Chose assez rare avec une trilogie, j’ai vraiment apprécié ce second tome, Le chemin de la vérité. Je l’ai même trouvé plus sympathique que le premier !
Résumé : Ruby n’a pas choisi d’être une Orange. Elle n’a jamais voulu manipuler l’esprit des gens. Mais elle n’a pas non plus demandé à être parquée dans un camp à cause de son pouvoir. Elle a donc rejoint la Ligue des enfants, qui lutte contre le gouvernement et ses camps d’enfermement pour adolescents touchés par le virus NIAA. Chargée de récupérer une clé USB renfermant des informations prouvant l’implication du gouvernement dans la contamination de milliers d’enfants, Ruby se lance à la poursuite de Liam, le garçon qu’elle aimait et dont elle a effacé la mémoire pour lui sauver la vie… Contrôlant enfin ses immenses pouvoirs Psi, Ruby va pourtant découvrir que ses atouts sont ailleurs, dans son humanité. Car les choix qu’elle devra faire pour sauver ceux qu’elle aime pourraient bien la conduire à sa propre perte…
Mon avis : 4.5/5
D’habitude, il y a souvent une baisse de niveau avec un second tome, une sorte de relâchement avant le grand final, mais là, pas du tout. Il y a même une accélération du rythme, avec très peu de temps mort. J’espère que le troisième sera au moins à la hauteur, si ce n’est encore meilleur. Réponse très prochainement, vu que je vais finir la saga dans la foulée. Je ne vais quand même pas faire durer le suspens encore plus longtemps après la fin que nous avons eu ici dans Le chemin de la vérité.
J’avais un peu peur au départ. Le groupe que nous avions suivi durant le premier volume était éclaté, et seule Ruby restait. C’était un peu comme repartir de zéro, et en plus avec la Ligue, que personnellement, je ne porte pas dans mon coeur. Du renouveau qui donne un coup de frais mais qui en même temps rebute un peu, si vous voyez ce que je veux dire. Il y a pourtant beaucoup de bien qui sort de cette expérience. Et je ne m’y attendais pas.
Une première bonne surprise donc. Ruby se voit confronter à une autre « réalité ». Plus dure, plus à vif où elle doit faire des choix qui parfois vont au-delà de ce que sa conscience peut accepter. Elle est en guerre, c’est un soldat, elle doit survivre. Le fait qu’elle arrive aussi à mieux contrôler son pouvoir lui donne plus de puissance. Elle « succombe » mais contrairement à Clancy, la morale de Ruby prend toujours le pas. Elle ressent cette euphorie de puissance et en même temps, elle est horrifiée par ce qu’elle est capable de faire. Son personnage évolue énormément et il est très intéressant de voir ces nouvelles facettes dans Le chemin de la vérité et la façon dont elle jongle avec. Ruby n’est pas une wonder woman, et c’est tant mieux. Ses doutes et ses peurs sont aussi sa force.
Nous faisons aussi la connaissance de trois personnages : Vida, Jude et Cole. Vida est plutôt sympa même si au début son côté un peu tête brûlée et rentre dedans la caricature. Mais on apprend à la connaître et elle s’ouvre. Le fait de quitter le giron de la Ligue et de rencontrer d’autres jeunes aident beaucoup. Jude est aussi un membre de la Ligue. Une quinzaine d’années mais un comportement d’un enfant de dix ans. Assez exaspérant, surtout dans le sens où l’adolescent n’a pas d’instinct de survie, n’en fait qu’à sa tête et n’a aucune maturité. Il forme un réel contraste avec les autres personnages. Une innocence naïve que même Zu n’avait pas. Comme s’il était l’espoir, en quelque sorte, que les Psi pouvaient toujours être des enfants malgré les horreurs subîtes. Cole, le frère aîné de Liam, est probablement le plus charismatique de tous. Il fait de l’ombre à son frère, dès le départ, même s’il n’apparaît au final pas beaucoup. Et j’espère que ce sera un personnage plus développé dans le dernier tome parce qu’il cache bien son jeu et j’aimerai voir sa psychologie être plus poussée.
Nous retrouvons aussi de nombreux autres personnages. Chubs et Liam notamment. J’aime plutôt ce que l’auteur a choisi de faire de nos deux héros. Il y a une évolution et en même temps, on retrouve les personnages que l’on avait connu. Ce qui n’est pas tout à fait le cas avec Ruby. Cate aussi. J’avais une grande méfiance envers cette adulte trop « mielleuse » pour être vraie au départ, mais là encore, une réussite au niveau développement. Elle n’apparaît pas assez à mon goût pour avoir un avis tranché cependant. C’est un peu le problème de l’univers des Insoumis. Une paranoïa s’installe et elle arrive très vite à atteindre le lecteur et à le contaminer.
Du point de vue de la situation globale de nos héros, je dirais que rien ne change vraiment dans Le chemin de la vérité. On assiste plus à un voyage, encore une fois, qui va aboutir à un autre changement à la fin. Même scénario si je puis dire que le premier tome. Cependant, on explore plus le côté « adulte » de l’histoire. Je m’explique. On rencontre des dirigeants, qui ont de près ou de loin conduit à tout ceci. D’autres qui se sentent tellement inférieurs aux Psi qu’ils décident de les éradiquer. Vive le complexe d’infériorité mal placé… Et puis aussi d’autres qui veulent aider. La palette s’élargit et s’étoffe.
L’atmosphère est aussi plus tendue. Si le premier tome était une sorte de huis clos matérialisé par Betty pendant une grand partie (le van dans lequel voyageait nos quatre amis), ici j’ai comme eu l’impression que la réalité était vraiment tombée sur le nez des adolescents. Il y a énormément de rebondissements et d’événements qui se produisent, accentuant le côté dramatique. Et cela n’est pas de trop, si je puis dire. Nous sommes dans un univers presque post apocalyptique, avec une guerre ouverte. Le danger rôde tout le temps. Vous ne pouvez pas faire un pas sans que quelque chose puisse vous arriver, et encore plus lorsque vous êtes un Psi. Du coup, j’ai trouvé réaliste que nos amis se retrouvent très souvent dans des situations dangereuses. Sans oublier qu’il y a toujours quelque chose qui découle de ces événements. Ce n’est pas seulement pour faire joli ou monter l’adrénaline.
Le chemin de la vérité très réussi pour moi. Il ne lâche absolument rien et nous pousse encore plus loin dans l’univers des Insoumis. Les prises de conscience des jeunes protagonistes et leurs choix sont très bien exploités et il est très plaisant de les voir évoluer avec justesse. J’ai hâte de lire la suite en espérant que la fin de cette saga ne me déçoive pas.