La maison aux mille détours nous offre une conclusion avec ce même humour dérisoire, une pincée de magie et des envies d’émancipation !

La maison aux mille détoursRésumé : Charmaine se voit confier la garde de la maison du sorcier royal Guillaume, son grand-oncle. La mission paraît simple et propice à beaucoup de temps libre. Elle ignore toutefois que la bâtisse n’est pas ordinaire ! Celle-ci est en effet conçue comme un labyrinthe dont chaque porte vous mène à travers le temps et l’espace, vers des lieux différents ! Rejointe par Pierre, un apprenti sorcier pour le moins maladroit, la jeune femme se perd au cœur de la maison aux mille détours et découvre qu’un gigantesque complot s’organise dans le royaume. Le temps est désormais compté. Charmaine et ses amis n’auront que peu de temps pour percer les mystères auxquels ils font face, et empêcher le pire de se produire…

La maison aux mille détours

Auteur(s) : Diana Wynne Jones
Parution : 03/11/2021 chez YNNIS EDITION
Nombre de pages : 411
Prix : 14€95

Après Le château des nuages, impossible de ne pas poursuivre les aventures magiques du monde si particulier que Diana Wynne Jones a créé. D’autant plus que ce troisième tome annonçait le retour d’un certain château ambulant (un petit clin d’oeil dans la couverture pour les plus attentifs). Si, on ne retrouve toujours pas le charme du premier tome de la trilogie, ce dernier a tout de même ce petit quelque chose qui le fait sortir du lot.

Contrairement au deuxième tome de la trilogie de Hurle, La maison aux mille détours nous plonge directement dans le même univers que le premier. Campagne et maison de sorcier étrange, des embrouilles politiques, un danger qui rôde, et ce côté un peu loufoque et décalé que j’aime beaucoup. Un peu déboussolée par le château des nuages, ici, je peux dire que l’on retrouve des bases qui nous sont familières. D’autant plus que très vite, nous retrouvons certains personnages bien connus. De quoi donner très envie.

Et pourtant, Charmaine, notre héroïne, que l’auteur s’amuse à appeler Charmante à maintes reprises, n’est pas très attachante. Choyée par ses parents, elle ne sait rien faire de ses dix doigts, a du mal à interagir avec les gens et a ce côté hautain et froid qui ne donne pas franchement envie. Mais Diana Wynne Jones joue aussi de ce caractère. Se moquant gentiment de son héroïne, elle parvient à la faire évoluer juste ce qu’il faut pour qu’on finisse par donner sa chance à la jeune femme. Il faut dire qu’elle désire plus que tout s’émanciper et qu’elle ne rechigne pas à la tâche si l’on a besoin d’elle. Des qualités qui prennent le pas sur ses défauts et qui nous montrent aussi combien elle est jeune et que son éducation n’a pas su donner le meilleur d’elle-même.

Et j’ai adoré cette idée d’émancipation. C’est un fil conducteur que l’on voit tout au long de La maison aux mille détours. Charmaine sait que ses parents l’ont trop couvée, et qu’elle doit vivre de par elle-même. Ce ne sera pas facile, mais elle est prête à pallier à certains de ces manquements. Et on voit combien elle est débrouillarde, pleine de ressources, et surtout qu’elle a un bon fond. C’est aussi au fil des rencontres qu’elle fera qu’elle prendra conscience de beaucoup de choses et qu’elle enclenchera le processus. Elle est loin d’être parfaite, à bien des égards, mais l’on finit par s’attacher à elle et à lui souhaiter toute la réussite qu’elle mérite.

Bien sûr à côté de cela, nous avons aussi toute une part de magie et des secrets à élucider. De quoi donner à l’histoire ses petits rebondissements ainsi que des moments où l’action est plus présente. On se laisse d’ailleurs prendre au jeu très facilement. Entre la maison et ses multiples pièces et les nouvelles créatures magiques que l’on découvre, l’univers s’étoffe un peu plus.

Prenant, drôle, parfois pince-sans-rire aussi, La maison aux mille détours nous offre une histoire originale avec une héroïne peu commune. Encore une fois, je suis loin d’avoir retrouvé le charme du Château ambulant, mais on se laisse porter sans aucun souci. Entre les énigmes à résoudre et des personnages qu’on ne se lasse pas de revoir, on en demanderait même un peu plus.

 

Mes chroniques des deux autres tomes de la trilogie de Hurle : ici

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