Dragons et mécanismes est un roman dépaysant où nos héros doivent trouver leur place et sauter le pas douloureux de l’âge adulte. Avec en prime de la fantaisie et des dragons pas commodes !

Dragons et mécanismesRésumé : Dague est voleur et espion. Il vit de cambriolages et de petits larcins. Alors qu’il est en mission de surveillance, il assiste à l’agression de Mira, une étrangère qui a fui son pays suite à un coup d’Etat. L’adolescente est archiduchesse, poursuivie par un tyran qui veut l’épouser et s’accaparer ses talents. Car elle fait partie des mécanomages, des sorciers capables de combiner leurs pouvoirs à de savants montages d’ingénierie mécanique. En sauvant Mira, Dague est blessé, et les deux jeunes gens sont d’abord contraints de se cacher. Mais l’aristocrate est déterminée. Pour échapper à son ennemi et – accessoirement – tenter de récupérer le trône d’Asthénocle auquel elle peut prétendre, elle est résolue à s’enfoncer au cœur de la jungle.

Auteur(s) : Adrien Tomas
Parution : 24/02/2021 chez Rageot
Nombre de pages : 640
Prix : 18€60

Ayant beaucoup aimé Engrenages et sortilèges, quand j’ai vu qu’Adrien Tomas sortait un second roman se passant dans le même univers, je n’ai pas résisté. Bien qu’on ne retrouve pas Grise et Cyrus, j’avais hâte d’explorer un peu plus le monde que l’auteur avait imaginé. Autres lieux, autres personnages, donc encore plus de choses à découvrir. Et voir un monde imaginaire s’agrandir et s’étoffer, je trouve toujours cela très intéressant.

L’histoire de Dragons et mécanismes se déroule donc après Engrenages et sortilèges. Il est tout à fait possible de les lire indépendamment selon moi, même si certains clins d’oeil ou bien des « easter eggs » comme on peut les appeler sont présents. Ici, nous atterrissons en Xamorée, contrée prospère connue pour son commerce, mais aussi ses dragons, qui n’ont rien de très amical… bien au contraire. C’est ici que Dague, jeune voleur plutôt doué, va finir par rencontrer Mira, archiduchesse en fuite à l’intelligence remarquable. Deux mondes qui s’opposent, mais une recherche d’identité qui pourrait bien rapprocher les deux adolescents.

Un vol, une fuite, une rencontre. Dès le départ, le récit nous plonge dans le vif du sujet et on sent bien que très vite les événements vont s’entremêler et faire place à pas mal d’action. De quoi nous tenir en haleine sans trop de difficultés et de nous faire découvrir la cité de Dague puis la dangereuse jungle qui l’entoure avec tous les secrets qu’elle abrite. Et je me suis prise au jeu tout de suite. Je n’ai pas autant accroché qu’avec Engrenages et sortilèges, mais clairement je suis absolument fan de l’idée de pousser la découverte de cet univers. Dague et Mira m’ont de plus charmée très rapidement. De quoi faire passer les plus de six-cents pages très rapidement.

Pour moi, Dragons et mécanismes est avant tout une recherche d’identité. Trouver sa place dans le monde, connaître ses origines, mais aussi décider de ce que l’on veut devenir. Et c’est au travers de nos deux héros que ces questions sont exploitées. L’évolution des personnages est donc l’un des points majeurs du roman, et j’adore cela. Nous restons cependant dans de la fantaisie, donc pas d’inquiétude, il y a aussi beaucoup d’actions et de quoi s’émerveiller, ainsi qu’une dose de politique et de science. Adrien Tomas couvre ainsi pas mal de genre.

Comme pour Engrenages et sortilèges, j’ai beaucoup accroché avec le trio principal, laissant les personnages secondaires moins palpitants pour moi. Dague a ce côté anti-héros au grand-coeur. Un voleur qui sait qu’il n’avait pas d’autres choix, mais qui a une morale et aussi une capacité de réflexion et d’adaptation qui en font un personnage plutôt cool. Mira sort complètement de l’ordinaire. Aristocrate, mécanomage très douée, elle reste cependant peu à l’aise avec les êtres humains. Elle a aussi ce côté décalé et assez étrange. Elle est en pleine fuite, mais son côté scientifique reprend très vite le dessus, oblitérant ainsi une certaine logique de survie. Mais dans ses contradictions, la jeune femme est attachante et piquante. Puis vient Cuthbert. Clairement, l’élément humoristique du roman. Des traits de caractère exacerbés, parfois poussifs dans le ridicule, mais qui vont très bien au petit personnage. Et il assume.

C’est à travers leur fuite que les enfants vont apprendre à voir le monde différemment et aussi à évoluer. Dague prendra conscience de l’existence d’un autre monde, Mira s’ouvrira aux humains, et Cuthbert… restera Cuthbert (mais c’est comme ça qu’on l’aime). A seize ans, les deux adolescents vont aller de leçon en leçon, comprenant que l’héritage que nous lèguent nos parents n’est pas toujours un cadeau, et qu’il faut passer outre les préjugés et garder l’esprit ouvert. Je n’ai pas trouvé ce point précis Dragons et mécanismes moralisateur d’ailleurs. Il y a de nombreux messages qui passent au fil de l’histoire et qui je pense sont de très bons points de réflexion. De plus, ils font partie intégrante de l’évolution des héros et sont totalement en accord avec l’histoire.

Il y a par contre quelques points auxquels j’ai moins accroché. La sensation de fuite durant les trois-quarts du roman, comme s’il n’y avait aucune autre issue, et quand ce sentiment finit par disparaître, Dragons et mécanismes touche à sa fin. Ses méchants. Si Arlov est pour moi une caricature totalement assumée par l’auteur, la troupe de mycéens a un objectif qui est beaucoup trop obscur pour moi. Ce n’est que dans l’épilogue que l’on comprend leurs agissements. Les dragons restent aussi assez peu exploités au final. Difficile cependant d’en ajouter plus sans alourdir le récit, ce dont j’ai conscience, mais j’aurais aimé qu’ils soient plus « actifs » ici.

Dragons et mécanismes a été une lecture dépaysante et très agréable, avec son lot de découvertes et des personnages principaux que j’ai vraiment beaucoup aimés. Le mélange science et magie fonctionne toujours pour moi, d’autant plus qu’ici Adrien Tomas y ajoute une touche de mysticisme. Le petit clin d’oeil à Engrenages et sortilèges avait un goût de trop peu, mais je ne perds pas espoir. Un troisième volume pourrait continuer de nous faire voyager.

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