La 2e partie de La reine des ombres met encore à l’honneur son héroïne, Keleana, mais nous permet aussi de voir Manon prendre toute la place qu’elle mérite. Epique.

KeleanaRésumé : Aelin est enfin parvenue à délivrer son cousin Aedion et désormais, elle n’a plus qu’un seul objectif : libérer la magie. Pour cela, il lui faut trouver un moyen de détruire la tour de l’horloge. Et ses recherches vont l’amener à faire une découverte effroyable dans les catacombes de Rifthold. Là, dans un temple souterrain oublié de tous, Aelin va exhumer un secret millénaire qui pourrait bien mettre tout le royaume en péril. Un secret que le roi semble déjà connaître… Alors Aelin n’a pas le choix : elle doit devancer le tyran afin d’éviter le pire.

Keleana

Auteur(s) : Sarah J. Maas
Parution : 05/03/2021 chez LA MARTINIÈRE JEUNESSE
Nombre de pages : 368
Prix : 17€

Après plusieurs mois à repousser la lecture de la deuxième partie de la reine des ombres, je me suis enfin décidée à reprendre l’aventure. Une lecture plutôt rapide, car cette seconde partie est courte et surtout elle condense une très grande partie de l’action globale de ce quatrième tome.

Nous reprenons donc l’histoire après la libération d’Aedion et la décision d’Aelin d’en finir avec le roi d’Adarlan et les tours privant le monde de magie. Un programme des plus chargé et surtout des plus dangereux. Mais la jeune reine est bien décidée à passer à la vitesse supérieure, quitte à y laisser la vie. Pour elle, l’inaction est pire que tout. D’autant plus qu’au fil du tome, nous découvrons encore plus d’horreurs. Le côté épique et héroïque de Keleana est à son paroxysme et cela n’est pas pour me déplaire, surtout que Sarah J. Maas ne fait pas de ses personnages des êtres sans failles. Ils sont très souvent gouvernés par leurs émotions ce qui les pousse à commettre des erreurs, mais qui leur donne aussi un côté plus humain.

C’est d’ailleurs Manon que j’ai eu le plus de plaisir à suivre pendant cette seconde partie de la reine des ombres. Nous découvrons l’héritière des Becs-Noirs sous un autre jour. Le basculement se faisait sentir depuis un moment, mais ici, la jeune femme prend conscience de beaucoup de choses, et laisse ses émotions la guider. Elle commence à douter, à se soucier bien plus des autres, à voir le monde en couleurs. La rencontre avec son dragon avait déjà été un déclic. Ce monstre qui aime se vautrer dans l’herbe et sentir les fleurs sauvages donnait un aperçu plus en nuance de la créature. Et le lien forgé avec la sorcière ne pouvait qu’apporter un changement. Voir Manon plus humaine tout en gardant sa férocité en fait un personnage plus intéressant. Elle n’est ni bonne ni mauvaise en un sens. Elle est le fruit de son éducation, mais elle a aussi le choix de devenir quelqu’un d’autre. Et c’est là toute la beauté de l’évolution de cette héroïne peu commune. Si, bien entendu, l’épopée d’Aelin reste pour moi le centre de l’histoire, Manon restera un personnage que je vais adorer suivre.

Si l’action prédomine énormément, car nos héros se retrouvent dans des situations périlleuses à plusieurs reprises, encore une fois, je trouve que ce sont eux qui mènent la danse. J’entends par là que la richesse même de la saga repose sur ses personnages. Entre les différentes rencontres, celle d’Aelin et Manon étant la plus explosive, les évolutions, les influences, les choix, la psychologie qui tient la route… C’est un petit régal. Et chacun nous réserve des surprises. Ils mènent carrément la barque, si je puis dire. Lyssandra se dévoile de plus en plus, Chaol mûrit et devient moins enquiquinant, Dorian est plein de surprises… même Elide qui est pourtant un personnage très mineur prend de plus en plus d’ampleur de par ses actions.

Les événements de ce tome pivot de Keleana sont bien entendu aussi prenants. Je ne vais pas le nier, difficile de quitter le roman, et les pages se tournent avec une facilité déconcertante. Des montagnes russes, quelques passages où l’on est en apnée et une flopée d’émotions. La fin condense délivrance, héroïsme, pardon, espoir, mais aussi la promesse de jours difficiles. On ferme cependant le tome avec une certaine sérénité et l’impression qu’une page est tournée. La renaissance de ce monde ne se fera pas sans douleur, mais la roue est enclenchée. Sans surprise, j’ai très très hâte d’avoir le cinquième volume de la saga.

Pour finir, un petit mot sur ce découpage sauvage du tome 4. Quand je vois que des maisons d’édition française arrivent à publier des romans de plus de 800 pages… ça me met en rogne. Les lecteurs passent vraiment pour des vaches à lait, surtout que les tomes découpés sont au même prix qu’un tome « normal ». Et ici, il aurait été tellement facile de gagner de la place en réduisant les marges et la taille de la typographie… Donc un peu en colère, surtout que c’est une pratique courante chez nombreuses ME et je trouve cela irrespectueux.

 

Mes chroniques des précédents tomes de Keleana : ici

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