Cormoran Strike, tome 1 : L’appel du coucou

C’est avec une petite appréhension que j’ai commencé L’appel du coucou de Robert Galbraith (alias notre JK Rowling internationale). N’ayant pas aimé Une place à prendre, je ne savais pas à quoi m’attendre. Et fort heureusement, ça a été une excellente surprise !

Résumé : Lorsque le célèbre mannequin Lula Landry est trouvée morte, défenestrée, dans un quartier chic londonien, l’affaire est vite classée. Suicide. Jusqu’au jour où John Bristow, le frère de la victime, frappe à la porte du détective privé Cormoran Strike. Cet ex-lieutenant de l’armée, revenu d’Afghanistan amputé d’une jambe, est au bout du rouleau : sa carrière de détective est au point mort et sa vie privée, un naufrage. Aidé par une jeune intérimaire finaude, virtuose de l’Internet, il reprend l’enquête. De boîtes de nuit branchées en palaces pour rock stars, Strike va passer de l’autre côté du miroir glamour de la mode et du people pour plonger dans un gouffre de secrets, de trahisons, et de vengeances.

Mon avis : C’est avec une petite appréhension que j’ai commencé L’appel du coucou. Une place à prendre, autre roman de JK Rowling, m’avait assez déçue et pour le coup, je me demandais si mon auteur favorite ne le serait que pour Harry Potter. Mais étant donné qu’elle abordait un style tout à fait différent, je me suis lancée et j’ai adoré !

Le premier chapitre qui présente l’accident m’a laissé un peu de marbre. Je l’avoue, cela ne commençait pas forcément très bien, mais les premiers chapitres ne sont pas toujours le reflet de l’œuvre en elle-même. J’ai donc poursuivi et dès le moment où l’on commence à faire la connaissance de Robin et de Cormoran, j’ai tout de suite accroché. Le détective et sa secrétaire intérimaire forment dès le départ un duo sympathique, totalement à l’opposé l’un de l’autre mais pour le coup d’une complémentarité qui fait toute la différence. Et puis bien sûr les deux personnages sont attachants et sympathiques ce qui manquait cruellement dans Une place à prendre. Un très bon point donc car j’ai toujours du mal avec les histoires où je n’accroche pas avec les personnages principaux.

Robin se montre tout de suite très débrouillarde, un peu paumée par rapport à ce qu’elle veut faire dans la vie, mais intelligente, dévouée, pleine d’initiative et surtout comme le dit Cormoran, c’est une fille bien. Elle a ses défauts, cela va s’en dire, mais elle est le genre de personne qu’on aimerait avoir près de soi. Cormoran, lui, est montré dès le départ comme quelqu’un au physique hors norme, un peu repoussant même. Je n’ai pas trop compris pourquoi JK Rowling avait fait ce choix et insisté dessus régulièrement. Pas besoin d’en faire un beau gosse, cela n’aurait rien apporté au récit, mais c’était comme si elle insistait sur ce point pour que ses qualités (celles de Cormoran) paraissent peut-être un peu « diminuées », pour ne pas en faire une sorte de Superman. Un petit acharnement qui ne m’a pas forcément plu, mais dont il est facile de faire abstraction. Côté caractère, on se retrouve avec un ancien militaire, blessé de guerre, avec un passé assez difficile, mais qui reste un homme agréable, gentil et attentionné. Ses qualités de détective ne sont plus à prouver et de toute façon, on sent dès le départ qu’en plus d’être un homme honnête et sympathique, il sait ce qu’il fait.

Si ces deux personnages m’ont beaucoup plu, les autres ont fait ressortir ce côté désagréable d’Une place à prendre. J’entends par là que l’auteur semble avoir une vision de la société très noire, dérangeante, négative, corrompue. Le sentiment est beaucoup moins fort que dans l’autre roman, mais je n’ai pas pu m’empêcher de retrouver ce côté négatif dans L’appel du coucou. C’est aussi un bon choix, me direz-vous, quand on écrit un roman policier. Si les personnages évoluaient dans un monde de bisounours, on y perdrait de l’intérêt. Mais de là à voir de la perversion dans chacun, il y a quand même un pas.

L’histoire, elle, se déroule très lentement, mais pas de façon négative. C’est même l’une des choses que j’ai vraiment appréciée. D’une part parce que nous avons vraiment le temps de comprendre l’enquête pas à pas. On suit absolument tous les déplacement de Cormoran ou de Robin, nous avons toutes les explications de ce qu’ils font, de ce qu’ils découvrent. On en apprend aussi un peu sur eux deux entre les différentes investigations. L’histoire se déroule de façon à ce que l’on appréhende bien nos deux héros mais aussi toute l’intrigue. En refermant le roman, aucune de mes questions n’est restée sans réponse, et c’est vraiment quelque chose que j’apprécie dans ce genre là. Surtout qu’au final, l’enquête menée par Strike est complexe. Les mensonges sont nombreux tout comme les protagonistes, des mystères ne cessent d’apparaître, on cherche le coupable sans pouvoir poser le doigt sur le détail qui fait qu’on peut accuser quelqu’un. Car franchement, même si à un moment j’avais mes doutes concernant le coupable, je ne m’attendais pas à ce que ce soit ce personnage-là. Et pourtant tout se tient. Même les soupçons que l’on pouvait avoir sur certaines personnes finissent par disparaître.

Vous l’aurez donc compris L’appel du coucou c’est : une histoire qui tient la route, des personnages principaux superbes, une paranoïa qui s’installe, une enquête sans accroche qui ne laisse pas le lecteur sur sa faim, un style toujours aussi agréable, direct et efficace, une intrigue complexe sans être tirée par les cheveux, en clair un très bon thriller. Je vais d’ailleurs enchaîné avec le ver à soie, la suite des aventures de Cormoran Strike !