus précaire. Elle veut continuer le jeu et donc faire gagner la tribu, et en même temps, elle sait tout ce que les loups ont à perdre, et surtout Sasha.

J’avoue avoir beaucoup de mal avec les personnages secondaires mis à part Wade (chouchou numéro un, meilleur ami hors compétition). Rhona en particulier. Elle est plus qu’antipathique, égoïste, puérile, tout le temps en colère, tourne sa veste pour un rien, ne prend pas en considération les autres… Elle n’a rien d’une soeur, et elle le prouve à de nombreuses reprises. Manipulatrice et vicieuse. Et moi qui suis une grande fan des personnages secondaires qui sont à mon sens le pilier d’un roman, ici avec le repaire du loup-garou, c’est ultra pénible. J’ai l’impression qu’Andie est dans un nid de vipères.

Effet renforcé par ce manque de considération de l’autre. Les deux clans qui s’affrontent ne cherchent même pas à comprendre l’autre, à essayer de changer les choses… C’est de l’endoctrinement, du fanatisme surtout du côté des humains. Alors globalement, j’ai du mal avec les choix de Kelly St. Clare. Trop de colère, trop de trahison, trop de mensonges. Sans compter l’attitude d’Andie face à Rhonda… Elle lui pardonne tout… et moi je dis non. Elle la connaît à peine et ce n’est pas parce qu’elle est sa soeur de sang qu’elle doit tout laisser passer. Pour moi, on se choisit sa famille, le sang n’a rien d’une obligation. Le fait aussi que Kelly St. Clare rende plus sympathiques les loups biaise carrément l’histoire. Le repaire des vampires était beaucoup mieux géré à ce niveau-là. Vraiment. On comprenait les deux partis et il y avait un équilibre.

Cependant, ce dernier point sert aussi l’histoire. On touche du doigt quelque chose de plus vaste, surtout que l’on en apprend aussi beaucoup plus sur les loups-garous. Je ne sais pas comment va se terminer la trilogie, mais j’aimerai quelque chose qui tende vers une acceptation, une cohabitation, une paix. Je n’arrive pas à comprendre la « guerre » en court. Autant avec les vampires, c’était dans les gênes des protagonistes, une recherche de pouvoir pour la survie. Ici, c’est une question de partage. Deux nations peuvent cohabiter sur une même terre, non ? Et je n’arrive pas à comprendre cette haine. Sans Rhonda ou Hercule, il y aurait eu une dynamique vraiment différente. Après je me dis que nous n’avons pas encore toutes les cartes en main, même si je me doute un peu du moment où les choses ont basculé ainsi que la cause… Mais l’intrigue, pour moi, manque un peu de solidité.

La romance prend une tournure plus sympathique par contre. Il y a un long cheminement, beaucoup de communication (parfois en haussant le ton), mais Sasha comme Andie s’ouvrent et baissent petit à petit leurs barrières. Et pourtant rien n’est évident pour eux. Mais ils parviennent à sortir la tête de l’eau. Sans compter qu’Andie en apprend aussi beaucoup sur elle, sur ses failles, ses mécanismes de défense… Elle laisse passer beaucoup de choses (Rhonda… encore… je hais ce personnage…) se faisant passer en dernier, mais c’est aussi cela le rôle de leader. Quel que soit le camp qu’elle choisira, ce dernier aura de la chance. Un petit mot sur Wade pour finir. Il a été le rayon de soleil qui a… pas sauvé ma lecture, mais pas loin. Avec autant de tensions et de négativité, un personnage aussi solaire, aimant, loyal, ouvert d’esprit, c’était une bouffée d’oxygène. Et puis une amitié homme / femme sans ambiguïté, cela fait un bien fou.

Des défauts qui rendent la lecture parfois étouffante et bancale, mais si on laisse de côtés les enfantillages de Rhona qui n’est qu’une gosse mal élevée qui tape du pied, pour le reste : la romance, le jeu, l’évolution de notre héroïne, je suis très satisfaite. Cette trilogie est loin d’être la plus réussie de l’auteur par contre. J’espère que la fin sera à la hauteur.

Ma chronique du précédent tome du Repaire du loup-garou : ici