Gothikana

Premiers pas dans le Dark Academy avec Gothikana et j’avoue que le roman fut une très sympathique découverte. De quoi me donner envie d’explorer un peu plus le genre.

Résumé : Verenmore n’a rien d’une université ordinaire. Corvina l’a su dès qu’elle a aperçu les tours gothiques se dresser à travers le brouillard. Ici, elle a enfin une chance de trouver sa place. Alors rien ne la fera fuir. Ni la forêt interdite, dans laquelle elle aime s’aventurer seule, ni les voix étranges qu’elle entend depuis son arrivée, ni même les rumeurs effroyables qui hantent les couloirs de l’école. En revanche, les regards appuyés de Vad Deverell, son professeur de littérature, ont le don de la mettre dans tous ses états. Est-ce parce que Corvina rêve que celui qu’on surnomme le diable aux yeux d’argent soit le premier à poser les mains sur elle ? Ou est-ce dû à ce pressentiment qu’il est étroitement lié aux secrets macabres de Verenmore ? Des secrets que Corvina compte bien découvrir, au risque d’y perdre son cœur… ou la raison.

C’est grâce à Kim que j’ai tenté l’aventure avec Gothikana. Sans elle, j’avoue que je ne me serais pas plus que cela penché sur le roman, et cela aurait été bien dommage, car j’ai passé un très bon moment avec ce Dark Academy. De quoi me donner envie d’explorer un peu plus le genre maintenant.

J’ai eu un petit peu de mal au début, je l’avoue. Il y avait un petit côté trop dans le style d’écriture comme si les personnages étaient des adolescents et pas de jeunes adultes. Cela se dissipe un peu par la suite, et puis l’ambiance assez noire prend le pas, tout comme la romance, si bien que j’ai laissé couler pour me concentrer sur ce qui m’intéressait vraiment.

L’ambiance de Gothikana donc. Le lieu s’y prête, un château perdu dans les montagnes, caché au monde extérieur où des événements tragiques ont eu lieu. Des légendes effrayantes, des histoires de fantômes vengeurs, et d’anciens meurtres rituels. De quoi donner envie de regarder par-dessus son épaule. Et quand Corvina se retrouve face à une mort brutale, et des appels venus d’outre-tombe… les choses prennent une tournure encore plus glaçante. Et j’ai adoré. Surtout qu’il y a une fine limite entre le réel et le surnaturel, mêlé à une possible folie. Nous ne sommes sûrs de rien, et l’auteur place en même temps des éléments qui font qu’on arrive à se sentir chez soi à Verenmore. On a donc toujours un pied dans chaque monde ou deux ambiances.

La recherche de vérité, car on ne peut pas vraiment parler d’enquête ici, est aussi très bien menée. Comme je le disais, à certains moments notre héroïne ne sait pas si elle devient folle, ou bien si elle possède des dons lui permettant de voir ou d’entendre certaines choses. Est-ce que tout cela est réel ? Et si oui, qui pourrait être derrière tout ça ? En creusant le passé, on découvre des choses bien macabres, mais tout pourrait être lié. Nous naviguons en eaux troubles, et tout le monde finit par être un peu suspect. J’ai fini par avoir des doutes concernant un personnage en particulier. De petits indices et des éléments assez communs au genre également. Je ne me suis pas trompée, mais même si j’avais découvert le pot aux roses, l’auteur amène cette révélation avec son lot de réponses tout à fait satisfaisantes.

Gothikana, c’est aussi une romance. Qui commence par le désir et qui s’enclenche donc assez rapidement. Pour les fans de slow burn… passez votre chemin, mais là encore, c’est assez typique de ce genre de relation. Qui dit désir, dit érotisme. C’est parfois un peu cru, surtout quand Vad s’exprime, mais je n’ai pas trouvé que c’était vulgaire. Comme Corvina est la narratrice principale, et vu son caractère, il y a beaucoup de volupté. J’ai par contre beaucoup de mal avec le terme « baiser » quand on parle de relations sexuelles entre deux personnes qui s’aiment… mais je chipote vraiment. Parce que oui, la romance évolue. Et c’est aussi ce que j’aime avec ces romances-là. Cela commence par une attirance physique, mais ensuite, les choses se « compliquent » forcément. La transition est progressive, intense aussi. Il y a ce côté très dominant chez Vad, mais Corvina a aussi du répondant, et notre héros sait aussi se montrer très prévenant. Là encore, un très bon équilibre.

La fin est une petite montée d’adrénaline qui nous offre des réponses, tout en laissant en suspens certaines choses. Rien de dérangeant pour moi, car je trouve que cette part de mystère est totalement en adéquation avec l’univers et l’ambiance. Un épilogue comme je les aime conclut Gothikana, de quoi fermer le livre sans regret.

Une découverte très sympathique donc. L’ambiance est clairement le gros plus du roman. De quoi faire frissonner sans pour autant être angoissant. Deux héros originaux avec lesquels j’ai accroché très rapidement et une intrigue des plus prenante. J’ai hâte de voir si Runyx sortira d’autres romans dans le même genre, car je serais partante à 100%.