Le tome 4 d’Alex Verus est probablement le plus marquant et le plus difficile à lire. Nos héros sont face à des choix difficiles et tout leur univers risque d’en être chamboulé.

Alex VerusRésumé : Alex était autrefois l’apprenti du sinistre Richard Drakh, un mage de l’Ombre. Sous prétexte d’obéir aux ordres de son maître, il a commis des actes dont le souvenir le hante. Alors que court la rumeur du retour de Drakh, Alex va devoir faire face aux erreurs de cette époque, en affrontant un jeune initié assoiffé de vengeance. S’il s’est largement amendé depuis ces années noires, Alex redoute le jugement de ses amis, et particulièrement de Luna, son apprentie, sur les heures sombres de son passé. Mais s’ils doivent aller au combat pour lui, il leur faut savoir pour quel genre d’homme ils risquent leur vie.

Auteur(s) : Benedict Jacka
Parution : 07/02/2019 chez ANNE CARRIÈRE
Nombre de pages : 300
Prix : 20€

Je ne me lasse pas de l’univers d’Alex Verus et j’enchaîne les tomes avec grand plaisir, même si j’avoue que Les élus m’a moins plu que les précédents. Il y a plusieurs raisons à cela que je vais développer, mais assez paradoxalement, j’ai quand même passé un très bon moment. Ce n’est pas l’histoire en elle-même, mais plus les sujets abordés qui m’ont fait tiquer.

Ce tome quatre d’Alex Verus est clairement un tournant capital pour moi. Il nous prépare à l’intrigue principale à savoir le retour de Drakh, l’ancien maître tant redouté d’Alex. Les personnages sont présentés, les pièces sur l’échiquier prêtes à être jouées. C’est assez fascinant de voir, en prenant du recul, combien Benedict Jacka a su nous préparer pour ce grand moment. Je trouvais étrange que Drakh soit juste un nom cité de temps à autre alors qu’il semblait être le grand méchant de la saga. Mais de façon très intelligente, l’auteur a préféré mettre bien en place son univers, travailler la psychologie de ses personnages pour nous offrir le bon moment à cette arrivée sur scène. Donc autant vous dire, que je vais lire le tome cinq dans la foulée.

J’ai dit au début de ma chronique que certaines choses m’avaient moins plu cependant. Benedict Jacka continue de nous montrer les mages de la Lumière comme l’ennemi en quelque sorte. Ils sont corrompus et se servent du système à leur fin. J’avoue que ce côté trop sombre de la société des mages commence à me peser, car il donne une sensation d’oppression. Nos héros ne peuvent compter sur personne. S’ajoute à cela la colère que l’on ressent justement face à ces soi-disant gentils qui sont intolérants, avides de pouvoir, lâches et j’en passe. C’est quelque chose que je déteste, même si cela reflète assez bien notre société.

Le deuxième point que je n’ai pas apprécié et qui va découler sur le troisième : les ennemis d’Alex dans ce tome quatre. On est face à une bande de jeunes adultes qui pensent que le seul moyen de résoudre leurs problèmes est de tuer. Là, encore, ça me met hors de moi, surtout que cela résonne avec ce qu’il se passe depuis quelques années dans notre société. On se fait tuer pour tout et rien. Will, notamment, est tellement aveuglé qu’il ne se rend pas compte que ces propos et ses actions sont incohérents. C’est de l’extrémisme en quelque sorte, de la stupidité pure, du manque de considération de la vie d’autrui. Will et ses compagnons ont le droit d’être en colère, mais cela ne justifie en rien leurs actions, bien au contraire. Ils deviennent pires que ceux qu’ils combattent. Bref, rien que d’en parler, cela m’énerve.

Du fait de cette immense colère, le tome est bourré d’action. Trop même. J’ai eu l’impression d’être en apnée, de ne vivre que combat sur combat avec cette sensation que nos héros ne pouvaient rien faire. Les affrontements sont très bien construits et décrits, là-dessus je n’ai rien à redire, mais il y a ce trop-plein qui devient lassant.

Et en même temps, toutes ces émotions négatives sont aussi le reflet de ce que ressentent nos héros. J’ai beau ne pas avoir aimé cela, Benedict Jacka me fait ressentir tout cela. Il y a une empathie réelle entre les personnages et le lecteur ici. Et ce n’est pas toujours évident de toucher son lectorat ainsi. C’est pour cela que j’ai également passé un bon moment. J’étais dans les baskets d’Alex. J’ai pu le comprendre encore plus avec tout cela.

D’ailleurs Alex est arrivé à un point de non-retour en quelque sorte avec Les élus. Tout ce qu’il a appris sur Rachel et Shireen, sur Drakh également était essentiel. L’horreur que l’on ressent à certains moments résonne dans l’esprit d’Alex. Il n’est ni bon ni mauvais. Il a fait des erreurs par le passé, il en fera encore, mais il cherche à faire ce qui lui semble juste. Accepter sa part sombre n’est pas facile, et le regard des autres peut tout faire basculer.

Les élus est un tome difficile à bien des niveaux. Il ne laisse pas indifférent et les choses ne vont probablement pas aller en s’arrangeant. Mais encore une fois Alex Verus me captive. La saga en elle-même n’est pas un coup de coeur et pourtant, je me sens bien dans cet univers et j’ai hâte de voir ce que la suite nous réserve.

Mes chroniques des autres tomes d’Alex Verus : ici

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