Dune a été une lecture étrange. Fascinante par de nombreux côtés et en même temps, beaucoup de points n’ont pas su me convaincre. Je reste curieuse cependant.
Résumé : Il n’y a pas, dans tout l’Empire, de planète plus inhospitalière que Dune. Partout des sables à perte de vue. Une seule richesse : l’épice de longue vie, née du désert, et que tout l’univers convoite. Quand Leto Atréides reçoit Dune en fief, il flaire le piège. Il aura besoin des guerriers Fremen qui, réfugiés au fond du désert, se sont adaptés à une vie très dure en préservant leur liberté, leurs coutumes et leur foi. Ils rêvent du prophète qui proclamera la guerre sainte et changera le cours de l’histoire. Cependant, les Révérendes Mères du Bene Gesserit poursuivent leur programme millénaire de sélection génétique : elles veulent créer un homme qui réunira tous les dons latents de l’espèce. Le Messie des Fremen est-il déjà né dans l’Empire ?
Parution : 21/01/2021 chez Robert Laffont
Nombre de pages : 630
Prix : 20€
Je me suis enfin attaquée à ce mastodonte de la science-fiction. Après avoir vu le film sorti en septembre dernier, j’ai eu envie d’en apprendre plus sur l’univers de Frank Herbert. J’ai été intriguée par cette famille aimante et droite, qui a su s’entourer en partie grâce à une façon de gouverner juste et équitable et dont le destin prouve encore une fois qu’être bon est loin d’être une garantie d’une vie meilleure.
La science-fiction n’est pas mon genre de prédilection. J’en lis, mais je préfère la fantaisie ou le fantastique en règle générale. Ayant pourtant bien accroché au film, je suis partie très confiante dans cette lecture. Et avec un peu de recul, je ne saurais dire si j’ai aimé ou non le roman. Je reste intriguée, surtout avec la fin de ce premier tome, et j’ai très envie de voir ce qu’il se profile dans le tome deux, mais il y a aussi beaucoup de petites choses avec lesquelles j’ai eu un peu de mal.
La science-fiction en premier lieu. Elle est pour moins plus un prétexte qu’un réel élément de Dune. Si je ne suis pas une grande lectrice du genre, je m’attendais tout de même à voir plus d’éléments se rattachant à cet élément. J’ai même trouvé que Frank Herbert n’allait pas au bout de son idée futuriste, limitant ainsi ses personnages et ses mondes. Le roman a été écrit dans les années soixante donc avec des idées moins avancées que les nôtres (et encore…), mais pour moi, on y voit en un sens un monde assez archaïque, avec une réécriture d’événements passés de notre histoire. C’est une épopée religieuse et politique qui aurait pu se passer dans un univers parallèle sans les « avancées technologiques ». J’insiste sur cela, car clairement pour moi, enlever le côté science-fiction, ne change pas l’histoire. Ce n’est pas essentiel, presque un décor. Et je trouve cela dommage.
La froideur de nos héros. Etrangement, les antagonistes, plus facilement enclins à se laisser aller à leurs émotions, avaient plus de poids, plus de couleurs si je puis dire. Paul, Jessica, Leto sont des personnages que j’ai aimés dans le film, et qui ici, sont dans la contenance. Ne jamais montrer ses émotions, se contrôler, ne pas élever la voix… C’est une question de survie pour eux, mais cela finit par leur donner un côté froid qui met une distance entre eux et le lecteur. Je les ai vus évoluer de loin et si les suivre était intéressant, j’aurais aimé plus de résonnance avec eux. Là encore, c’est dommage, bien que je comprenne parfaitement que leurs rôles tendent à cette attitude.
La narration. Etrange et déstabilisante parfois. Elle est à la troisième personne, mais l’on peut lire les pensées des personnages à certains moments. Mais qui parle ? Si à certains moments cela est très limpide, à d’autres… c’est moyennement évident. La traduction aussi m’a aussi fait tiquer. Il y a des répétitions sur certaines choses qui devenaient lassantes. Le poids d’un personnage, une coloration de peau, le goût saumâtre de l’eau des distille… Je ne sais pas si cela vient du traducteur ou bien de l’auteur, mais insister autant sur certains points en jouant sur la répétition, c’est comme montrer du doigt un défaut et appuyer encore et encore. Un petit détail, mais qui s’ajoute à mon dernier point.
La lenteur. Le roman est très lent. Je ne dirais pas que je me suis ennuyée, mais on ne peut pas passer à côté du fait que même si l’action est bien présente, il y a une grande lenteur dans le récit. Encore une fois, pour moi, Dune est une épopée politique et religieuse qui joue habilement sur ces deux points, je ne peux pas le renier, mais qui manque d’un petit quelque chose de punchy. Il y a une contemplation envoûtante, mais donner vie à son histoire seulement dans les derniers chapitres n’aide pas à faire de cette lecture quelque chose qui touche le lecteur. J’ai apprécié suivre les personnages, mais je ne me suis finalement pas soucié d’eux.
Une lecture que je dirai étrange. Fascinante par certains points, mais qui ne m’a pas totalement convaincue. Je ne suis pas, encore une fois, une lectrice du genre, et je peux comprendre l’engouement envers Dune, mais je m’attendais à retrouver plus d’émotions, plus de connexions avec ce qui se déroulait sous mes yeux. Le second tome est beaucoup plus court, donc je me plongerai dedans, car curieuse de voir ce qu’il advient de nos héros.
Je t’avoue que je suis surprise que l’aspect SF ne soit pas plus prégnant, le roman étant considéré comme un classique du genre. Du coup, merci d’avoir souligné ce point qui étrangement me rassure quant à ma capacité à découvrir ce classique dont la lenteur, en revanche, me fait un peur peur.
Moi aussi j’ai été très surprise. Bien entendu, il y a quelques aspects comme les vaisseaux ou des technologies, mais clairement, ça fait partie du décor sans plus. Pour la lenteur, je suis de base quelqu’un qui aime l’action et pas les descriptions et l’introspection ! XD Je sais pas si je suis bonne juge à ce niveau-là.