Le dernier tome de Daevabad aura su me réconcilier avec la trilogie ! Des personnages forts mais surtout un univers enfin exploité comme il se le doit.

DaevabadRésumé : Après qu’une conquête brutale a dépouillé la cité de sa magie, Banu Manizheh et son commandant Dara, doivent essayer de réparer leur alliance fragile et de maîtriser un peuple agité et en guerre. Mais l’effusion de sang et la perte de sa bien-aimée Nahri font ressortir les pires démons du sombre passé de l’Afshin.
De leur côté, Nahri et Ali sont désormais en sécurité au Caire. Mais ils sont hantés par le fait d’avoir laissé derrière eux des êtres chers à la merci d’un nouveau tyran. Alors que le prince cherche de l’aide dans la patrie de sa mère, il découvre que son lien avec les marids est bien plus fort qu’il ne le pensait et qu’il pourrait menacer sa relation avec Nahri ou même sa propre foi.
À mesure que les chances de paix s’amenuisent, l’affrontement final semble inévitable. Pour changer le monde, Nahri, Ali et Dara vont devoir combattre ceux qu’ils ont aimés autrefois… et prendre position pour ceux qu’ils ont blessés.

Daevabad

Auteur(s) : S.A. Chakraborty
Parution : 11/06/2020 chez De Saxus
Nombre de pages : 895
Prix : 20€90

Impossible de ne pas lire le dernier tome de la saga Daevabad malgré mes avis mitigés sur les deux premiers. Je voulais savoir comment tout cela allait se terminer et surtout quelle conclusion l’auteur allait donner à ses personnages. Heureusement pour moi, L’empire d’or a été une excellente lecture et j’ai vraiment passé un très bon moment en compagnie de Nahri, Ali et Dara. Ce qui, vous en conviendrez, est plutôt chouette, car je déteste finir sur une note négative.

Il a fallu tout de même absorber les presque 900 pages du roman. J’avoue avoir douté à plusieurs reprises. Il se passe énormément de choses, mais plus on avançait, moins je me disais que l’on allait avoir une conclusion. Il faut aussi dire que beaucoup de questions restaient en suspens et qu’il aurait été dommage de ne pas avoir de réponses. Sans compter que S.A. Chakraborty avait beaucoup d’éléments à exploiter pour ce final plutôt épique.

L’alternance des points de vue a encore une fois été une très bonne idée. le fait de comprendre nos trois héros, de voir et de ressentir ce qu’ils vivent était clairement primordial pour bien saisir tous les enjeux et surtout leurs états d’esprit. Cela nous permet aussi d’être à deux endroits à la fois. A Daevabad avec Dara, et au Caire avec Nahri et Ali. Nous voyons donc autant les « sauveurs » que les « oppresseurs ». Les premiers doivent se décider à agir, mais comment ? Tandis que les seconds, malgré leurs idéaux originaux se retrouvent dans un engrenage de violence. Il y a donc beaucoup de tension, de décisions à prendre, de choix à faire, de sacrifices… Je ne me suis pas du tout ennuyée, mais par contre, c’était une lecture un peu en apnée. Comme si à chaque page tournée, une catastrophe pouvait encore arriver.

L’un des atouts de ce dernier tome pour moi, et l’utilisation de l’univers. J’entends par là que l’auteur a vraiment choisi d’exploiter au maximum toute sa mythologie et d’en faire un peu l’axe de sa conclusion. Tout a commencé par une guerre entre différentes entités magiques, et tout devra se résoudre par le chaos ou la paix entre elles. Et j’ai beaucoup aimé cela. Notamment le fait que les marids soient mis en avant. Ils méritaient d’avoir leur voix au chapitre, et pas seulement les Nahids et les Daevas. Ce qui nous permet d’ailleurs d’en apprendre beaucoup plus sur Nahri et Ali, ce qui ne gâche rien. On a encore plus l’impression que tout était lié.

Outre les complots, les alliances et les intrigues politiques, ce sont les personnages qui ont pour moi étaient les plus intéressants. Chacun arrive à tirer son épingle du jeu, et j’ai particulièrement trouvé les relations entre les divers protagonistes très touchantes. Hatset est une reine que j’ai adoré découvrir, et une mère encore bien plus extraordinaire. Elle a une force incroyable et son amour pour ses enfants était un vrai bonheur surtout quand on a Manizheh en miroir face à elle. La fratrie geziri gardera toujours une petite place dans mon coeur, malgré les moments douloureux qu’ils ont pu traverser, Zaynab, Muntadhir et Ali ont su nous montrer toutes leurs forces. Jamshid, qui dans les précédents tomes, avait été un peu insipide pour moi, se révèle un petit peu, notamment au contact de sa petite soeur. J’ai pu pardonner à Dara dans ce dernier tome de Daevabad et j’en suis aussi très heureuse. Pouvoir le comprendre vraiment à fait toute différence. Et puis, il y a Nahri et Ali. Leur relation, très exploitée ici, nous montre deux enfants qui n’ont jamais eu vraiment le choix mais qui continuent d’espérer une vie meilleure, et pas seulement pour eux. Il y avait beaucoup de pudeur, mais aussi beaucoup d’émotions vives entre ses deux-là, et j’ai adoré comment les choses se développent entre eux, notamment cette complicité retrouvée.

Manizheh… je l’ai détesté dès sa première apparition et cela n’a pas changé. Malgré les efforts, peu véhéments, de l’auteur de nous expliquer le pourquoi du comment. Plus on en apprenait à son sujet, moins j’avais envie de lui pardonner. Elle n’a fait que mauvais choix sur mauvais choix. Mais ce personnage permet aussi de nous montrer que nous ne sommes pas les erreurs de nos parents. Que nous pouvons choisir notre propre voix et qu’ils ne nous définissent pas. Cet aspect de la trilogie fait encore plus résonnance ici. Tout comme l’acceptation de l’autre. Et malgré toute la violence de L’empire d’or, il y avait ces petites oasis d’espoir et de bonté qui ont fait que l’ensemble du roman n’était pas seulement qu’une guerre insensée.

Heureuse donc d’avoir poursuivi la trilogie jusqu’au bout. Heureuse d’avoir découvert un univers original, mettant en avant une culture qui a très peu de visibilité en littérature fantaisie et qui devrait en avoir plus. Heureuse d’avoir rencontré des personnages attachants, complexes et qui se remettent en question. Une saga qui met en avant les femmes sans en faire des héroïnes hors norme. Des mères, des filles, des soeurs qui veulent vivre dans un monde juste où elles n’auront pas peur pour elles et leurs proches, et qui peuvent accomplir ce que bon leur semble.

Mes chroniques des tomes précédents de Daevabad : ici

2 réponses à “Daevabad, tome 3 : L’Empire d’or

  1. Ravi de voir que cette dépaysante et palpitante série marque une point final des plus réussi de ton côté !
    Je n’ai encore eu l’occasion de découvrir le dernier volet paru, mais il ne serait tarder.

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