Malgré une héroïne trop naïve, Belladonna a su totalement me charmer. Jouer avec la mort est tout à fait original et j’ai hâte de découvrir la suite.
Résumé : On dit qu’il suffit de cinq baies de belladone pour tuer quelqu’un.
Devenue orpheline alors qu’elle n’était qu’un bébé, Signa, 19 ans, a été élevée par une série de tuteurs, plus intéressés par sa richesse que par son bien-être. Tous ont connu une fin prématurée.
Aujourd’hui, ses seuls parents restants sont les Hawthorne, une famille excentrique vivant dans un domaine à la fois étincelant et lugubre. Le père de famille fait le deuil de sa défunte épouse en organisant des fêtes débridées, tandis que son fils se bat pour sauver leur réputation déclinante et que sa fille souffre d’une maladie mystérieuse. Lorsque l’esprit agité de leur mère apparaît, prétendant avoir été empoisonnée, Signa réalise que la famille dont elle dépend pourrait être en grand danger.
La meilleure chance pour Signa de découvrir le meurtrier est une alliance avec l’ange de la Mort lui-même, une ombre fascinante et dangereuse qui n’a jamais été loin d’elle. Bien qu’il ait fait de sa vie un véritable enfer, il montre à Signa que leur connexion croissante peut être plus puissante – et plus irrésistible – qu’elle n’a jamais osé l’imaginer.
Parution : 11/05/2023 chez De Saxus
Nombre de pages : 433
Prix : 18€90
Belladonna me faisait de l’oeil depuis un petit moment déjà. Lors de sa sortie, sa couverture envoutante (j’ai d’ailleurs un gros faible pour la version anglaise, celle avec les oiseaux !) et son résumé avaient quelque chose de très intrigant. Le roman mélangeait aussi pas mal d’éléments dont je suis friande (romance, intrigue, surnaturel) et cette idée tournant autour du poison et de la mort avait quelque chose de très original. Et au final, malgré quelques petites frayeurs, j’ai passé un très bon moment. Le roman a certains défauts, que l’on retrouve souvent dans le genre, mais je me suis laissée porter sans aucun souci et j’ai hâte de voir ce que la trilogie donnera.
Je vais commencer par ce qui m’a fait un peu peur au début de Belladonna. Signa. Alors non ne partez pas en courant. Je sais que débuter une chronique en disant que l’héroïne a été un « problème » n’est pas très engageant, mais même si j’ai levé les yeux au ciel à plusieurs reprises, j’ai vraiment fini par apprécier la jeune femme. Le souci est que Signa manque cruellement de maturité et qu’elle a un côté assez futile. Il est facile de mettre cela sur le compte de l’époque, mais quand je vois d’autres jeunes femmes de son âge dans le roman comme Charlotte et Bliss, je me dis que c’est vraiment une fausse excuse. Disons que cela sert Adalyn Grace pour le développement de son intrigue. Mais je m’attendais à autre chose de la part d’une héroïne, cela ne fait aucun doute. Signa évolue au fil du roman, je vous rassure, et elle apprend notamment aux contacts des autres femmes… mais… il n’empêche que vouer sa vie à un livre de bienséance… plutôt que d’apprendre par elle-même… voir la Mort comme un être maléfique alors qu’il ne fait que son travail (à savoir simplement récupérer les âmes défuntes) … Je n’ai pas trop compris. A dix-neuf, et en découvrant ce qu’a été sa vie, je voulais bien plus pour notre héroïne.
Cela a été un peu enquiquinant dans le premier tiers de Belladonna pour moi. Ensuite, cet aspect de sa personnalité est plus ou moins effacé pour mettre en avant bien plus, et surtout sa faculté à s’accepter telle qu’elle est, mais aussi de ne pas chercher à plaire aux autres en toutes circonstances. Un point que j’ai réellement apprécié d’ailleurs. A de nombreuses reprises, l’auteur, par le biais de ses personnages, nous montre combien il est épuisant de porter un masque et d’attendre la validation des autres. Mieux faut être soi-même. Ce n’est pas facile, surtout à l’époque, mais les jeunes femmes ont plus de possibilités aux vues de leur richesse et position sociale. Elles peuvent donc se le permettre tout en gardant à l’esprit, bien entendu, que certaines choses ne sont pas encore permises. Mais cela pousse à la réflexion. Cet aspect de la société est d’ailleurs un fil conducteur pour tout le roman. C’est même le centre de tout avec le recul. Je ne peux tout simplement pas m’imaginer vivre à cette époque. Le moindre « faux pas », et je mets bien des guillemets, car ils n’en sont pas au final, peut détruire des vies. Le malheur que cela engendre est assez révoltant. L’erreur est humaine, et surtout c’est elle qui nous fait avancer et apprendre… et c’est rageant de voir ce que les protagonistes vivent à cause de cela. Signa a tout de même la chance de vivre avec les Hawthorne, une famille bien plus ouverte d’esprit ce qui a permis d’alléger mon ressenti à ce niveau-là.
Les Hawthorne ont bien entendu une place très importante dans Belladonna. Quand Signa arrive chez son nouveau tuteur, elle se rend compte rapidement que quelque chose ne va pas, et la jeune femme est bien décidée à faire toute la lumière sur les événements tragiques qui ont touché la famille. Autant vous dire que quand Signa décide de mener l’enquête, j’étais ravie. J’adore cela, sans compter qu’intégrer un mystère à l’intrigue permet aussi de mieux appréhender la maisonnée. D’une pierre deux coups. Si la raison de la mort de Lillian sautait carrément aux yeux, j’avoue qu’identifier la ou le coupable a été quelque chose de moins évident. J’ai eu des doutes à un certain moment, qui se sont révélés justes, mais les différentes pistes que suit Signa sont tout autant plausibles. Restait le motif. Et là encore, j’ai eu quelques petites frayeurs, car je ne voyais pas trop ce qui avait poussé le ou les coupables à agir de la sorte. La conclusion a été pourtant très satisfaisante et en adéquation parfaite avec d’autres éléments du roman. Je valide donc.
La touche de surnaturel était aussi très plaisante. Le fait de jouer avec la Mort personnifiée n’est pas évident, mais Adalyn Grace a su très bien s’en sortir. J’ai aimé les réflexions qu’elle pose de-ci, de-là sur le fait de mourir, le deuil, le côté éphémère de la vie humaine. On voit autant le point de vue des défunts, de leurs proches, mais également de la Mort elle-même. C’est assez étrange, au final, mais il y a un aspect très apaisant autour de tout cela. J’ai aussi adoré le personnage de l’ange de la mort. Son apparence, ses réflexions, son attitude face à Signa qui est un peu la lueur de sa vie si solitaire. Signa a beau le voir pendant très longtemps comme le méchant, je n’ai jamais eu ce ressenti vis-à-vis de lui. Le travail autour du personnage est vraiment très chouette. Le premier tome effleure ses pouvoirs et ceux de notre héroïne, mais il y a un grand potentiel et encore une fois une bonne réflexion derrière. Je suis totalement fan.
Et pour finir la romance. On la sent venir de très très loin, mais cela ne m’a pas empêché de l’apprécier. Le côté interdit, l’évolution des personnages et de leurs sentiments… Il y a un apprivoisement, mais surtout une compréhension de l’autre. Je l’ai trouvé très tendre à ne nombreux égards. Et franchement, j’ai hâte de voir ce qu’elle deviendra par la suite, car pas mal d’obstacles font déjà leurs apparences.
Belladonna a donc été une très bonne surprise. Un univers légèrement gothique, une pointe de surnaturel que je trouve très intéressante, la romance est douce et ne prend pas le dessus sur tout. Un très bon dosage. Et les personnages sont aussi très réussis. Bliss en particulier a été un coup de coeur pour moi. Et je l’aurais d’ailleurs parfaitement vu dans le rôle principal. Signa a une bonne marge de progression, mais elle a déjà beaucoup évolué et la suite semble très prometteuse, du moins je l’espère très fort.
C’est ma lecture audio en anglais en cours et j’en suis au moment où elle arrive chez ses tuteurs. Son emportement contre la mort m’a laissée dubitative en début de roman mais j’ai trouvé que c’était très humain de blâmer quelqu’un quand on ne comprend pas ce qui se passe… Dans tous les cas, ton envie me laisse entrevoir une belle évolution du côté de l’héroïne et une romance qui devrait me plaire, car j’avoue que c’est en grande partie pour cela que j’ai commencé le roman :)
Oui, elle évolue plutôt bien, et puis ce n’est pas sa faute en soi, elle a été élevée comme ça donc on arrive à apprivoiser ce côté là. J’ai bien aimé la romance et surtout la relation qui se noue avec la Mort. J’espère que ça te plaira pour la suite !