Aujourd’hui, je vais vous parler d’une lecture plutôt difficile. Pas dans le sens où je n’ai pas aimé le roman, mais parce qu’il est émotionnellement dur. Mais c’est un petit chef d’œuvre et je comprends que La nostalgie de l’ange de Alice Sebold soit un best-seller. J’ai mis longtemps avant de me décider à le lire, mais je ne l’ai pas regretté.

La nostalgie de l'angeRésumé : Nom de famille: Salmon, saumon comme le poisson; le prénom: Susie. Assassinée à l’âge de quatorze ans, le 6 décembre 1973. Mais l’histoire de Susie ne s’arrête pas là. C’est même elle qui nous racontera la suite. Car après la mort, Susie se retrouve au ciel. C’est son « ciel à elle », un ciel qui ressemble aux désirs et aux besoins d’une jeune fille de 14 ans. De là-haut, elle peut voir ce qui se passe sur terre. Elle observe les conséquences de sa mort: sur sa famille, qui se déchire, sur ses proches qui ont du mal à comprendre. Le chagrin et la colère, mais aussi la force et le courage des siens. Et tout doucement, Susie doit apprendre à lâcher prise de sa vie terrestre…

Mon avis : C’est à la suite de la sortie du film « Lovely Bones » de Peter Jackson que j’ai eu envie de lire le roman de Alice Sebold, La nostalgie de l’ange. Le film m’avait beaucoup touché et malgré le côté sordide et douloureux, je m’étais dit qu’il serait dommage de passer à côté de cet ouvrage aux très bonnes critiques et qui plus est un best-seller.

Pour ceux qui ont vu le film, je dirais que les deux tiers du roman n’ont pas été une « découverte ». Même si certaines choses ont été enlevées, l’essentiel était là. Mais une fois n’est pas coutume, le roman est plus riche notamment par la présence de tout les personnages secondaires qui ont disparu dans l’adaptation cinématographique. Et en un sens, je trouve cela dommage. D’une part parce que j’ai beaucoup aimé ces personnages qui même s’ils ne sont pas très souvent présents sont pourtant manquants. Et d’autre part parce que je trouve important de montrer la disparition de quelqu’un ne touche pas seulement la famille.

Le viol et le meurtre de Suzie ne sont pas un secret. Le résumé du roman comme les toutes premières pages nous mettent tout de suite en condition. Et j’avoue que les premiers chapitres sont assez durs à lire. Le drame que subit Suzie, l’horreur de son viol puis de sa mort… Sans compter le déchirement de sa famille. Le pire est sans doute les passages où Suzie « espionne » son meurtrier. Écœurant et malsain. Mais fort heureusement, ces derniers se dissipent et l’auteur se focalise sur Suzie et ses proches, famille, amis, connaissances et sur leur façon à tous de vivre cette épreuve. Tout est très touchant, à fleur de peau. Chacun à sa manière de réagir. Alice Sebold a très bien su mettre cela en valeur. On ne peut pas rester indifférent. D’autant plus que contrairement au film, nous voyons les personnages grandir. C’est peut-être même cela qui m’a le plus plu. Ne pas se cantonner aux quelques mois d’après la mort de Suzie.

Fait, sans doute étrange, mais c’est à Lindsey, la petite sœur de Suzie, Buck, son petit frère et à son père Jack que je me suis le plus attachés. Suzie n’évolue pas vraiment étant « coincé » dans l’âge où elle est morte et n’étant plus qu’une spectatrice. Du coup, elle semble assez « effacée » alors qu’elle est la narratrice. C’est peut-être la seule chose que je reprocherai au roman, en un sens. Le fait de ne pas avoir pu aimer Suzie comme il le faut, d’être plus proche d’elle. J’ai été plus réceptive à la douleur de ses proches, au combat sans cesse mené pour vivre avec ce manque, les questions qui restent sans réponse, l’obsession de retrouver le tueur, de retrouver le corps… de faire le deuil. Ce deuil si bien mené dans l’histoire. Aucun des personnages ne le vie de la même manière. Et pourtant, on les comprend toutes. Même les actions d’Abigail ne m’ont pas paru étranges.

En ce qui concerne la fin de La nostalgie de l’ange, elle n’était… pas inattendue, mais je ne sais pas… comme pour le film, même s’il y a une certaine justice, de l’espoir, j’aurais aimé quelque chose de plus « tranché ». On reste avec une pointe d’ironie en quelque sorte, un coup du sort. La boucle est ainsi dire bouclée car l’histoire aussi commence par un coup du sort.

2 réponses à “La nostalgie de l’ange

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