Une très très jolie découverte avec Le renard et le petit tanuki. Un monde plein de tendresse, une fable qui fait réfléchir, avec un brin d’humour.
Résumé : Il était une fois Senzo, un renard surpuissant craint de tous les animaux, qui semait la terreur sur son passage… à tel point que les dieux, pris d’une vive colère, le plongèrent dans un profond sommeil… 300 ans plus tard, à notre époque, ils décident de l’en sortir… à une condition ! Privé de sa force destructrice, le voilà chargé d’une mission spéciale : élever le petit tanuki Manpachi pour faire de lui un digne serviteur de la déesse du Soleil. Manpachi a été rejeté par sa famille car il possède des pouvoirs immenses, qu’il a encore du mal à contrôler. Allergique à toute autorité, Senzo refuse de s’embarrasser d’un disciple, aussi mignon soit-il… Sauf qu’au moindre signe de rébellion, il est parcouru d’une douleur insoutenable ! Le voilà bien obligé d’accepter le marché…
Mon avis : Je crois que c’est la première fois que je lis un manga où les personnages sont des animaux. J’ai toujours peur que cela limite certaines interactions, donc je ne me lance pas dans ce genre de lecture, mis à part pour les albums jeunesses. Mais, j’ai lu tellement de bonnes critiques concernant le Renard et le Petit Tanuki que lorsque je l’ai vu disponible lors du dernier Masse Critique, j’ai sauté le pas.
Je ne connaissais pas le travail de Mi Tagawa. J’avais juste vu les couvertures de son autre saga sortie en France que j’avais trouvé très jolies. Donc pour moi, c’est une totale découverte concernant l’univers de la mangaka. Dans le Renard et le Petit Tanuki nous rencontrons donc Senzo et Manpachi. le premier est un esprit renard qui n’a pas été très sage (c’est le moins que l’on puisse dire)… et le second un esprit tanuki qui vient tout juste d’arriver dans le monde des dieux. Pour pouvoir regagner ses pouvoirs, Senzo se voit confier la mission de s’occuper de Manpachi. Autant vous dire que le renard n’est pas du tout, mais alors pas du tout d’accord. Mais en lui forçant un petit peu la main, peut-être finira-t-il par changer d’avis.
Il y a un côté comique qui fait que les différentes situations sont tout de suite vite dédramatisées. Un subtil mélange qui ne donne pas une ambiance « pathos » mais qui exploite tout de même la psychologie des personnages avec notamment cette notion d’abandon que connait Manpachi mais aussi Senzo. Je suis fan des familles recomposées, non liées par le sang. Je trouve que très souvent, cela prouve que l’on peut trouver le bonheur même si nos parents n’ont pas été à la hauteur. Ici, difficile d’avoir un jugement négatif cependant. Nous sommes face à des animaux qui n’ont pas la même vision que nous et pas la même notion de bien ou de mal. Abandonner un petit est souvent un acte de préservation. Cela n’en reste pas moins dur à voir, mais c’est la nature qui le veut ainsi. Cependant, les esprits animaux, métamorphes que nous rencontrons ont une « intelligence » plus développée, plus « humaine » qui leur permet donc d’avoir une réflexion moins pragmatique, si je puis dire.
La collaboration entre Senzo et Manpachi a donc un côté plus percutant. On sent clairement qu’il y a quelque chose de plus dans cette relation. Le petit tanuki voit très rapidement en Senzo un père de substitution. Il se comporte avec lui comme un fils le ferait avec abnégation, admiration, occultant pas mal de choses. C’est très mignon, car on sait pertinemment qu’il est très jeune et ne comprend pas forcément tout. Senzo est plus complexe car c’est un adulte, esprit puissant qui a été puni. Mais sa carapace se fendille doucement. On apprend aussi à le connaître. Et pour ma part, je vois cette relation comme une seconde chance pour le renard, et aussi une façon de lui prouver que les choses peuvent être différentes.
Ce premier tome est plus qu’introductif, et met déjà nos deux héros dans le feu de l’action. C’est doux et adorable, mais il y a aussi ce côté réflexion que j’apprécie beaucoup. Les personnages secondaires sont aussi à la hauteur. Bien qu’il y ait un côté dérisoire et que l’on soit face à des animaux, il est cependant facile de se retrouver dans les personnages et de trouver écho face à notre société. le graphisme est aussi superbe et ajoute une touche non négligeable à l’ambiance globale. Bref, le Renard et le Petit Tanuki est pour moi une réussite, et je suivrais les aventures de nos deux compères avec grand plaisir.
Ca peut être super sympa et trop chou. Bon après, je suis pas très fan de l’anthropomorphisme par contre
Kin
C’est assez bien fait, en fait :) J’avais aussi un peu peur, mais ça passe tout seul.
Je suis contente que tu aies aimé ce premier tome. Je rejoins ton avis et je suis très impatiente de découvrir la suite
C’est grâce à toi que je l’ai choisi au Masse critique :)