J’ai d’abord craqué sur la couverture de An Enchantment of Ravens. Et c’est en lisant son résumé que j’ai su qu’un bon moment de lecture était en vue !
Résumé : Isobel is an artistic prodigy with a dangerous set of clients: the sinister fair folk, immortal creatures who cannot bake bread or put a pen to paper without crumbling to dust. They crave human Craft with a terrible thirst, and Isobel’s paintings are highly prized. But when she receives her first royal patron—Rook, the autumn prince—she makes a terrible mistake. She paints mortal sorrow in his eyes—a weakness that could cost him his life. Furious, Rook spirits her away to his kingdom to stand trial for her crime. But something is seriously wrong in his world, and they are attacked from every side. With Isobel and Rook depending on each other for survival, their alliance blossoms into trust, then love—and that love violates the fair folks’ ruthless laws. Now both of their lives are forfeit, unless Isobel can use her skill as an artist to fight the fairy courts. Because secretly, her Craft represents a threat the fair folk have never faced in all the millennia of their unchanging lives: for the first time, her portraits have the power to make them feel.
Mon avis : Je ne vais pas vous mentir, c’est en premier lieu grâce à la couverture de Charlie Bowater, que je me suis intéressée à An Enchantment of Ravens. Le résumé m’a ensuite beaucoup intrigué, notamment parce que le roman mettait en avant les Fées, et pas les gentilles toutes mignonnes, non celles du folklore, cruelles et manipulatrices. J’avais donc hâte de voir comment l’auteur allait traiter le sujet, même si la romance, à priori, devait prendre pas mal de place. Si vous avez aimé Déracinée de Naomi Novik et que l’anglais ne vous fait pas peur, c’est à mon avis, une histoire qui devrait vous charmer.
Il n’y a pas vraiment d’intrigue principale avec An Enchantment of Ravens. Je dirais plutôt que l’on suit les conséquences d’un acte et surtout la relation qui se forme entre deux êtres que tout sépare. La romance est classique dans le sens où Rook comme Isobel ne s’apprécient pas vraiment et finissent par apprendre à se connaître. Je suis plus fan de ce genre d’évolution dans une relation amoureuse, car les deux protagonistes ont ainsi la chance de se dévoiler et surtout de faire ressortir chez l’autre quelque chose de lumineux et très souvent d’attendrissant. Ici, c’est le cas. Rook a tout du prince arrogant que sa situation de Fée accentue. Pour eux, les humains sont de simples éphémères aux préoccupations étranges. Leur courte durée de vie les rend autant insignifiant qu’intrigants. Isobel a souffert très jeune à cause des Fées et elle est très consciente de leur cruauté. Ce sont deux mondes que tout oppose et qui pourtant apprennent à se connaître et à ne plus voir l’autre que par cette facette si simpliste.
Isobel est aussi un personnage fort, courageux et entêté. Elle ne se laisse pas faire et elle ose certaines choses que l’étiquette ne permet pas vraiment. Elle est intelligente et comprend les Fées si bien qu’elle parvient très souvent à les battre à leurs propres jeux, sans non plus jouer les téméraires. C’est un personnage féminin authentique avec beaucoup de charme et de mordant, tout en restant une jeune femme de dix sept ans. Rook est charmant, surtout dans le sens où il est arrogant et maladroit. On a du mal à lui en vouloir car il y a un certain comique dans son attitude. Il ne se rend tout simplement pas compte. Et puis sa rencontre avec Isobel lui ouvre les yeux. Il évolue tout en restant le même. Son amour le rend peut-être un peu moins incisif à certains moments mais il faut aussi garder en tête que les Fées ne ressentent habituellement pas d’émotions. Donc c’est un équilibre très bien réussi pour moi.
L’autre point fort du roman est bien entendu son univers. Margaret Rogerson a pris le pari risqué d’utiliser les Fées dans leur version d’origine. Leur immortalité les a rendu cruels. Ils aiment manipuler et tromper les gens, jouant sur les mots et le manque de clarté que l’on peut exprimer en parlant. Leur apparence a aussi quelque chose de très important pour eux. Ils en jouent et s’en délectent même. Et pourtant, il y a l’autre face du miroir, celle moins glorieuse et terrifiante. Il y a un équilibre entre le fait qu’ils ne peuvent pas mentir et pourtant ils sont capables de vous embobiner sans difficulté. Ils méprisent les humains et pourtant semblent ne pas pouvoir vivre sans eux. Leur monde est aussi très structuré. Nous n’en voyons qu’une petite partie mais il y a de quoi développer quelque chose d’assez magique, je pense. C’est un peu le soucis des one-shot, il faut savoir choisir ce qui a le plus d’importance et parfois faire des choix.
J’ai personnellement passé un excellent moment avec ce roman. Même s’il y a des événements qui sont assez prévisibles, il y a une bonne construction de la romance, et pour ma part, j’ai aimé comment les événements nous conduisent à la conclusion de l’histoire. Le choix d’Isobel est d’ailleurs courageux et réfléchi, et j’ai trouvé que le fait qu’elle prenne cette décision et surtout que Rook la comprenne vraiment génial. Il y a une bonne morale avec une dose d’humour et de frayeur. Les personnages secondaires rendent d’ailleurs encore plus sympathique l’histoire. Surtout en ce qui concerne la famille d’Isobel.
Un one-shot réussi pour moi. Je serais d’ailleurs curieuse de lire d’autres histoires de l’auteur. Il y a bien entendu des éléments que j’aurais aimé voir plus développer mais ce n’est qu’un détail. L’ayant lu en version anglaise, je peux dire qu’il faut avoir un bon niveau. J’ai manqué de pas mal de vocabulaire dans les descriptions, sans que cela ne gâche ma lecture cependant.
» Si vous avez aimé Déracinée de Naomi Novik et que l’anglais ne vous fait pas peur, c’est à mon avis, une histoire qui devrait vous charmer. » Ok c’est bon, je signe :D Ce livre me tente beaucoup depuis un moment et ta chronique est la première que je lis, je suis contente de voir qu’il n’y a qu’un seul tome, en anglais je préfère ^^
J’espère que tu vas aimer !! Et oui, c’est bien les one-shot aussi. Je crois d’ailleurs que l’auteur doit en sortir un autre très bientôt.
Contente que ce livre t’aie plu ! Tu connais mon avis, je l’ai trouvé assez moyen… Par contre, je vais pas tarder à lire Uprooted de Naomi Novik donc j’espère ne pas être déçue. Je préférerais qu’il se rapproche de The Bear and the Nightingale que j’ai adoré que de An Enchantment of Ravens, sinon je risque d’être déçue ^^’
Ma comparaison avec Uprooted est surtout dû à la romance qui est un peu sur le même schéma :) J’espère que tu aimeras car j’ai beaucoup apprécié ce roman.