Un second cycle que j’avais hâte de découvrir. Le prophète blanc lance une nouvelle ère pour la saga mythique, qui ne va pas être de tout repos pour notre héros.
Résumé : Quinze années ont passé. Loin de la cour, et le coeur blessé, Fitz s’est réfugié dans une chaumière isolée avec son inséparable oeil-de-loup pour unique compagnon. Il espère enfin avoir trouvé la paix et rompu avec son terrible passé. Mais c’est compter sans son destin. Car, bientôt, des visiteurs inattendus viennent tour à tour troubler sa retraite avec des motifs déguisés : Umbre, son vieux mentor ; Astérie, la ménestrelle avec laquelle il entretient épisodiquement des relations amoureuses ; et le fou, toujours plein d’entrain, sur qui les années semblent n’avoir aucune prise. À mots plus ou moins couverts, tous trois lui soufflent la même chose : on a besoin de lui à Castelcerf, où règne la reine Kettricken, pour retrouver le prince héritier Devoir, qui a disparu dans de mystérieuses conditions. Après un long combat intérieur, Fitz décide de se mettre en route. Mais, pour éviter d’être reconnu, c’est en valet qu’il s’introduit à la cour et commence la difficile quête du prince sur lequel se portaient tous les espoirs. Les obstacles ne vont pas tarder à surgir de tous les côtés.
Mon avis : Après ma lecture du tome six, j’ai eu envie d’entamer le second cycle de l’Assassin Royal avec Le prophète blanc. J’avais à mon goût trop attendu entre mes lectures des différents tomes et je trouve dommage de perdre des informations, de ne plus me souvenir de certaines choses alors que j’aime beaucoup cette saga.
Si le premier cycle était très tourné vers l’Art, j’ai l’impression que le second va traiter plus en profondeur le Vif. Si c’est bien le cas, c’est une très bonne chose surtout vu la polémique que l’on a déjà pu entrapercevoir (magie malsaine, immonde…) et que notre héros en est doté. Sa relation avec Oeil-de-Nuit est tout de même un point central et nous, lecteurs, avons pu juger que le Vif n’était pas quelque chose de mauvais, bien au contraire. Les deux amis ne sont pas forcément représentatif de tous les pratiquants du Vif, mais ils prouvent au moins qu’une relation stable, enrichissante, et sereine peut se créer.
Cette polémique peut aussi apporter beaucoup à l’histoire. Il est facile d’imaginer que ceux qui sont contre, les pratiquants et ceux qui vont prôner la légitimité de cette magie vont amener à différents points de vues et de réflexions. Cela mêlé avec des intrigues politiques, des drames familiaux et des aventures épiques ne pourront qu’être un régal.
Le prophète blanc est pour moi assez introductif. C’est un récit à différents niveaux des quinze ans de solitude de Fitz et Oeil-de-Nuit, et la préparation au changement qui se rapproche. Si il ne se passe pas grand-chose, il est très plaisant de retrouver le jeune homme et son loup et de voir un peu de paix autour de lui. Sa vie n’est pas parfaite, et on sent rapidement qu’il manque quelque chose à notre héros, mais il y a tout de même une sorte de récompense après tout ce qu’il a vécu. Le tome est moins angoissant, mois étouffant émotionnellement.
Nous croisons aussi des personnages bien connus de la saga. Astérie, Umbre, le Fou, Kettricken pour ne citer qu’eux. La première est une plaie, et elle se montre sous son véritable jour permettant à Fitz d’ouvrir enfin les yeux. J’espère franchement ne plus la revoir. Je ne l’ai jamais appréciée. Elle a vécu des choses horribles, c’est une survivante, certes, mais elle a une part assez mauvaise et calculatrice en elle. Umbre se montre, lui aussi, sous un autre jour, dans le sens où il y a plus d’affection dans la relation qui l’unit à Fitz. Il a toujours été un maître attentif, mais on voit vraiment ici que le vieil homme aime son jeune neveu de tout son coeur. Kettricken n’est pas réellement dans une position qui la montre sous un bon côté. Son apparition est aussi brève ce qui n’arrange rien. Le Fou par contre a été cette bouffée d’air frais que Fitz attendait, et moi aussi. Dès son apparition, le roman a changé du tout au tout. C’est impressionnant de voir combien un personnage peut faire toute la différence.
Et à partir de leurs retrouvailles, les choses s’accélèrent. Fitz va se retrouver une nouvelle fois ballotter entre son envie de paix, le besoin d’aider sa famille et ses proches, et son rôle de Catalyseur. On sent qu’il a besoin d’autre chose mais qu’en même temps, ce besoin pourrait se retourner contre lui. Il peut y avoir une paix réelle, autant d’esprit que de corps au bout de ce voyage, mais cela pourrait aussi être l’ultime voyage. Une sensation grisante et étrange à la fois.
Le prophète blanc est réussi et monte crescendo en ce qui concerne l’intrigue et nous replonge dans l’univers de Castlecerf et des Loinvoyants sans aucun mal.
Mes chroniques des précédents tomes : ici