Flowerheart

Flowerheart est une romance tout à fait charmante, mais aussi une ode à l’acceptation de soi.

Résumé : La magie de Clara a toujours été incontrôlable, mais jamais dangereuse… jusqu’au jour où sans le vouloir, elle fait pousser des fleurs toxiques dans le coeur de son père. Pour le guérir, il n’existe qu’un seul remède : un sortilège extrêmement difficile à exécuter, qui exige du magicien une maîtrise parfaite de son pouvoir. La seule personne susceptible d’aider Clara est son ami d’enfance, Xavier. Mais celui qu’elle a connu doux et réservé est devenu un jeune homme froid et mystérieux, qui n’accepte de l’aider qu’en échange d’un prix terrible. Peu à peu, Clara va découvrir que Xavier cache en réalité de sombres secrets… et que, pire encore, un mal obscur menace tout le pays. Un mal que seul un don aussi puissant que le sien pourrait vaincre… à condition de réussir enfin à le contrôler.

Avec sa très jolie couverture, Flowerheart a tout de suite attiré mon oeil. le résumé était aussi très prometteur, tout comme la magie de notre héroïne liée aux fleurs. Bien qu’ayant des défauts, le roman a été une adorable lecture, douce et charmante.

Commençons par ce qui m’a un peu gênée. Les personnalités de nos deux héros. Alors, non, ne partez pas et surtout ne vous arrêtez pas à cela. Disons qu’il est assez difficile de cerner l’âge de Clara et Xavier. Personnellement, je leur donnais au premier abord une vingtaine d’années vu leur situation. Mais ensuite assez loin dans le roman, si je ne me trompe pas, on découvre qu’ils ont seize ans. Et là, en un sens tout s’explique. La curiosité maladive de Clara, son manque de tact, son empressement à ce qu’on lui dise tout. La couardise de Xavier, son manque d’assurance et de bon sens. Quand j’ai compris que j’avais des adolescents en face de moi, ces défauts m’ont semblé moins importants, car itinérants à la jeunesse de nos héros, mais… je trouve que Catherine Bakewell n’a pas vraiment su faire quelque chose d’homogène, si je puis dire, entre ces éléments et ce que l’on aurait pu trouver attachant, fini par être plutôt énervant.

Deuxième point, les intrigues qui tombent un petit peu à l’eau. Je ne pense pas qu’il y ait une suite, du moins je n’ai rien vu qui puisse indiquer cela sur le web, et je dois avouer que même si le roman se suffit à lui-même, il y a certains points qui donnent l’impression qu’une suite aura bien lieu, car des intrigues sont lancées sans avoir de conclusion. Et elles sont assez conséquentes qui plus est. C’est déstabilisant, car on s’attend, vers la fin, à plus de choses.

Mis à part cela, comme je le disais dans mon introduction, j’ai passé un bon moment. Flowerheart est une lecture fraîche, attendrissante et charmante. L’univers est classique pour le genre fantaisie, mais avec tout de même sa petite touche d’originalité. L’atout majeur restant la lutte de Clara face à sa magie qui exprime autant les sentiments de la jeune femme par le biais des fleurs, qu’une violence qui l’empêche pleinement d’exercer son art. Comme la dépression, ici nommée mélancolie, est aussi au coeur du sujet, j’ai trouvé que l’idée globale de Flowerheart était vraiment intéressante. Clara doit se battre continuellement face à sa magie qui ne cesse de la dénigrer ou lui souffler des horreurs, et en même temps, elle sait combien sa magie peut aussi sauver des vies. L’ambivalence rend son combat d’autant plus poignant. Car notre héroïne pourrait aussi basculer dans une dépression, mais elle fera tout pour que cela n’arrive pas. Son courage et sa ténacité sont un message fort et vibrant.

Son apprentissage, d’ailleurs, est plus une acceptation de soi, qu’un contrôle de sa magie. C’est en acceptant tout ce qu’elle est, le bon comme le mauvais, qu’elle réussira à passer outre son blocage. Vu son jeune âge, ce n’est pas une chose facile et je trouve qu’à ce niveau-là, Catherine Bakewell s’en sort vraiment très bien. Le roman aurait aussi pu être assez lourd, mais heureusement, la romance entre Xavier et Clara adoucit énormément le tout. Les petits moments où ils réapprennent à se connaître sont pleins de douceur et également un baume pour l’un comme pour l’autre.

Pas énormément d’action pour Flowerheart et en même temps, ce n’est pas vraiment ce que l’on demande à ce genre-là. Moi qui en suis pourtant friande, j’ai trouvé que le fait de se concentrer sur les émotions des personnages, leurs ressentis, leurs batailles intérieures était tout à fait suffisant pour nous pousser à poursuivre.

Un roman donc sympathique qui aurait peut-être mérité un calage entre le vécu des héros et leur âge qui pour moi ne collent pas, mais cela n’empêche pas le moins du monde de passer un très bon moment. Flowerheart est une romance charmante, mais surtout une ode à l’acceptation de soi.